Chronique de la Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon
On entend sous le nom de Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon (MTB) un ensemble de 5 bassins créés sur le territoire de la commune en 1966, le long du canal d’Aires à La Bassée. D’importants travaux
d’approfondissement avaient été entrepris à l’ époque, qui ont permis à cette voie fluviale d’accéder au statut de Canal à grand gabarit selon les normes Européennes. Ces bassins servaient alors à
la décantation des boues extraites pendant les travaux. Ils ont ont été dénommés « Dépôts des Voies Navigables de France », chacun recevant un numéro faisant partie d’une série consécutive.
Six dépôts de ce type ont été construits à Mont-Bernanchon. Après la fin des travaux, ces dépôts, qui appartiennent toujours aux Voies navigables de France, ont été désaffectés. Ce qui a permis le
développement d’une riche vie naturelle. En conséquence, l’ensemble des dépôts (un peu plus de 45 hectares) a été classé ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Faunistique et Floristique), eu égard
à la richesse de son contenu botanique et de sa faune (plus particulièrement en amphibiens et oiseaux) . Je compléterai ultérieurement l’historique de la constitution de cette Réserve Naturelle fondée
sous l’impulsion de Madame Raymonde Trollet-Da Silva, à l’époque Maire de la commune. Il faut préciser qu’à ce jour la Réserve n’a pse été enregistrée officiellement. Je remercie Mme Marie Claude
Duhamel, présente Maire de Mont-Bernanchon, ainsi que Mr Guy Lefebvre, longtemps premier adjoint à la mairie, pour les informations qu’ils m’ont fournies à cet égard.
La carte ci-dessous (montre la situation et les voies d’accès à ces anciens dépôts que je qualifierai parfois de « Bassins ». Elle précise aussi leur numérotation de 49 à 54, qui reste
leur dénomination actuelle. Le bassin 54 est le plus vaste et celui dont la vie aviaire est la plus riche. Mais chacun des autres présente son intérêt. Le bassin 49 n’est pas habituellement considéré
comme faisant partie de la Réserve, car sa partie encore en eau est devenue l’Etang départemental de pêche, tandis que sa partie boisée, asséchée pour sa plus grande part, a été louée par les voies
Navigables, à la Société de Chasse de Mont-Bernanchon. Il n’en a pas moins un intérêt naturaliste certain, renforcé par les bassins des huttes de chasse adjacentes, l’ensemble n’étant chassé qu’une
partie de l’année. Le bassin 52, qui est presque complétement asséché et dont l’interêt ornithologique est moindre, a aussi été loué à cette Société de chasse.
Carte des bassins de Mont-Bernanchon Cette carte de Mont-Bernanchon (MTB) s'articule autour du Canal d'Aires à La Bassée dont le tracé la traverse en oblique. Les numéros localisent les 6 bassins de décantation ou "dépôts ». Le centre de MTB se situe en face du Dépôt 53 dont il est séparé par le canal. Le double trait plus fin qui traverse le canal est la route de Béthune qui le traverse au niveau du Pont de Saint-Venant. Sur la droite, c'est le Pont de Supply qui le traverse à son tour prés du dépôt 54, permettant de rejoindre le village d’Hinges via le riez du vinage. Le village de Robecq se situe à gauche de la carte, et celui de Gonnehem au dessous de celle-ci.
La présente chronique se veut un relais de celle que Claude Jougleux, assisté d’un groupe d’ornithologues régionaux, au premier rang desquels Bernard Compagnon, a tenu de 2000 à 2013 sur son site
http//claude.jougleux.free.fr. Ce site, toujours consultable, a répertorié un grand nombre d’observations des plus intéressantes. Comme il l’a fait à cette époque, je souhaite avant tout sauvegarder
une trace de la riche vie naturelle qui s’est développée avec le temps dans les 6 bassins de décantation de cette commune. Mais tout autant, ce document ce document est conçu comme un outil de sensibilisation
des habitants de MTB et des environs à la richesse environnementale de cette belle commune, ainsi que peut-être, pour certains, une initiation à l’ornithologie ou au moins à l’identification des oiseaux
locaux. La plupart des photos publiées sur ce site ont été prises par Jacques ou Françoise Buvat, sauf mention différente à la fin du titre de la photo. Elles peuvent être reproduites à condition d’en demander l’autorisation.
Je complèterai ultérieurement l’historique de la Réserve Naturelle et ajouterai une présentation de chacun de ses dépôts, soulignant leurs intérêts spécifiques.
2023
Dépôt ou bassin 54
JANVIER 2023
Le 5 : - Fuligules Morillon : 6 mâles et 1 femelle
Sarcelles d’hiver : entendues, comme les 8 et 14 janvier
20 grands Cormorans dont 8 sur l’eau et 12 sur leur dortoir.
Fuligules morillon (Tufted duck, Aythya fuligula), adultes nuptiaux, Réserve Naturelle de Mont Bernanchon, Hauts de France. La femelle, toute brune, précéde les 2 mâles. La visibilité de la huppe du mâle, typique de l'espèce, et qui lui vaut son nom anglais, est inconstante. Sur cette photo elle n'est évidente que chez le second mâle. Mais le "pattern" de la répartition du blanc et du noir est caractéristique de l'espèce.
Grands cormorans adultes (Great Cormorant, Phalacocrorax carbo) pêchant dans le bassin du dépôt 54. Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. les Grands Cormorans sont des hôtes réguliers du dépôt 54. Son bassin est très poissonneux. Ils y pêchent donc régulièrement. A l'âge adulte ce sont de gros oiseaux (longueur jusque 1métre, envergure jusque 1m50), tout noirs. La poitrine des jeunes individus reste cependant blanche toute leur première année, facilitant leur identification.
Grands cormorans (Great cormorants, Phalacocrorax carbo) perchés sur l'extrémité Nord-Est de leur dortoir, Dépôt 54, Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Les Grands Cormorans sont d'autant plus souvent observés sur le Dépôt 54 qu'il y ont établi un dortoir. Celui-ci a d'abord occupé la berge Nord-Est de son bassin. La photo montre au moins 8 Grands Cormorans sur l'arbre l'arbre qui l'a supporté le premier. Depuis 2 ans, suite à des travaux d'élagage, le dortoir s'est étendu à plusieurs autres arbres sur la berge Sud-Est.
Les 13 et 14 :Comptage Wetlands international étalé sur 2 jours du fait d’un important brouillard le 13 : Total observé pendant ces 2 jours sur l’ensemble
de la partie du site de MTB (Mont-Bernanchon) évaluée chaque année à cette occasion (Bassins 51, 53 et 54 + canal d’Aires à La Bassée dans sa partie traversant la commune) :
174 Mouettes rieuses (surtout Bassin 54 et canal)
20 grands cormorans le 13 au soir sur le dortoir du 54
1 Grèbe huppé
5 Cygnes tuberculés
35 Canards Colvert
5 Fuligules Milouin (3 mâles et 2 femelles, sur le 54)
X Sarcelles d’hiver sur le 54 (entendues mais impossibles à dénombrer du fait du brouillard, tant le 13 que le 14
9 Grandes aigrettes et 2 Aigrettes garzette, dont 8 Grandes et les 2 Garzettes perchées sur l’ilot dortoir du bassin 54 (toutes arrivées
au plus tard 13 mn après le coucher du soleil), montrant que ce dortoir, déserté la plupart du temps depuis plusieurs années du fait des nombreux dérangements subis par les aigrettes sur ce dépôt,
était de nouveau actif à cette date,
24 Foulques Macroule
1 Gallinule Poule d’eau
4 Oies des moissons domestiquées
1 Ouette d’Egypte, espèce invasive peu souvent observée à MTB (Mont-Bernanchon).
Mouette rieuse (Black-headed gull, Chroicephalus ridibundus), adulte internuptial au vol, Dépôt 54, Réserve naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Une mouette commune et très grégaire, souvent observée sur ce dépôt. Le très grand nombre vu ce jour là à Mont-Bernanchon comme dans les communes avoisinantes était toutefois inhabituel. Sont typiques de l'espèce les ailes pointues à bord antérieur blanc, en plumage internuptial comme sur ce cliché la tête blanche hormis la tâche parotique noire (au niveau des oreilles), alors que la tête est brun-chocolat en plumage nuptial), la base du bec et les pattes rougeâtres.
Fuligule milouin (Common pochard, Aythya ferina), mâle en plumage d'hiver, Dépôt 54, Réserve Naturelle de Mont Bernanchon, Hauts de France. Prototype des canards "plongeurs", qui plongent pour trouver leur nourriture, par opposition aux canards de surface qui, comme le Colvert, se contentent de basculer vers l'avant pour l'atteindre. Noter le profil concave de la ligne reliant le front à l'extrémité du bec, bec, caractéristique de l'espèce, y compris chez la femelle. Ainsi que la bande transversale gris clair sur le bec qui est tout noir en période nuptiale. Le rouge de la tête est aussi plus terne qu'en plumage nuptial et l'avant et l'arrière de l'oiseau sont gris-brun foncé plus terne que le noir brillant de l'oiseau nuptial.
Foulque macroule (Eurasian coot, Fulica atra), Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France Une silhouette familière pour tous que cette grosse boule noire (en moyenne 40 cm de long) agrémentée d'un bec blanc comme la plaque frontale qui constitue sa "marque de fabrique". Observé toute l'année sur la plupart des plans d'eau de notre région.
Grande Aigrette (Great egret, Ardea alba), se reposant sur le Dépôt 54 de la Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Outre par sa taille, on distingue la Grande Aigrette de la plus petite Aigrette garzette par son bec, qui est jaune la plupart du temps. Ce n'est qu'en période de reproduction qu'il devient noir, mais la Grande Aigrette est alors absente de Mont-Bernanchon. Ses pattes sont aussi totalement noires, y compris les pieds, alors que ceux de la Garzette sont distinctement jaunes.
Huit Grandes Aigrettes (Great Egret, Ardea alba) et 2 Aigrettes garzette (Little Egret, Egretta garzetta) perchées à la tombée de la nuit sur leur ancien dortoir du Dépôt 54, Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Ce dortoir fréquenté quotidiennement pendant plusieurs années a été abandonné du fait de dérangements excessifs. Episodiquement des aigrettes le réinvestissent pour quelques jours ou semaines, comme ce fut le cas en Janvier 2023. Malgré la pénombre régnant à l'heure tardive de ce cliché, on distingue la couleur jaune des becs des Grandes aigrettes. Les 2 garzettes sont plus petites, et tournent le dos.
