Voyage naturaliste en Namibie

Deux jours dans le Kaokoland : Désert du Namib et vallée de la rivière Hoanib (Hoanib valley camp).

La seconde étape de notre séjour s’est déroulée dans le Kaokoland (Province de Kunene, voir carte dans l’introduction) où nous avons passé 2 nuits sous une des tentes du Hoanib Valley Camp. Pour rejoindre ce camp à partir de l’air-strip où nous avait déposé notre avionnette, nous avons du traverser le Désert du Namib sur une quarantaine de km tant à l’aller qu’au retour vers l’air strip.

Comme son nom l’indique, le Hoanib Valley camp est situé dans la vallée de la rivière Hoanib, l’un des 12 fleuves saisonniers éphémères de la Namibie. Cette rivière constitue la frontière entre le Damaraland et le Kaokoland.

Du fait du climat désertique (on qualifie de désert les zones arides qui reçoivent moins de 250 mm de pluie chaque année), la rivière Hoanib ne coule pas chaque année, et lorsqu’elle le fait, son eau atteint rarement l’océan, faute d’une abondance suffisante. Mais elle contribue alors à alimenter une nappe d’eau souterraine qui fait de sa vallée un sorte d’oasis linéaire. Les quelques 35 éléphants du désert qui y vivent encore peuvent atteindre cette eau souterraine en creusant profondément le sol. Quelques rhinocéros noirs, girafes, antilopes, et lions dits « adaptés au désert » y survivent également, tirant l’eau dont ils ont besoin du contenu hydrique de la végétation qu’ils consomment ou, pour les carnivores du sang de leurs proies. Mais ils utilisent aussi les trous creusés par les éléphants dans le lit de la rivière. Les 9000 humains qui habitent la vallée utilisent quant à eux des puits ou aujourd’hui des forages plus modernes..

Le fait que cette vallée constitue une des dernières zones de la Namibie où l’on peut rencontrer une faune adaptée au désert explique l’intérêt que nous lui portions. Mais cet intérêt était aussi considérablement renforcé par le fait que le Kaokoland est l’un des territoires où s’est fixée la mythique ethnie Himba dont nous espérions pouvoir visiter un village.

Les Himbas étaient à l’origine un peuple nomade de chasseurs-cueilleurs d’origine Bantoue, apparenté aux Héréros. Ils ont été parqués par les Allemands dans le Kaokoland à l’époque de la colonisation (1884-1905). Ils y ont ensuite été maintenus par l’Afrique du Sud lorsque la Namibie est tombée sous sa tutelle. Ce qui les a conduits à s’y sédentariser par obligation, puis à décider d’y rester lorsqu’ils ont recouvré leur liberté à partir de l’indépendance de la Namibie (1989). Dix mille d’entre eux vivraient actuellement dans le Kaokoland, et 3000 sur la berge Angolaise de la rivière Kunene où ceux là se sont enfuis pendant la colonisation.

Les Himbas ont alors repris l’élevage du bétail, surtout des vaches qui assurent leur existence et représentent tout pour eux. Cette ethnie animiste cherche depuis à conserver son mode de vie traditionnel, tout en incorporant progressivement nombre d’ éléments de la modernité. Mais à son rythme, refusant qu’on les leur impose. A titre d’exemple notre guide Franck était fier d’être un Himba, quoique nous ne l’ayons jamais vu vêtu qu’à l’occidentale. Les Himbas traditionnels croient en la présence permanente de leurs morts dans leur environnement, particulièrement réincarnés dans leurs animaux.

La société Himba est matriarcale. Femmes et Hommes vivent traditionnellement torse nu, ne portant que des pagnes de cuir noués autour de la taille. Ils sont passionnés par la beauté des corps. Les femmes Himba portent à partir de leur mariage de longues nattes enduites d’argile rouge et ne se lavent jamais à l’eau. Elles remplacent nos ablutions par des fumigations à base d’écorces odorantes et l’application d’un baume rouge. De plus, chaque jour elles s’enduisent le corps d’un mélange de beurre et de terre rouge qui hydrate et assouplit leur peau, et fait d’elles les célèbres « femmes rouges », étonnantes et souvent très belles.

Notre possibilité de visiter un village Himba a en fait été très limitées par la brièveté de cette étape dans le Kaokoland (48h), et par l’éloignement du village Himba le plus proche du camp (c’était celui de notre guide Franck) : au moins 20 km de piste de sable dans le désert. Finalement ce n’est qu’au retour vers l’air-strip que nous avons pu y passer un peu moins d’une heure, cette visite ayant encore été abrégée du fait de problèmes mécaniques..

Il nous a été difficile de savoir si ce que nous avons vu de typiquement Himba dans ce campement isolé au cœur du désert du Namib correspondait à une véritable survivance de la vie traditionnelle, ou plus probablement à une relique conservée à des fins touristiques. Quoiqu’il en soit nous n’y avons rencontré que trois femmes, accompagnées d’enfants nus jouant dans le sable. Les deux femmes les plus jeunes nous ont bien semblé n’avoir enfilé leur pagne traditionnel qu’à notre arrivée. Il nous a été dit que les hommes étaient partis faire paitre les animaux, ce qui était vraisemblable. Non loin des quelques constructions traditionnelles, il y avait quelques tentes occupées par des jeunes filles habillées de pantalons et de T-shirts. A une centaine de mètres, une station de pompage moderne alimentant un grand bassin d’eau probablement utilisée pour de l’agriculture et l’arrosage d’arbres récemment plantés, mais permettant aussi à d’assez nombreux oiseaux (dont les Inséparables rosegorge que nous avons photographiés) de s’abreuver. Deux hommes vêtus de pantalons et chemises s’y affairaient.