Ouette d'Egypte adulte (Aegyptian goose, Apolochen Aegyptiaca) , Mont Bernanchon, Hauts de France. Une grosse oie principalement beige, hormis son manteau brun et une tâche chocolat autour des yeux. Commune dans toute l'Afrique sub-saharienne. A envahi une partie de l'Europe suite à son introduction comme oiseau de parc. Classée espèce invasive en France. Observée régulièrement dans les Hauts de France où elle est moyennement abondante.
Autres observations remarquables faites sur la commune de MTB en Janvier : 2 Bécasses des bois et 8 Grosbecs casse-noyaux le 25 Janvier.
Bilan de la Réserve mi-AVRIL : prometteur à ce stade puisqu’on y observait :
Un couple de Grèbes Huppés sur chacun des 5 bassins 49, 50, 51, 53 et 54, avec déjà 3 pulli, c’est-à-dire juvéniles, d’environ 3 semaines sur le 53. La première couvée du
couple occupant le 51 avait quant à elle probablement périclité. En effet, après que l’un des adultes ait temporairement disparu (probablement couvait-il), les 2 membres du couple nageaient de
nouveau de concert sans être accompagnés d’aucun juvénile.
Grèbe huppé adulte en période nuptiale (Great crested grebe, Podiceps cristatus), Réserve naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Le Grèbe huppé est un grand oiseau aquatique (60 cm de long),très élégant. C'est particulièrement le cas en période nuptiale, lorsque sa huppe est beaucoup plus développée et dressée en permanence, sauf lorsqu'il est inquiet. Tandis que s'y ajoute une magnifique collerette noire et rousse érectile, qui met en valeur ses joues blanches.
Grèbe huppé (Great crested grebe, Podiceps cristatus), adulte nuptial de profil. Dépôt 54 de la Réserve naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. En phase nuptiale, il est presque impossible chez cette espèce de distinguer un mâle d'une femelle. On voit mieux sur ce cliché les plumes de la huppe érectile, capables de s'élever à la verticale aussi bien pour séduire une femelle que pour impressionner un mâle concurrent.
Grèbes huppés (Great crested grebes, Podiceps cristatus), parade nuptiale, Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Dés le début de la période de reproduction (fin-Février jusque Avril, voire Mai), les Grèbes huppés s'adonnent à des parades nuptiales spectaculaires. Les 2 partenaires se font face, cou tendu, collerette déployée, et alternent des postures tantôt symétriques, tantôt asymétriques, impliquant particulièrement des mouvements brusques de la tête et du cou. Ces postures sont rythmées comme un ballet parfaitement réglé. On en trouvera quelques exemples sur cette photo où l'un des partenaires semble se pâmer devant l'authentique beauté de l'autre, et dans les clichés suivants.
Grèbes huppés (Great crested grebe, Podiceps cristatus), parade nuptiale 2, Dépôt 54 de la Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Ce cliché permet de mesurer combien les collerettes se sont développées au cours la période nuptiale. Elles encerclent la tête, et prennent la forme d'un éventail, conférant au grèbe beaucoup de grâce, sinon de majesté. Chacun leur tour, mais pas obligatoirement de façon symétrique, les partenaires tournent le cou par saccades, voire, comme sur le cliché précédent le contorsionnent, de façon à exhiber leurs plus beaux atours et leur excitation.
Grèbes huppés, Great crested grebe, parade nuptiale 3. Au cours de ces parades, des phases silencieuses alternent avec des périodes plus bruyantes pendant lesquelles les partenaires nagent de concert en poussant des cris très sonores. Ce n'est que rarement qu'on a la chance d'assister à la figure du "pingouin fantôme", au cours le laquelle le mâle disparait en plongeant avant de brutalement ressurgir verticalement au côté de la femelle dans une trombe d'eau .
Grèbes huppés (Great crested grebes, Podiceps cristatus), paradant, Réserve naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France Ici le grèbe le plus grand, probablement le mâle, adopte sa posture la plus impressionnante, hérissant sa splendide collerette. Il cherche probablement à mettre en valeur sa belle face blanche qui contraste avec ses lores noires (glossaire). Ces dernières sont malheureusement peu visibles sur ce cliché du fait de son flou, conséquence des mouvements désordonnés du grèbe sous l'effet de son excitation.
Grèbes huppés (Great crested grebes, Podiceps cristatus), Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. La figure se termine avec un grand jacassement du mâle. La femelle est restée immobile, comme hypnotisée pendant cette démonstration. La parade est un cérémonial qui contribue à créer puis renforcer les liens du couple.
Grèbes huppés nuptiaux (Great grebes, Podiceps cristatus), fin de la parade , Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. C'est sur ces entrefaites que notre couple décida de terminer sa parade, et d'en quitter la scène. Ils l'ont très probablement renouvelée au plus tard quelques heures après. Si le lien débutant du couple se renforce, les parades se répètent en effet plusieurs jours, y compris pendant la construction du nid.
Grèbe huppé (Podiceps cristatus) transportant des fragments végétaux prélevés sous l'eau pour bâtir ou consolider son nid, Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Au cours de leurs parades les Grèbes huppés disparaissent souvent sous l'eau et en ressortent rapportant des fragments végétaux. Ils montrent par là qu'ils souhaitent construire un nid avec leur partenaire.
Grèbes huppés (Great crested grebes, Podiceps cristatus) : l'offrande. Dépot 53 de la Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Au terme d'un tel épisode de parade nuptiale, la femelle accepte le poisson que le mâle vient de pêcher à son intention, signant probablement par là son intention de s'engager avec lui dans une séquence reproductive.
Grèbe huppé (Great crested grebe, Podiceps cristatus), adulte couvant, prés du Dépôt 53 de la Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. C'est dans les suites de parades de ce type que le couple de Grèbes huppés cantonné sur le dépôt 53 a commencé d'y construire un nid. Contrairement à l'habitude il ne s'est pas agi d'un nid flottant, ou peut-être est-ce-ce une diminution ultérieure du niveau de l'eau qui a fait qu'il reposait sur une berge lorsque je l'ai aperçu. Il contenait alors 4 œufs.
Couple de Grèbes Huppés (Podiceps cristatus) dont l'un porte sur le dos 2 poussins âgés de quelques jours. Dépôt 53 de la Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon. C'est un peu plus d'un mois plus tard (L'incubation dure 28 jours chez cette espèce) que nous avons eu le plaisir de découvrir 4 bébés Grèbes sur le 53. Ci-dessous leur première photo, prise au téléobjectif. Comme habituellement à cet âge, ils reposaient les premiers jours sur le dos sur le dos de leurs parents. D'autres photos montrant les premières étapes de leur vie pourront être trouvées dans la section plus spécifiquement consacrée au Dépôt 53.
4 à 6 Grèbes Castagneux sur le bassin 54 (6 à partir du 4 Avril), 2 autres sur le 50 et aussi 2 sur le53. Les derniers en disparaitront cependant bientôt.
Grèbe Castagneux (Little grebe, Tachybaptus ruficollis), adulte nuptial, Dépôt 54 de la Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Le plus petit des grèbes, 23 à 29 cm. Corps rondelet, cou court, petite tête ronde, arrière tronqué et duveteux. Commun sur les pièces d'eau à végétation abondante. Pas de dimorphisme sexuel (voir glossaire). Plumage nuptial caractérisé par des joues et l'avant du cou châtain (brun roux), et par la commissure du bec (glossaire) jaune vif, visible de loin.
Grèbe castagneux (Little grebe, Tachybaptus ruficollis) adulte nuptial éclairé par les rayons du soleil couchant, Réserve naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. De nouveau une image caractéristique d'un adulte nuptial, de par le brun-roux des joues et de l'avant du cou. Sans qu'on puisse déterminer le sexe de l'individu, faute de dimorphisme sexuel. Les rayons frisant du soleil couchant l'embellissent. On distingue bien l'arrière tronqué, portant des plumes plus courtes et plus claires et la commissure du bec jaune..
Grèbe castagneux (Little grebe, Tachybaptus ruficollis), adulte plongeant, Dépôt 54 de la Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Un comportement souvent observé, car le Grèbe castagneux passe la majeure partie de sa vie non seulement sur mais aussi sous l'eau, jusqu'à 1 voire 2 m de profondeur. Il y cherche sa nourriture faite d'insectes, de larves trouvés sur la végétation. C'est aussi sur et sous l'eau qu'on le voit dérouler sa parade nuptiale, comportant des courses poursuites effrénées pendant lesquelles les partenaires émettent des sortes de hennissements et se font des offrandes mutuelles de végétaux témoignant de leur désir de procréer.
Surtout 3 Grèbes à cou noir, espèce plus rare qu’on observe souvent, mais pas chaque année, sur ce bassin, et dont les chiffres tendent à diminuer en France selon une mise
au point récente (Janvier 2021) de la revue Ornithos (Jacques Trotignon, Hlstoire d’un oiseau nicheur menacè en France, : le Grèbe à cou noir, Podiceps nigricollis, ORNITHOS Janv-Fev 2021,
pp 1-27)
Grèbe à cou noir (Black-necked grebe, Podiceps nigricollis), adulte nuptial, Dépôt 54, Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Un petit grèbe, 28 à 34 cm, facilement identifiable en plumage nuptial: tête, cou, poitrine et dos franchement noirs lorsqu'il est mouillé, ou gris brun plus ou moins foncé lorsqu'il est sec, flancs brun-roux. Mais l'élément le plus caractéristique est constitué par ses yeux rouges desquels semble irradier un éventail de plumes blond-rousses. A noter aussi le profil souvent triangulaire de la tête du fait de sa huppe érectile, et le bec relativement court et légèrement retroussé.
Grèbes à cou noir adultes (Black-necked grebes, Podiceps nigricollis), couple nuptial, Dépôt 54 de la Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Une espèce plutôt rare en France (environ 12000 couples nicheurs), quoiqu'un peu plus abondante dans sa partie Nord. Cependant ses chiffres sont stables en Europe, voire même un peu en hausse. L'hiver ces grèbes quittent l'intérieur du pays pour les régions côtières,
Grèbe à cou noir (Black-necked grebe, Tachybaptus ruficollis), adulte nuptial sous les rayons du soleil couchant. Dépôt 54 de la Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Beaucoup moins abondants en France que les grèbes Huppés et Castagneux, les Grèbes à cou noir, ne sont pas observés chaque année à MTB. Quand ils le sont ,c'est toujours au niveau du Dépôt 54, et le taux de succès de leur reproduction est un peu moindre que celui des Castagneux. Deux couples s'y sont reproduits avec succès en 2022.
Grèbe à cou noir (Black-necked grebe, Podiceps nigricollis), adulte nuptial de profil, Dépôt 54 de la Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. On retrouve les caractéristiques principales de l'espèce en plumage nuptial: tête, cou et dos noirs, flancs châtain, yeux rouges d''où partent 2 plumets blond-roux en éventail.
Grèbe à cou noir (Black-necked grebe, Podiceps nigricollis), adulte nuptial, Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. En gros plan, les yeux rouges et les plumets jaunes peuvent donner à cet oiseau un aspect démoniaque! C'est probablement ainsi que l'appréhendent les insectes, larves, petits crustacés, petits poissons et autres petits vertébrés aquatiques dont il se nourrit sous l'eau. Le petit démon de l'étang!
Grèbes à cou noir nuptiaux (Black-necked grebes, Podiceps nigricollis), Dépôt 54 de la Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Une image assez courante que celle des Grèbes à cou noir se toilettant sur l'eau, seul, ou plus rarement comme ici à deux. Ils s'inclinent alors sur l'eau, voire reposent complétement sur leur flanc, mettant en évidence leur ventre blanc. Un tel comportement n'est pas spécifique de cette espèce, mais probablement plus fréquent chez elle. Ce ventre blanc ainsi exposé a l'avantage pour l'ornithologue d'attirer son attention sur un oiseau qu'il aurait, sino,n pu négliger.
2 couples de Cygnes tuberculés, dont l’une des femelles couvait sur le 54 depuis 2 semaines, et l’autre venait de débuter sa couvée sur le 50. 3 couples probablement plus
âgés avaient niché dans la Réserve l’année précédente. Plusieurs des adultes avaient probablement été décimés par la grippe aviaire. J’avais moi-même constaté l’agonie et/ou le décès d’au moins
4 des 11 grands juvéniles issus du couple du bassin 54, et n’avais plus revu par la suite ni leurs parents, ni les 7autres juvéniles. Les services préfectoraux avaient identifié le virus de la
grippe aviaire sur l’un des cadavres.
Cygnes tuberculés ou muets (Mute swan, Cygnus olor), couple nuptial en vol, dépôt 54 de la Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Ce cliché rappelle combien cet oiseau peut-être gracieux au vol et sur l'eau, alors qu'il est plutôt lourdaud lorsqu'il marche, ou veut s'envoler, ce qui l'oblige à d'abord courir sur l'eau pour prendre son élan! Mais c'est qu'il est aussi un des oiseaux les plus lourds (jusque 13 kg), car l'un des plus grands (160 cm dont 80 pour le seul corps). Une fois envolé, son envergure de 2m à 2m40 en fait un remarquable voilier.
Cygne tuberculé (Mute swan, Cygnus olor), femelle couvant sur son nid, Dépôt 50 de la Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Comme habituellement, le nid a été construit prés de l'eau (dans la roselière du bassin principal du 54). La ponte est généralement de 5 à 12 œufs. L'incubation est assurée essentiellement par la femelle et les naissances sont synchronisées sur 24h. Les cygneaux vont immédiatement à l'eau. Ils auront leur plumage complet à 2 mois mais ne voleront qu'à 4 ou 5 mois. Ils resteront souvent avec leurs parents jusqu'à ce que ceux-ci entreprennent une nouvelle couvée, soit environ 10 mois. Encore que souvent le mâle les chasse plus tôt, tout au moins ses fils, qui pourraient devenir des concurrents. Ils seront sexuellement matures à 3 ans.
Cygne tuberculé mâle (Mute swan, Cygnus olor) chassant un intrus ayant eu l'impudence de se poser tout prés de lui sur "son" étang. Dépôt 54 de la Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Le Cygne tuberculé est très territorial. Il ne tolère pas la présence d'autres cygnes dans ce qu'il considère comme son territoire. Cette fois c'était pendant une période de gel qu'un cygne de passage avait tenté de se poser prés du cygne mâle résident du 54, probablement seulement pour s'abreuver et se restaurer avant de reprendre son vol. C'était sans compter avec le maitre des lieux qui l'a immédiatement chargé et expulsé. Notez la tête et le cou du poursuivant abaissés presqu'au niveau de l'eau plus ou moins gelée: cette attitude exprime l'agressivité du poursuivant, comme s'il s'apprêtait à pincer ou frapper les parties basses de celui qu'il considère comme un intrus.
La population des autres anatidés était également diverse et prometteuse, principalement sur le 54, mais aussi sur les 50 et 51 : Outre de nombreuxCanards
Colvert, au moins une dizaine de Fuligules milouin et au moins 2 couples de Fuligules morillon.
Canard colvert (Mallard, Anas platyrhynchos), mâle nuptial, Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Espèce la plus commune des canards dits de surface, qui n'ont pas besoin de plonger sous l'eau pour trouver leur nourriture et se contentent de basculer à sa surface pour la prélever, les "Colverts" sont si nombreux qu'on en vient à ne plus les regarder. En plumage nuptial, les mâles font pourtant partie des plus beaux anatidés, avec leur tête et leur cou d'un vert brillant spectaculaire, séparés du corps plutôt pâle par un collier blanc. Tandis que leur postérieur noir est agrémenté de plumes rectrices retroussées vers l'avant qui leur donnent un air coquin! A noter aussi le "miroir" bleu qui agrémente leurs ailes, rectangle bleu irisé délimité par 2 barres blanches parallèles, qui s'étend et devient plus visible au vol.
Canards Colvert mâles et femelle (Mallard, Anas platyrrhynchos), Dépôt 54 de la Réserve naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. La femelle, ici accompagnée ou plus souvent poursuivie voire harcelée par plusieurs mâles comme c'est souvent le cas au printemps est revêtue d'un plumage brun plutôt terne qui lui permettra de passer inaperçue pendant sa couvée. Elle porte elle aussi un miroir bleu sur chaque aile, bien visible sur la photo, qui aide à l'identifier.
Cane colvert adulte (Mallard, Anas platyrhynchos) exposant son miroir bleu lors l'envol, Mont_Bernanchon, Hauts de France. Cette photo médiocre n'a pas d'autre prétention que d'illustrer le miroir alaire bleu violet
Fuligule milouin (Common pochard, Aythya ferina), mâle nuptial, Dépôt 54 de la Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France Un très beau canard à long cou et long bec. Les détails morphologiques les plus caractéristiques sont, tant chez le mâle que chez la femelle, le crane haut et cylindrique, et la courbe concave que suit le profil reliant le front à l'extrémité du bec. En période nuptiale la tête du mâle est rouge sombre brillant, les yeux sont aussi rouges, et la poitrine comme l'arrière du corps sont noir brillant.
Fuligule milouin (Common Pochard, Aythya ferina), mâle nuptial, Dépôt 54 de la Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon. Sur ce cliché de profil on retrouve, outre les éléments déjà abordés dans le commentaire précédent, la notion d'un dos gris pâle, apparaissant presque blanc sous un soleil vif, et les détails de la queue très courte et d'un noir brillant.
Fuligule milouin (Common pochard, Aythya ferina), femelle nuptiale, Dépôt 54 de la Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Le dessus et la poitrine de la femelle milouin sont bruns tandis que ses flancs sont grisâtres. Comme chez le mâle son crane est un peu conique, avec un front haut. Le profil concave de l'avant de sa tête constitue l'un de ses meilleurs critères d'identification. S'y ajoutent un ensemble de tâches visibles sur sa tête, qui permettent de la différencier des canes brunes d'autres espèces. Ces tâches peuvent être distinguées sur cette photo comme sur les suivantes: cercle oculaire pâle, zone pâle diffuse au niveau des lores (glossaire), tâche foncée étendue sous l'œil, se prolongeant jusque la base de la mandibule inférieure, ligne pâle en arrière de l'œil.
Fuligules milouin (Common pochards, Aytyia ferina), couple nuptial, Réserve naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. La femelle est à l'arrière. On retrouve sur sa tête le patron des tâches colorées qui permettent son identification. Son œil est brun-rouge, et celui du mâle franchement rouge. A MTB, l'espèce peut être vue presque toute l'année sur les dépôts 54, 50, et moins souvent 51. Mais surtout au printemps, lorsqu'elle s'y reproduit, et l'hiver.
Fuligules milouins (Common Pochard, Aythya ferina), Deux mâles et une femelle adultes nuptiaux, Réserve de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Les Milouins sont une espèce très grégaire. En Hollande nous en avons vu des groupes de plusieurs centaines hivernant ensemble. A MTB, certaines années on peut en observer jusque plusieurs dizaines au début du printemps, circulant entre les Dépôts 54 et 50, moins souvent 51. Je n'ai jamais observé de reproduction de l'espèce sur le 51, au contraire des 50 et 54. Mais généralement, à MTB, ces groupes ne comportent que 10 à 20% de femelles, autour desquelles s'agglutinent un grand nombre de mâles .
Fuligules milouin (Common pochard, Aythya ferina), couple nuptial, Réserve Naturelle de Mont- Bernanchon, Hauts de France. Un dernier cliché de Milouins qui nous permet de détailler de nouveau le "pattern" distinctif de la femelle: outre la légère concavité du profil de la face dans les 2 sexes, chez la femelle le cercle oculaire pâle, les lores (Glossaire) pâles, la tâche sombre importante reliant le dessous de l'œil à la mandibule supérieure, et le trait pâle en arrière de l'œil.
Fuligule morillon (Tufted duck, Aythya fuligula), mâle nuptial, Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Un autre canard plongeur facilement identifié, tout au moins en ce qui concerne le mâle: tout noir, hormis les flancs, blancs immaculés. L'élément le plus caractéristique est sa huppe retombant sur sa nuque, encore que parfois elle semble manquer, en fait collée à la nuque quand sa tête est mouillée (voir exemples sur d'autres photos photos de l'espèce avec l'outil Recherche par mot clé). A noter l'iris jaune et la pointe noire du bec par ailleurs bleu ou gris clair. Au vol, barre blanche sur l'aile.
Fuligule morillon, couple nuptial, Dépôt 54 de la Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. La femelle est plus brun foncé que noire. Sa huppe est plus courte et moins fournie que celle du mâle. Plus ou moins de blanc à la base du bec. Flancs bruns, mais plus clairs que le corps, avec parfois aussi un peu de blanc. Œil également jaune. Comme le mâle, au vol bande blanche sur l'aile.
Fuligules Morillon (Tufted duck, Aythya fuligula), mâles nuptiaux, Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Des "morillons" sont observés chaque année à MTB, principalement l'hiver et au printemps, avec souvent un peu plus de mâles que de femelles. On en voit principalement sur le 54 et le 50, 2 dépôts où j'ai observé plusieurs reproductions, quoique moins souvent que chez les Milouins, et pas chaque année. On retrouve par ailleurs chez ces mâles la grosse tête avec front haut, le large bec gris-bleu à pointe noire, et les flancs blanc éclatant. La huppe n'apparait pas, car chez cette espèce, son développement est postérieur.
En plus des précédents, au moinsun couple de Canards Souchetsetjusque 4 mâles et 2 femelles de Canards Chipeau (chiffres
observés le 27 Avril).
Canard souchet (Northern shoveler, Spatula clypleata), mâle nuptial, Ile de Texel, Pays-bas. Ce cliché personnel pris sur l'ile de Texel illustre bien l'éventail des couleurs du plumage nuptial de ce très beau canard: tête vert sombre, poitrine blanche, ventre et flancs brun-roux, partie antérieure du dessus des ailes bleu clair, mieux vue au vol, miroir vert souligné d'un trait vertical blanc. Mais l'élément le plus marquant est ce bec énorme, tant en longueur qu'en largeur.
Canard souchet (Northern shoveler, Spatula clypeata), mâle nuptial, Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Ce cliché pris cette fois à MTB montre qu'en fonction des conditions d'éclairage et de contraste (ici eau réfléchissant un grand soleil mais ce peut être aussi le cas de loin ou par temps sombre), tête et cou peuvent apparaitre presque noirs. Mais même vu de l'arrière, le bec apparait toujours aussi inhabituellement long, sinon énorme!
Canard souchet femelle (Northern shoveler, Spatula clypeata) pêchant dans la tourmente, Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. La femelle souchet, photographiée ici un jour de tempête, est beaucoup moins colorée. Ne serait-ce son gros bec, on la prendrait facilement pour une femelle Colvert. Elle s'en distingue aussi par un ventre plus sombre que celui de la Colvert.
Canard chipeau (Gadwall, Mareca strepera), mâle adulte nuptial, Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Un canard un peu plus petit que le Colvert. Chez le mâle L'arrière est noir, et en phase nuptiale le reste du corps d'un gris élégant. La femelle est d'un brun finement vermiculé, assez semblable à la femelle Colvert. Au vol, ventre blanchâtre (brun chez le Colvert). Au vol, ventre blanchâtre (brun chez le Colvert). Dans les 2 sexes le meilleur critère d'identification est le miroir blanc, mais il n'est pas toujours visible, et peut même manquer, surtout chez les jeunes femelles.
Canards chipeau (Gadwall; Marica strepera), couple internuptial, Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Sur cette photo médiocre prise en fin d'année un jour sans soleil, on voit 2 canards de forme plutôt élancée portant chacun un petit miroir blanc. De sa période nuptiale le mâle (en haut) a gardé son avant gris et son arrière noir. Le reste de son corps est brun gris finement vermiculé comme celui de la femelle (en bas)..
Canards Chipeau (Gadwall, Marica strepera), couple nuptial, Ile de Texel, Pays-bas. Ce cliché pour illustrer le fait que si le miroir blanc est l'un des critéres d'identification du Chipeau les plus fiables, il peut être en défaut. Aucun miroir blanc chez les 2 partenaires de ce couple par ailleurs typique selon les autres critères décrits précédemment. Pourtant, revus 20 mn plus tard, chacun des partenaires du même couple arborait un miroir blanc, peut-être après une réorganisation du plumage par un brin de toilette! Donc la présence du miroir blanc est un excellent argument en faveur de l'espèce, son absence ne l'exclut pas formellement.
Quelques jours plus tôt, un trio de Sarcelles d’hiver fréquentait encore le 54, et on peut suspecter qu’un ou deux individus peut-être blessés par la chasse, y ont stationné
au moins jusque l’été. J’en ai en effet observé un sur ce dépôt bien avant la date habituelle d’arrivée des migrateurs. On observait encore, plus occasionnellement, quelques Tadornes de
Belon autour du site, et même parfois sur le 54. Un étang sur lequel ils n’avaient plus tenté de nidifier depuis que le vieux Cygne tuberculé mâle, maitre des lieux particulièrement irascible,
avait détruit une couvée entière de petits Tadornes dont la seule faute fut de naitre à peu prés en même temps que ses cygneaux.
Sarcelles d'hiver (Eurasian teal, Anas crecca), Dépôt 54 de la Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Un cliché médiocre, mais rendant assez bien compte de ce qu'on peut habituellement apercevoir de ces petits oiseaux farouches lorsqu'ils stationnent sur le 54 et perçoivent la présence d'humains dans l'observatoire. Ils se réfugient alors sous les buissons qui bordent l'angle Sud-Est du Dépôt, là où ils se sentent protégés par une semi-pénombre. On distingue plus ou moins le masque châtain et vert sombre des 2 mâles, ainsi qu'une partie du miroir alaire vert vif de l'un des mâles et de celui de la femelle, tous éléments caractéristiques de l'espèce. Ces sarcelles, de retour en France fin Aout, la quittent habituellement fin Mars, voire début Avril, pour aller se reproduire en Scandinavie ou en Russie. On ne s'attendait donc plus à en voir sur le 54 mi-Avril, à moins qu'il s'agisse d'oiseaux blessés par la chasse, et désormais incapables de voler.
Sarcelles d'hiver (Eurasian teal, Anas crecca), mâles nuptiaux, De Cocksdorp, Ile de Texel, Pays-Bas. Cette photo détaille le masque châtain et vert sombre des mâles nuptiaux, surligné de contours crème. Sont aussi typiques les tâches grises ponctuant la poitrine crème et, sur les flancs, le trait blanc horizontal souligné de noir dans sa partie postérieure, où apparait aussi souvent une tâche verte qui se déploiera à l'envol en un miroir vert émeraude encadré de blanc. Ce n'est pas le cas sur cette photo, mais voir la suivante. Enfin, sur l'arrière noir du mâle, un triangle jaune roussâtre qu'il exhibe au cours de sa parade nuptiale, et qui contribue aussi à l'identifier.
En période internuptiale, le mâle perd toutes ces caractéristiques, et ne peut plus être distingué de la femelle.
Sarcelles d'hiver (Eurasian teal, Anas crecca), couple nuptial cherchant sa nourriture, Oudeschild, Ile de Texel, Pays-bas. Sur ce cliché les 2 membres d'un couple nuptial cherchent leur nourriture. A gauche on retrouve chez le mâle la barre blanche horizontale soulignée dans sa partie postérieure d'une barre noire, mais aussi cette fois d'une barre verte correspondant au miroir vert replié. L'ensemble surplombe le triangle roussâtre comme collé à l'arrière-train. A droite, la femelle est beaucoup plus terne, couleur "feuilles mortes". Mais elle porte aussi une bande blanche latérale sur la partie postérieure du corps, sous laquelle on distingue inconstamment la lueur verte du miroir. Non visible sur cette photo, mais par contre présente sur la première des 3 photos de Sarcelles.
Tadorne de Belon (Common shelduck, Tadorna tadorna), envol d'un mâle nuptial, Dépôt 54 de la Réserve naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. un grand (longueur 65 cm, envergure 120 cm) et beau canard très coloré (dominantes blanche, rousse et vert sombre, à bec rouge vif) qu'on observe assez souvent à MTB sur le 54 ou autour du 49.
Tadornes de Belon (Common shelduck, Tadorna tadorna), femelle accompagnée de 9 juvéniles, Dépôt 54 de la Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Des Tadornes se reproduisent souvent à MTB sur les étangs des huttes de chasse vacantes au moment de leur reproduction. Mais ce 3 Juin 2021, c'était la première fois que j'en observais une couvée sur le bassin 54. Le malheur a voulu que des bébés cygnes naissent au même moment sur ce même bassin.
La fureur du cygne: Cygne tuberculé mâle (Cygnus olor) dont les cygnons viennent de naitre chassant du dépôt 54 un Tadorne de Belon (Tadorna tadorna) venu ravitailler ses propres jeunes. Dépôt 54 de la Réserve naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Dés la naissance de ses cygnons, le cygne mâle est devenu comme enragé, poursuivant comme le montre la photo les parents Tadorne dés qu'ils tentaient de se poser pour protéger leurs petits. Jusqu'à ce que, quelques jours plus tard, ceux-ci aient disparu, faute d'avoir pu recevoir les soins de leurs parents, ou peut-être emmenés par ces derniers en un lieu plus sécure.
Nous avions également souvent souvent le plaisir de voir et d’entendre passer un vol de 15 à 20 Bernaches nonnettes, même si ces oiseaux n'étaient pas tous sauvages, certains appartenant à une petite population élevée en semi-liberté par un habitant du village.
Bernaches nonnettes au vol (Barnacle goose, Branta leucopsis), Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. La Bernache nonnette est une petite oie facilement identifiable par ses couleurs blanche (face et ventre) et noire (calotte, poitrine et cou). Elle se reproduit naturellement dans l'arctique, et passe l'hiver dans le nord de l'Europe. Depuis les années 70, ce bel oiseau est de plus en plus souvent élevé en captivité, et des populations férales (glossaire) ont commencé à se reproduire Hollande. Mais l'espèce n'est pas naturelle en France, et on peut donc se demander comment elle est arrivée à Mont-Bernanchon où on peut en observer au printemps presque chaque jour une vingtaine survolant la Réserve et ses environs!
Les Bernaches nonnettes de Mont-Bernanchon, Hauts de France (Barnacle goose, Branta leucopsis), . On voit souvent les Bernaches prés du domicile d'un habitant du riez (photo). Interrogé à leur sujet, il m'a dit que leur installation dans la commune date d'un couple qu'on lui avait offert et qui avait fait souche, à l'origine d'une petite population sur laquelle se seraient à leur tour greffées des bernaches supposées sauvages. Comme il leur offrait le gite et le couvert, toutes ont pris l'habitude de se reproduire chez lui, arrivant chaque printemps et quittant MTB après l'élevage des juvéniles pour une destination inconnue..
Bernaches nonnettes au vol (Barnacle geese, Branta leucopsis), adultes nuptiales, Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Que leur origine soit naturelle ou exclusivement férale (glossaire), c'est généralement un grand plaisir pour les habitants du cru comme pour les ornithos qui visitent sa Réserve de voir passer au vol la petite troupe (généralement 10 à 20 individus) et d'entendre simultanément leurs joyeux cacardements. En 2023 nous les avons vues d'Avril à Juin, ainsi que 7 qui ne faisaient peut-être pas partie de la même population le 24 Octobre.
Nous avions également revu dés le mois de Mars lespremiers Busards des Roseaux, de retour de leur migration annuelle en Afrique. Les Busards font partie des espèces vedettes de la Réserve.
Ils s’y sont implantés de longue date puisque leur présence y fut répertoriée dés le premier relevé ornithologique de ce qu’on appelait alors « La Zone Naturelle des Dépôts de Voies Navigables de France de Mont-Bernanchon », il
y a presque 20 ans. Ce relevé et les suivants peuvent êtres trouvés sur le site de Claude Jougleux (http//claude.jougleux.free.fr).
Un mâle et 2 femelles y sont signalés le 2 Mars 2005, puis 2 femelles et 2 mâles paradant le 17. L’espèce y sera de nouveau observée chacune des années suivantes jusqu’à la fin des mises jour de ce site en Février 2017.
J’ai moi-même observé des Busards chaque année sur l’un ou l’autre des dépôts à partir de 2015 lorsque, nouveau retraité, j’ai pu me consacrer à plein temps à l’ornithologie.
J’ai aussi pu y constater presque chaque année le succès de la reproduction d’au moins un couple : En 2016, après que le couple des Busards ait semblé installer son nid dans une zone reculée et particulièrement tranquille du Dépôt 54
(angle Nord-Est, à l’arrière de la roselière), c’est finalement sur le Dépôt 51 que j’ai vu apparaitre en Août 3 juvéniles volants escortés de leur mère.
J’ai pu les suivre et les photographier presque quotidiennement pendant plus de 2 semaines. La tentative initiale sur le Dépôt 54 avait donc priori échoué.
En 2017, ce sont cette fois 5 juvéniles que j’ai observés. (photos et détails ci-dessous).
Busard des roseaux juvénile (1er trimestre),Réserve Naturelle de-Mont-Bernanchon, Hauts de France Le 8 Juillet 2017, à 5h du matin je m'apprêtais à participer à une séance de baguage sous la gouverne de Camille Duponchelle lorsque j'aperçus au loin un gros oiseau noirâtre perché sur un grand buisson émergeant de la roselière du Dépôt 51. La brume s'estompait, faisant place à un soleil radieux. Quelle fut mon excitation lorsque je réalisais qu'il s'agissait d'un jeune busard, selon les marques jaunâtres observables sur sa tête. Sa tolérance à mon approche me donna l'impression qu'il n'était sorti du nid que depuis peu.
Busard des roseaux (Western Marsh Harrier, Circus aeruginosus) juvénile de premier trimestre vu de face, Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts-de-France. En balayant le dépôt de mes jumelles, je réalisais qu'il n'y avait pas un seul, mais 5 jeunes busards, chacun perché à la cime d'un arbuste, et peu farouche. Dans cette espèce , les juvéniles sont reconnaissables à leur plumage brun-noir, nettement plus foncé que celui des adultes. Mais le principal critère d'identification est la couleur jaune orange ou parfois jaune brun de leur calotte et de leur gorge, bien visible sur ce juvénile qui faisait face à l'objectif.
Busard des roseaux (Western Marsh Harrier, Circus aeruginosus), juvénile de premier-trimestre vu de profil, Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts-de-France. Sur cet autre juvénile, vu cette fois de profil, on distingue aussi le trait sourcilier sombre qui englobe l'œil. Il est parfois difficile de distinguer un busard juvénile d'une femelle adulte, dont la gorge et la calotte sont également claires. Mais chez la femelle adulte, la zone claire est plutôt grisâtre que jaunâtre. De plus, chez la femelle adulte, mais habituellement pas chez le juvénile, l'avant de l'aile et éventuellement le centre de la poitrine sont aussi plus clairs, mais de nouveau plutôt grisâtres que jaunâtres (voir des photos de femelles adultes plus loin, ou en les recherchant par l'outil recherche par mot clé).
Busard des-roseaux juvénile (premier-trimestre), troisième individu, vu cette fois de dos, Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. On retrouve chez ce troisième juvénile les principales caractéristiques du plumage du premier trimestre: totalement sombre, plus que celui des adultes, y compris des femelles, hormis la calotte et la gorge jaunâtres. L'iris est sombre, et le restera chez la femelle, tandis que chez le mâle il deviendra jaune, mais seulement à partir de la 3éme année.
En 2018, l’envol à 2 reprises d’une femelle Busard à quelques mètres d’un sentier que j’empruntais régulièrement pour observer la faune locale me fit découvrir un nid contenant 2 œufs (photo ci-dessous).
Suite à quoi je modifiai l’itinéraire de mes relevés ornitho pour ne pas déranger de nouveau le couveur. Tenant compte du fait qu’il s’agissait a priori d’une ponte débutante
(la ponte complète comporte 3 à 8 œufs chez cette espèce), ainsi que de la durée d’incubation chez ces Busards (31 à 34 jours), enfin du fait que les jeunes busards ne s’envolent pas du nid avant au moins 30
jours, de façon à ne pas mettre en péril cette couvée j’ai évité le secteur pendant les 6 semaines suivantes. Je ne suis revenu contrôler ce nid qu’après 45 jours, mais n’ai alors retrouvé ni nid,ni œufs, ni poussin.
Le nid avait a priori été détruit ou abandonné. Cette année là, je n’ai pas observé de jeune Busard dans la Réserve, suggérant qu’il n’y avait pas eu de ponte de remplacement.
En 2019, j’ai de nouveau découvert fortuitement le nid des Busards. Il se situait près d’une zone où devaient se tenir quelques semaines plus tard des séances de baguage risquant de faire échouer la couvée.
J’informais les bagueurs de cette reproduction en cours, de la nécessité d’éviter de poser leurs filets dans la zone correspondante, et plus généralement de la parcourir. Après concertation des bagueurs avec avec
leur organisme de tutelle, le Museum d’Histoire Naturelle, il apparut utile de baguer les jeunes busards au cas où la couvée évolue. Avec l’accord du responsable local du Groupe Ornithologique Nord (GON), qui
participa à l’opération, j‘indiquais donc l’emplacement du nid. Visité le 23 Mai, il contenait 5 poussins dont 2 franchement hypotrophiques (photos ci-dessous).
Seuls les 4 plus gros furent bagués. La très petite taille et le manque de vigueur du plus petit ne permettaient pas d’espèrer qu’il survive plus de quelques jours. Les femelles Busard des roseaux pondent
tous les 2 jours, et commencent à couver dés le premier œuf. De ce fait, les naissances sont échelonnées. Les derniers poussins, nés plusieurs jours après les premiers, sont moins vigoureux et donc moins à même de lutter
efficacement avec leurs frères et sœurs plus grands pour s’octroyer une partie de la nourriture apportée par leurs parents. Ils meurent souvent de faim, quand ils ne sont pas tués et mangés par leurs ainés dans une période
de disette. Ce comportement est fréquent chez les grands rapaces, le ou les derniers nés constituant souvent une réserve de nourriture pour le reste de la couvée dans des périodes où la chasse des parents serait moins couronnée
de succès.
Nid de Busards des roseaux (Western Marsh Harrier, Circus aeruginosus) contenant 2 oeufs, Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Nid révélé un 5 Avril par l'envol inattendu de la couveuse lors de mon passage dans la roselière. Une coupe de roseaux à peine esquissée, contenant 2 œufs blanc-bleuté. Ponte a priori incomplète (sinon 3 à 7 œufs). Nid ensuite abandonné ou détruit (détails dans le texte ci-dessus).
Il faut rappeler à cette occasion que tenter de photographier un nid d’oiseaux sauvages contenant des œufs ou des poussins, particulièrement s’il s’agit de rapaces, est contraire à l’éthique ornihologique si
cette tentative expose à un risque d’abandon de la couvée du fait du dérangement des adultes. On doit donc se l’interdire. Ce ne peut être envisagé que dans quelques situations exceptionnelles, incluant
l’intèrêt scientifique de baguer des espèces peu courantes pour pouvoir ultérieurement suivre le devenir des oiseaux bagués, ce qui était dans une certaine mesure notre cas.
Cette séance combinant baguage et photos n’a pas en tous cas eu de conséquence fâcheuse pour le développement des poussins, puisque j’ai pu quelques semaines plus tard observer à 2 reprises jusque 3 juvéniles
volants dans le dépôt où s’était déroulée la couvée.
Nid de Busards des roseaux contenant 5 poussins, Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Au centre de la photo on peut voir les vestiges de la coupe de roseaux qui constitua le nid initial. Les tailles des 5 poussins sont très dissemblables. Deux d'entre eux (au centre et à droite) sont franchement hypotrophiques. Le plus gros, tout en bas, l'est 3 fois plus que le plus petit, à droite de la photo. Ce dernier, par ailleurs peu réactif, ne fut pas bagué, car à l'évidence il ne survivrait pas plus de 2 ou 3 jours.
Busards des roseaux (Western marsh Harriers, Circus aeruginosus), poussins au nid, Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Pas trop stressés jusque là par l'irruption de quatre humains dans leur environnement habituellement plus tranquille!
Busard des roseaux (Western Marsh Harrier, Circus aeruginosus), poussin de quelques semaines juste après son baguage, Réserve naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Une minute après son baguage à la patte droite, le poussin paraissait calme. L'ouverture de son bec s'expliquait probablement par la chaleur en cette fin de matinée ensoleillée, mais il ne se débattait pas. La comparaison de ses dimensions à celle des mains qui le supportent donne une idée de sa taille à ce stade. Il s'agissait du plus gros des 5 poussins de cette couvée.
Busard des roseaux (Western marsh harrier, Circus aeruginosus), poussin au nid juste après son baguage, Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Certainement un peu stressé et sur la défensive, mais lorsque nous les avons quittés, aucun des petits busards ne s'était éloigné de son nid.
En 2020, avec mon épouse Françoise, nous avons pu observer et photographier le 1er Août sur le dépôt 54 un Busard des roseaux adulte accompagné de 2 juvéniles qui interagissaient bruyamment et
fougueusement, sur un mode évoquant par moments certaines phases des parades nuptiales adultes (photos ci-dessous). Nous avons ensuite revu la même famille à 3 reprises jusque le 11 Août. Des adultes avaient été
observés régulièrement sur le dépôt 54 au cours du mois de Juillet. Il est donc probable que cette fois, la nidification a eu lieu sur ce même dépôt.
Les jeunes se perchaient souvent sur l’angle Nord-Est du dèpôt, appelant leur parent qui les y nourissait (a priori leur mère, car c’est elle qui, dans cette espèce, prend principalement en charge les juvéniles lorsqu’ils
quittent le nid). Cette zone Nord-Est un plateau herbeux proche du dortoir des Grands Cormorans, qui a été progressivement envahi par la roselière et par des taillis.
Elle n’est pas accessible aux promeneurs, et l’est très difficilement aux naturalistes. Un couple de Busards avait déjà tenté d’y nicher en 2016 (voir plus haut). En cette année 2020, il est probable que ce
soit dans cette zone tranquille que les Busards se soient installés pour nicher.
Busards des roseaux (Western marsh harrier, Circus aeruginosus) apparemment très excités, et se chamaillant en vol, Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Les plumages des 2 oiseaux sont brun très sombre, presque noirs, à l'exception, pour l'oiseau du haut de la calotte et de la nuque, jaune orangés, comme la gorge de l'oiseau du bas, dont la calotte n'est pas visible. Il semble donc bien s'agir de 2 busards des roseaux en plumage juvénile. Tous 2 poussent des cris aigus, presqu'incessants.
Busards des roseaux juvéniles en vol (Western Marsh Harrier, Circus aeruginosus), interaction acrobatique de 2 juvéniles de premier trimestre, Réserve Naturelle de MTB, Hauts de France. Le busard du haut semble menacer l'autre, ou plutôt feint de le faire, car il s'agit probablement d'un jeu. Celui du bas réagit par une position défensive acrobatique, pattes en l'air, comme s'il volait sur le dos! On peut aussi observer ce type de figure au cours des parades nuptiales d'adultes.
Busards des roseaux juvéniles (Circus aeruginosus) se chamaillant, Réserve naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. La joute se poursuit, toujours accompagnée de piaillements incessants. Nous reverrons la petite famille 2 puis 4 jours plus tard, toujours signalée par les cris incessants de l'un des juvéniles, puis une dernière fois 10 jours plus tard, cette fois silencieuse, tandis qu'un seul des juvéniles accompagnait sa mère.
En 2021, c’est le de nouveau sur le dépôt 51 que j’ai pu observer le 10 Juillet, à l’occasion d’une séance de baguage, 3 jeunes Busards des roseaux.
C’est probablement l’un d’entre eux que j’observais 10 jours plus tard avec sa mère sur le 54. Puis dans la soirée du 31 Juillet je découvrais 2 magnifiques grands juvéniles chassant tard le soir sur la
partie Nord-Est du Dépôt 53 où ces oiseaux ont ensuite passé la nuit (photos ci-dessous). Il est probable, mais pas certain, que les jeunes Busards observés le 20 Juillet et le 1 er Août faisaient partie
des 3 vus sur le 54 le 10 Juillet.
Busard des roseaux (Western marsh harrier, Circus aeruginosus), juvénile chassant sur le Dépôt 53 de la Réserve naturelle de Mont-Bernanchon l(Hauts de France) le 31 Juillet 2021. Chez cet oiseau d'une taille presque adulte, on aurait pu discuter qu'il s'agisse d'une femelle adulte plutôt que d'un juvénile. Mais la nuance rousse et non crème de la calotte et de la gorge, comme l'absence de zone pâle au niveau du ventre plaident franchement en faveur d'un juvénile.
Second Busard des roseaux juvénile observé le 31 Juillet 2021, chassant sur le Dépôt 53 de la Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Comme le busard précédent, il est très peu probable qu'il se soit agi d'une femelle adulte. Cet oiseau était par ailleurs très probablement né sur le Dépôt 51 (plus de précisions dans le texte).
Jusque là un seul couple de Busards semblait s’être reproduit chaque année
à Mont-Bernanchon. Toutes les reproductions semblaient s’être déroulées sur
le territoire de la Réserve, chaque fois, à une exception prés, sur le même
dépôt. Mais en 2022,
ce sont 2 couples de busards qui se sont reproduits simultanément à
MTB.
L’un d’eux a couvé et élevé ses 2 jeunessur le même dépôtque les années précédentes. Hervé Touzart, qui a suivi cette
reproduction avec les précautions d’usage, nous a autorisés à publier
quelques-unes de ses très belles photos (ci-dessous, et un peu plus loin,
au niveau des critères d’identification du sexe des adultes) . Nous l’en
remercions vivement. Par ailleurs, pour la première fois,au moins
découverte ou rapportée,
c’est en dehors de la Réserve, dans un champs de blé qui n’en était à
vrai dire distant que d’une centaine de mètres, qu’un second couple a
procréé avec succès (3 poussins
non encore volants au moment de sa découverte). Depuis déjà plusieurs
années, on signale en Europe une tendance croissante à la nidification de
l’espèce en dehors des zones humides habituellement préférées. Peut-être du
fait de la diminution progressive de ces zones. Probablement aussi du fait
de l’augmentation du nombre de couples reproducteurs, devant se partager
des zones humides moins nombreuses
Busard des roseaux (Western Marsh Harrier, Circus aeruginosus), mâle adulte apportant un campagnol à sa progéniture, Réserve naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France.(Photo Hervé Touzart). Chez les Busards des roseaux comme chez beaucoup d'autres espèces, c'est le mâle qui assure la nourriture de la femelle et des poussins pendant les premières semaines de la reproduction. On distingue bien entre ses serres le petit rongeur qu'il vient de capturer, très probablement un campagnol, ou rat de terre. Ce rongeur pullule dans les champs à la période de sa reproduction, et constitue l'une de ses principales proies. A cette occasion, le Busard contribue à limiter son nombre, et les importants dégâts qu'il occasionne aux cultures.
Busard des roseaux (Western Marsh Harrier, Circus aeruginosus), mâle adulte apportant une autre proie à ses petits, Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France.
(Photo Hervé Touzet) Bien difficile cette fois d'identifier dans cette masse sanglante la proie qu'apporte le mâle Busard. Les busards sont des chasseurs opportunistes. Outre les petits mammifères, ils consomment des œufs et des petits oiseaux, particulièrement des poussins de foulques et de poules d'eau, des petits reptiles, des grenouilles, et même des insectes.
Busard des roseaux (Western Marsh harrier, Circus aeruginosus), mâle adulte nuptial apportant un petit rongeur à sa progéniture, Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Photo Hervé Touzart. Comme le suggère cette autre très belle photo, les allers et retour du mâle ont été très nombreux avant que les juvéniles puissent s'émanciper. Une fois acquise leur autonomie thermique, la femelle pourra contribuer à leur alimentation. L'envol surviendra vers 6 semaines, mais ils devront encore être nourris environ 6 autres semaines, période pendant laquelle ils apprendront à chasser, principalement avec leur mère, avant de devenir autonomes.
Comme précisé plus haut, nous avions également revu dés le 30 Mars les premiers Busards des Roseaux,
de retour de leur migration annuelle. Deux couples au moins s’étaient reproduits sur le territoire de la commune l’année précédente, dont l’un, comme presque chaque année, sur le Dépôt 51.
Le 4 Avril, 4 Busards étaient présents sur le 54: 3 mâles qui semblaient tous courtiser la seule femelle. L’un des mâles a rapidement mis de l’ordre dans l’agitation qui en résultait, avant
de copuler avec la femelle (photos plus bas). Les 2 autres mâles se sont éclipsés, et je ne les ai plus jamais vus houspiller la demoiselle. Par contre les tourtereaux sont revenus plusieurs jours
de suite sur le 54 pour des vols nuptiaux spectaculaires. Précédant des accouplements qui, au moins pour ceux qui ont eu lieu sur le 54, survinrent tous sur la même branche, visible de l’observatoire
(photos ci-dessous). Ce couple est probablement celui qui s’est reproduit cette année 2023 sur le dépôt 51.
Busard des roseaux (Western Marsh Harrier, Circus aeruginosus), femelle adulte nuptiale, Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Plusieurs soirs de suite en ce début d'Avril, cette femelle se posa au sommet du même arbrisseau et y stationna de longues minutes. Ce soir là, sous le soleil couchant, son plumage habituellement plus sombre paraissait presque roux. On distingue bien toutefois des zones plus pâles typiques de son genre au niveau de sa calotte et du haut de ses ailes.
Busards des roseaux (Western Marsh Harrier, Circus aeruginosus), couple adulte se préparant à copuler, Dépôt 54 de la Réserve naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Cette femelle attendait en fait le mâle avec lequel elle s'était appariée quelques jours plus tôt. Celui-ci ne tardait jamais à s'approcher, tandis que le comportement de lsa partenaire, tête déjà abaissée arrière train surélevé, suffisait à exprimer son attente d'une copulation et par là d'une fécondation.
Couple de Busards des roseaux (Circus aeruginosus) se préparant à l'accouplement, freinage du mâle à l'approche de la femelle, Réserve naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Piquant rapidement vers la femelle toujours en position d'accouplement, le mâle freinait la fin de sa descente en modifiant l'orientation de ses ailes et de sa queue.
Couple de Busards des roseaux (Western Marsh Harrier, Circus aeruginosus) se préparant à copuler. Atterrissage du mâle sur la femelle, Réserve naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Depuis qu'elle avait aperçu le mâle, la femelle s'était figée dans la position la plus favorable à la copulation. Il n'y avait donc plus qu'à passer à l'acte, ce qui risquait de ne pas être simple, vu l'apparente gracilité des branches sur lesquelles elle était perchée.
Copulation d'un couple de Busards des roseaux (Western Marsh Harrier, Circus aeruginosus), Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France Copulation plutôt sportive pour d'aussi grands oiseaux. Mais finalement, bien que la branche sur laquelle la femelle s'était arrimée m'ait semblé gracile, les amoureux sont parvenus à leurs fins en gardant leur équilibre. A peine une minute plus tard, le mâle a repris son vol pour aller se poser sur une branche du dortoir des Grands cormorans, tout proche.
Busard des roseaux (Western Marsh Harrier, Circus aeruginosus), mâle adulte, Dépot 54 de la Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Tandis que la femelle resta longtemps encore immobile sur la branche qui avait supporté la copulation, rêvant peut-être des œufs qu'elle pondrait bientôt, le mâle reprit son vol aussi tôt l'acte fini. J'ai eu le plaisir de revoir les mêmes protagonistes plusieurs fois les jours suivants, paradant ou copulant de nouveau, puis, en Juillet, de nouveau la mère accompagnée cette fois d'un juvénile volant (photo plus loin).
En cette année 2023, le Groupement Ornithologique Nord (GON) a mis en place un programme de protection des nids de Busards. Le GON est une association sans but lucratif qui réunit
des personnes s’intéressant à la vie animale, depuis les insectes jusque les mammifères, et plus particulièrement aux oiseaux. J’en ai été membre dés les années 60 et j’encourage très vivement les
passionnés de nature à y adhérer. Pour en revenir à la protection des nids de Busards, elle est justifiée par le fait que les différentes espèces de Busards nichent habituellement au sol, et souvent
dans des champs de céréales. C’est particulièrement de plus en plus souvent le cas du Busard des roseaux, comme je l’évoquais plus haut à propos des nidifications de 2022 à MTB. Au cas fréquent où
les poussins n’ont pas encore pris leur envol au moment de la moisson, leur nid étant caché par les grandes tiges des céréales, ils sont broyés par la moissonneuse. Mais si le nid a été repéré préalablement,
le propriétaire du champs peut en être averti, et différentes mesures de protection peuvent être mises en place avec son accord.
C’est dans ce contexte qu’une demi-douzaine d’ornithologues qualifiès,
incluant entre autres Olivier Fontaine, responsable du « Butor », la section locale du GON, Antoine Murat et Flavian Guérin, ont joint leurs efforts pour tenter de préciser le nombre de couples de
Busards des roseaux implantés sur la commune de MTB. Leur but étant d’éviter de méconnaitre l’un des leurs nids, que ce programme vise à protéger. La présence simultanée d’ornithologues sur plusieurs
sites de la commune, jointe aux possibilités de communication téléphonique ou whatsapp au fur et à mesure des observations, devait contribuer à éviter de comptabiliser plusieurs fois les mêmes busards.
Selon Flavian Guérin qui participait à cette opération, 3 couples de Busards des roseaux auraient ainsi été identifiès dans les limites de la commune. Les caractéristiques morphologiques
de l’un des mâles, particulièrement sa couleur inhabituellement sombre, semblent avoir largement contribué à différencier ces couples.
Les nids de chacun de ces couples auraient ainsi pu être plus facilement localisés, et les mesures de protection mises en place lorsqu’elles s’avéraient nécessaires. Au final,selon Flavian Guérin qui a largement contribué à la coordination du programme dans la région de Béthune,chacune des couvées correspondantes aurait permis l’envol de plusieurs
juvéniles, avec une moyenne de 3 par couple comme dans le reste de la région. Pour ma part, obligé de quitter MTB à 2 reprises en ce printemps 2023, je n’ai pu suivre de prés que le couple
ayant occupé principalement les bassins 51 et 54. Le concernant, je n’ai pu observer, au mois de Juillet, qu’un seul juvénile volant , accompagné de sa mère (photo au début du compte-rendu
du second semestre). Il faut préciser que les données qui m’ont été aimablement communiquées par Flavian Guérin correspondaient surtout à des moyennes des performances reproductives constatées dans
l’ensemble des couples nicheurs suivis par le programme de protection des nids dans le Béthunois. Plus qu’à des données spécifiques des quelques couples qui se sont reproduits dans les limites géographiques
de la commune.
Très peu d’aigrettes identifiées sur les bassins à cette époque . Une seule garzette vue une fois sur le dépôt 54 en Avril et aucune en Mai. Un peu plus le long du Grand Nocq
(par exemple 3 derrière chez moi le 4 Avril), ou dans les prés humides de Calonne sur la Lys. Aucune n’a semblé utiliser à cette époque l’ilot dortoir du 54. La plupart des adultes avaient a priori
quitté la région pour rejoindre leurs lieux de nidification, particulièrement situés sur la côte, ou peut-être, pour quelques unes, dans l’une des héronnière de la forêt de Nieppe où quelques nids
de garzettes ont été récemment observés .
Quinze à jusque 35 Grand Cormorans utilisaient quant à eux chaque soir leur dortoir situé au Nord-Est du bassin 54. Depuis un récente élaguage avec restructuration
du principal arbre qui supportait jusque là ce dortoir, celui-ci s’est étalé jusque la partie Sud-Est de la berge du bassin. Comme les années précédentes, beaucoup de ces Grands Cormorans
allaient bientôt quitter le site pour aller se reproduire au niveau de héronnières plus importantes et sécurisées comme celle de Cambrin . A moins que pour la première fois quelques uns d’entre
eux s’emploient à nicher à Mont-Bernanchon ! Mais ils n’étaient déjà plus que 9 au dortoir le 24 Avril, 5 le 14 Mai, et 3 le 19 Mai. Chaque fois à 19h30 ou plus tard. Et de nouveau les Grands cormorans
ne se sont pas reproduits à Mont Bernanchon en 2023.
Grand cormoran (Great Cormorant, Phalacocrorax carbo), adulte nuptial perché sur l'un des dortoirs de la Réserve de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Pas de dimorphisme sexuel chez les cormorans. On ne sait donc pas s'il s'agit d'un mâle ou d'une femelle. Vu de dos, il adopte la posture souvent qualifiée de "hiératique", debout, les ailes déployées et écartées plus ou moins à l'horizontale. Il est en fait en train de faire sécher son plumage. Chez les cormorans, la glande uropygienne, située au
niveau du croupion, est atrophiée. Cette glande secrète normalement un liquide huileux dont les oiseaux enduisent leur plumage au cours de leur toilette, l'imperméabilisant. Faute d'en disposer, les cormorans "prennent" l'eau, ce qui les alourdit, les épuise à la longue, et pourrait aboutir à ce qu'ils se noient. Ils doivent s'astreindre à de telles séances de séchage avant de reprendre la pêche pour éviter ce risque.
Dortoir historique des Grands Cormorans (Great cormorant, Phalacrocorax carbo) ou zone A, Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. En 2016, lorsque j’ai recommencé à parcourir les dépôts de MTB, il existait déjà 2 dortoirs de Grands cormorans: un principal sur le Dépôt 54, et un autre plus petit sur le dépôt 50, occupé par moins de cormorans, et seulement par intermittences. Celui du 54 comportait déjà 6 à 8 grands arbres aux ramures plus ou moins jointives, implantés sur l’extrémité Nord-Est du dépôt, un peu au dessus et en arrière de la roselière Est qu’ils surplombent lorsqu’on les regarde depuis l’observatoire. La majorité des cormorans qui s’y perchent le font sur les arbres les plus au sud, donc à droite lorsqu’on inspecte ce dortoir depuis l’observatoire du dépôt. On en voit 5 sur cette photo. On en observe aussi souvent dans la journée, qui s'y reposent ou y font sécher leur plumage après la pêche.
Extension récente du dortoir historique des Grands Cormorans de Mont-Bernanchon à la berge sud du Dépôt 54 (Zones B à D) Il y a 3 ans, suite à un élagage des arbres supportant le dortoir historique, des cormorans commencèrent à passer la nuit sur la berge Sud du dépôt, face à l’observatoire. Le dortoir en occupe maintenant la moitié Est soit, vu de l’observatoire, toute la partie à gauche de la saignée taillée au milieu de cette berge pour sécuriser la ligne à haute tension qui traverse le dépôt en son milieu, et qu'on devine en haut et à droite de la photo. Ce sont les 6 plus grands arbres de cette berge sud, qui sont occupés par les Cormorans. Pour faciliter mes décomptes, j’ai dénommé les 5 principales zones du dortoir actuel: Zone A: le dortoir historique. Zone B: 2 grands peupliers à l’angle Nord-Est du dépôt, peu fréquentés par les cormorans. Zone C, très fréquentée: 3 grands arbres à la ramure évasée, côte à côte entre B et D. Zone D, plus à droite, aussi très fréquentée, se termine au niveau de la tranchée surplombée par les câbles électriques qu'on devine en haut et à droite de la photo. Est aussi constituée de 3 grands arbres évasés dépassant les autres, face à l'ouverture frontale gauche de l’observatoire.
Zone C du dortoir de Grands Cormorans (Great cormorant, Phalacocrorax carbo) du Dépôt 54 de la Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France Sur cette photo prise depuis l'observatoire du dépôt 54, on distingue les 3 arbres utilisés par les Grands cormorans dans cette zone. Principalement pour y passer la nuit, mais aussi, en moins grand nombre pour s'y reposer dans la journée. On en comptait 11 ce soir là.
Zone D du dortoir des Grands Cormorans (Great cormorant, Phalacocrorax carbo) du dépôt 54 de la Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. De nouveau ce sont 3 grands arbres qui supportent les Grands Cormorans. On en distingue 8 à gauche et 5 à droite. En haut et à droite on distingue aussi les câbles électriques qui marquent la limite Ouest du dortoir.
Dortoir des Grands Cormorans (Great cormorant, Phalacocrorax carbo) du dépôt 50 de la Réserve Naturelle de Mont Bernanchon. Hauts de France. Photo illustrant la notion peu connue d'un second dortoir de Grands cormorans à MTB. Prise au coucher du soleil, donc au pic de sa fréquentation. 10 Grands Cormorans dont 5 à poitrine blanche, donc de première année. Ce dortoir repose sur un seul arbre et n'est pas occupé toute l'année. Particulièrement du fait de la proximité de 5 huttes de chasse. Le vacarme des tirs tend à décourager les cormorans d'y passer la nuit pendant les 4 mois d'ouverture de la chasse au gibier d'eau. Données plus détaillées à venir avec la section consacrée au Dépôt 50.
Les Hirondelles de rivage étaient de retour depuis début Avril. Du 4 au 17 Avril, au moins 20 chassaient à 19h30 au dessus du bassin 54, parfois associèes à
quelques Hirondelles Rustiques (5 le 13 Avril). Elles avaient manifestement l’intention de nicher autour du Pont Supply, voisin du bassin 54. Un site qu’elles avaient déjà occupé
par le passé. J’en ai en effet observé plusieurs portant du matériel nécessaire à la construction de leur nid jusqu’aux trous des palplanches qui encadrent ce pont, dans lesquels elles installent
souvent leur nid. Remerciements à Bernard Compagnon qui nous a fourni quelques photos personnelles permettant d’illustrer ce retour des Hirondelles dans la Réserve
Hirondelle de rivage (Sand Martin, Riparia riparia), adulte au vol, Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Photo Bernard Compagnon. Petite hirondelle à dessus brun et dessous clair peu visible sur cette photo en contrejour. Bande pectorale brune faisant ressortir la gorge blanche. Queue courte, sans les longs filets typiques de l'hirondelle rustique. Visiteuse d'été très liée à l'eau au dessus de laquelle elle chasse les insectes dont elle se nourrit.
Hirondelles de rivage adultes (Sand martin, Riparia riparia) proches de l'entrée de leur nid camouflé derrière la végétation, Mont-Bernanchon, Hauts de France. Photo Bernard Compagnon. On distingue mieux sur cette photo le dessous clair, à l'exception de la bande pectorale sombre qui met en valeur la gorge blanche. Il s'agit là du meilleur critère d'identification, de l'espèce, particulièrement au vol. Un autre critère, bien visible sur l'oiseau de droite, est la queue courte et sans filets.
Hirondelle rustique (Barn swallow, Hirundo rustica), adulte en vol, Réserve naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Photo Bernard Compagnon. Silhouette typique par sa plus grande taille, ses longues ailes pointues et sa queue plus longue que celle de l'Hirondelle de rivage, encore prolongée par ses filets. Le contrejour ne permet pas d'apprécier ici les belles couleurs de cet oiseau: dessus noir à reflets bleus, face et gorge rouge sang, dessous blanc pur.
2023 s’annonçait comme une année à Bouscarles de Cetti. Alors que j’avais très rarement entendu jusque là plus d’un chanteur de cette espèce sur 2 voire 3 bassins de la commune,
cette année il y avait au moins au moins une Bouscarle produisant régulièrement son chant explosif sur chaque bassin. Et même au moins 2 chanteurs sur chacun des bassins 51 et 54
, et peut-être aussi sur le 50. Mes prospections ultérieures montreront même qu’il y avait au moins 6 chanteurs sur le complexe formé par les bassins 51 et 52.
MAI 2023
Eclosion des 2 couvées de Cygnes tuberculés : 4 Cygneaux blancs le 19 Mai sur le 54 , rapidement réduits à 3, mais qui allaient ensuite croitre sans problème.
Sur le bassin 50, c’est le 31 Mai qu’apparaissaient 2 autres cygneaux, cette fois gris sombre. Le faible nombre des pulli suggérait qu’il s’agissait de mères jeunes
(premières couvées ?). Et que les géniteurs des années précédentes avaient disparu, possiblement emportés par la grippe aviaire qui avait tué au moins 4 de leurs juvéniles après qu’ils aient atteint
la taille adulte.
Le 14 Mai Guy Lefebvre avait la surprise de découvrir 10 canetons de Tadorne de Belon marchant en file indienne sur la rue du pont Supply, encadrés par leurs parents (voir plus
bas sa photo). Probablement la couvée s’était-elle déroulée près de l’un des nombreux étangs de chasse présents dans cette zone.
7 espèces d’anatidés fréquentaient alors le 54 :
Outre de nombreux Canard colverts,
Fuligules Milouin, observés presque chaque jour : jusque 12 mâles et 4 femelles,
Fuligules Morillon, 2 à plus souvent 4 mâles et 1 ou 2 femelles
Canards Chipeau : 2 couples régulièrement vus en début de saison, puis, un seul à partir du 24.
Canards Souchet : 4 contacts avec le mâle, et 2 avec la femelle, pendant le mois.
Tadorne de Belon : 1 seule visite observée, celle d’un mâle, le 9.
Sarcelles d’hiver : présence inhabituelle à cette période de l’année (3 contacts, encore 2mâle nuptiaux et 5 femelles le 5 Mai).
23 Bernaches nonnettes semi-domestiques continuaient d’être régulièrement observées, le plus souvent au vol.
Toujours associées à 3 espèces de Grèbes :
Un couple de Grèbes huppés
2 à jusque 6 Grèbes Castagneux
1 à 3 Grèbes à cou noirvus presque chaque jour dés le 21 Mars, puis jusque 4 à partir du 19 Mai, et 5 le 29 Mai,
Tandis que le nombre des Foulques macroule augmentait progressivement vers la fin du mois. Probablement, comme chaque année, du fait d’une attractivité accrue du bassin liée
au développement de sa végètation, et, partant, de la nourriture végétale et animale (insectes) qu’il offrait à ces oiseaux (15 foulques observés chaque jour jusqu’au 16, 18 le 18, 26 le 24 et
30 le 29)
Les premières Fauvettes paludicoles venaient d’arriver ou ne tarderaient plus. Plus particulièrement observées sur les bassins 50, 51 et 53, mais aussi, en moindre nombre, sur le 54
:
1 er chant du phragmite des joncs le 9 Mai
1ére Rousserole effarvate baguée dans la roselière du 51 le 20 Mai
Déjà 7 Rousseroles verderolles baguées le 27 Mai également sur le 51, en avance sur les dates des années précédentes.
Cette riche affluence faisait présager une reproduction abondante et variée dans la réserve.
Un premier mâle Tourterelle des bois commençait à chanter le 20 Mai sur le 51
Parmi les autres dates de premier chant entendu dans les étangs : Fauvette à tête noire le 24 Avril, Rousserolle effarvate le 4 Mai, Coucou gris le 5 Mai, Fauvette des Jardins
et Pinson des arbres le 14 Mai.
A signaler encore dans le secteur Basse rue, le 14 05 et les quelques jours suivants une Perdrix rouge, reliquat probable d’un lâcher de la Société de Chasse de Mont Bernanchon.
Par contre aucune Perdrix grise observée au cours du même printemps.dans cette zone où elles étaient peécédemment assez nombreuses.
Au même moment, les aigrettes étaient essentiellement absentes . Également peu de Grands Cormorans au dortoir : maximum 14 la première semaine, puis seulement
3 à 8 : la plupart étaient probablement partis se reproduire un autre site. Les Hirondelles de rivage semblaient quant à elles presqu’absentes : probablement couvaient-elles déjà.
JUIN 2023
10 Juin: Sur le 54, les Grèbes à cou noirsont maintenant 8 ! (même nombre vérifié le lendemain), soit un record local pour cette
espèce réputée être plutôt en déclin en France). Toujours associés au couple de Grèbes huppés , et aux 2 couples de Grèbescastagneux.
7 Juin : vers 22h, chant de Chouette Hulottedans la basse rue de MTB ,le seul que j’aie entendu pendant ce trimestre .
8 Juin : 3 Faucons hobereausur le territoire de la commune .
10 Juin : Capture exceptionnelle d’une Rousserolle turdoïde lors d’une séance de baguage dans le dépôt 51. Cette capture d’un oiseau devenu très rare dans la région sera commentée
plus loin, avec les autres résultats des séances de baguage, dans la section réservée au Dépôt/Bassin 51.
14 Juin : toujours 1 mâle de Sarcelle d’hiver en plumage nuptial et 1 Echasse blancheégalement sur le 54
15 Juin : 4 juvéniles d’Avocette élégantedécouverts prés d’une mare de chasse.
15 Juin 19H30 : 4 jeunes olibrius assis sur le toit de l’observatoire du 54 avec de la musique à tue-tête et de grands éclats de rire, très étonnés qu’on leur disequ’ils dérangent les oiseaux, alors que de l’étang ces derniers ne devaient voir et entendre qu’eux !
28 Juin 21H : 7 autres olibrius s’agitent le long des berges du bassin 54 dont ils essaient en vain de faire le tour sous la végétation qui l’entoure ! Ils apparaissent
périodiquement sur la berge en hurlant pour tenter de communiquer avec leurs copains, aussi perdus qu’eux-mêmes !
Suite à ces 2 évènements(en fait dés après le premier, mais la piqure de rappel a consolidé le désastre), on ne verra quasiment plus sur le 54 que des
foulques(maximum 177 le 31 Juillet)et des Colverts (maximum 109 le 18 Aout,donc juste prêts pour l’ouverture de la chasse au gibier d’eau
!) J’avais observé précédemment 9 couvées différentes de colverts(définies par la présence d’une cane guidant des canetons de même age) sur ce bassin 54. Chacune
comportait de 3 à 9 canetons lors de leur identification, certains ayant probablement déjà disparu avant que je repère la couvée. Soit un total d’au moins 116 canetons nés, sachant que bien sur tous
ne sont pas ensuite parvenus à l’âge adulte! Il faut dire que, comme chaque année, on a assisté pendant cette période à une prolifération progressive et impressionnante de la la végétation de ce bassin.
Offrant ainsi gite et couvert à de nombreux insectes aquatiques qui ont à leur tour permis à de nombreux oiseaux aquatiques de nourrir leur progéniture. D’où le succès du bassin à cette période.
N’ont fait exception à cet abandon soudain du bassin 54, outre les Foulques et les Colverts, que l’un des 2 ou 3 couples de Grèbes Castagneux qui y séjournaient jusque là. Ce couple a produit
2 pulli (= juvéniles), toujours présents à l’automne. Le ou les 2 couples de Castagneux du Bassin 50 s’y sont également reproduits, produisant au moins 3 juvéniles volants supplémentaires.
Les Aigrettes étaient toujours virtuellement absentes. Vu seulement 3 Garzettes pendant le second trimestre, toutes en Juin, dont une un soir sur l’ex-ilot dortoir du bassin 54,
qu’elle quittera avant la nuit. Et ce bien que les années précédentes un peu plus de garzettes y soient souvent réapparues fin Juin, a priori de retour de leur site de nidification. Certaines passaient
alors la nuit sur l’ilot dortoir ou sur le Dortoir Nord de ce bassin. Aucune Grande Aigrette en Juin , ce qui n’étonnait pas car historiquement les Grandes aigrettes sont toujours
réapparues sur le 54 un peu plus tard que les garzettes.
Les Hirondelles de rivage étaient toujours relativement abondantes sur le 54, par exemple 15 le 24 Juin.
Peu de Grands Cormorans sur le dortoir du 54, maximum 1 à 3, principalement des oiseaux de première année, à poitrine blanche. Les adultes étaient toujours ailleurs, finissant
de remplir leur tâche reproductrice, l’affaire la plus importante de leur vie, comme elle l’est pour les autres oiseaux, perspective de se prolonger au-delà de leur mort.
C’est enfin le 20 Juin que j’ai rencontré dans les dépôts mon premier Chevreuil de l’année (photo), un beau jeune brocart. En fait les nombreuses empreintes laissées
par ses congénères dans les sentiers des différents Dépôts montraient que l’espèce était abondante dans la Réserve, et comme le confirmeront les observations ultérieures, probablement en nette augmentation.
Chevreuil d'Europe (Roe deer, Capreolus capreolus), brocard d'un an, Dépôt 51 de la Réserve Naturelle de Mont-Bernanchon, Hauts de France. Un brocard est un jeune chevreuil mâle d'un an à un an et demi dont les bois ne sont pas encore ramifiés. MTB héberge au moins une trentaine de chevreuils qu'on peut observer aussi bien dans ses prés et ses champs dans chacun des 5 dépôts de sa Réserve où leur présence est révélée par de nombreuses empreintes. L'espèce résidait à l'origine dans le bois du Pacaut d'où elle a diffusé.