Femmes Himba en habit traditionnel devant une case, Désert du Namib, Namibie. Femmes Himba en habit traditionnel devant une case, Désert du Namib, Namibie. Les cases sont faites d'une armature de branches sur laquelle est agencé un mélange de bouse de vache, de sable et d'une terre grasse. Sur la droite, une construction en bois servant d'éventaire pour l'exposition d'un artisanat local proposé à la vente.
Famille Himba devant d'autres constructions traditionnelles, Désert du Namib, Kaokoland, région de Kunene,Namibie.Famille Himba devant d'autres constructions traditionnelles, Désert du Namib, Kaokoland, région de Kunene,Namibie. La construction du milieu est une autre case, beaucoup plus petite et peut-être réservée à des enfants. Sur la droite la cuisine familiale, avec des espaces de rangement, le tout protégé par une maçonnerie en coupe inversée. A l'avant un feu éteint, et sur la gauche, de nouveau l'éventaire pour l'artisanat.
Détails d'une cuisine Himba assaillie par 2 enfants, Désert du Namib, Kaokoland, Province de Kunene, Namibie.Détails d'une cuisine Himba assaillie par 2 enfants, Désert du Namib, Kaokoland, Province de Kunene, Namibie. Les 2 bébés semblent y rechercher de la nourriture! Un bric à brac sympathique incluant déjà pas mal de plastique.
Un autre bébé Himba jouant prés de la cuisine familiale, Désert du Namib, Province de Kunene, Namibie.Un autre bébé Himba jouant prés de la cuisine familiale, Désert du Namib, Province de Kunene, Namibie. La photo révèle aussi une partie de l'environnement montagneux, ainsi qu'un ensemble d'arbres dont l'apparente vitalité tient probablement à la disponibilité locale d'eau, suite au forage décrit dans le texte.
La pilote de notre avionnette discute avec 2 jeunes femmes Himba, Désert du Namib, Kaokoland, Namibie.La pilote de notre avionnette discute avec 2 jeunes femmes Himba, Désert du Namib, Kaokoland, Namibie. Elle tente d'expliquer à ses interlocutrices qu'elle nous presse de quitter le village Himba pour éviter d'être prise de court dans la préparation de son avionnette pour le vol qui doit nous déposer dans le Parc National de la cote des squelettes.

Nous décrirons les observations naturalistes faites pendant ces 2 jours en 2 parties :

  1. Celles faites au cours de notre traversée en 4/4 du Désert du Namib entre l’air strip et le camp, d’une part à l’aller, l’après-midi du 26, et d’autre part au retour, matinée du 28 Novembre, chaque fois environ 3 heures
  2. Celles faites au cours de la journée du 27 Novembre pendant laquelle nous avons longuement exploré en 4/4 conduit par Frank la vallée de la rivière Hoanib, totalement à sec.

Pour un peu plus de détails à propos de ces observations, se référer aux notes que nous avons consignées à leur propos sur le site OBSERVADO (compte Jacques Buvat).

LE DESERT DU NAMIB

La toute petite partie que nous en avons traversée était constituée d’une vaste étendue de sable presque blanc entrecoupée de formations rocheuses et parsemée par endroits d’herbes sèches et de quelques petits arbres et arbustes.

Notre transfert de l’air strip au Hoanib valley camp s’est déroulé en milieu et fin d’après midi. La température était très élevée, et la faune se reposait probablement à l’abri du soleil ce qui fait que nous n’avons observé que 3 espèces d’oiseaux : 2 Courvites à double collier (Double-banded courser, Rhinoptilus africanus) , 3 Outardes de Rüppel (2 mâles et 1 femelle), une espèce que nous rencontrions pour la première fois, et une Autruche d’Afrique mâle en plumage nuptial. Le fait que le nom de l’oiseau soit souligné signifie qu’il est représenté par une photo dans ce qui suit.

Le retour s’est effectué 2 jours plus tard, en début de matinée. L’air était beaucoup plus frais, expliquant probablement que nous ayons fait plus de rencontres : 2 espèces de rapaces (1 Circaéte à poitrine noire et 1 Faucon chicquera (Red-necked falcon, Falco chicquera), de nouveau 3 Outardes de Rüppel, puis au niveau du village Himba 5 Inséparables rosegorge et 1 Tourterelle masquée mâle. Enfin, à l’approche de l’air strip, 4 Gangas bibande. Inséparables rosegorge et Gangas bibande étaient pour nous de nouvelles espèces.

Circaete à poitrine noire (Black-chested snake eagle, Circaetus pectoralis), adulte planant en cercles à la recherche de nourriture, Désert du Namib, Namibie.Circaete à poitrine noire (Black-chested snake eagle, Circaetus pectoralis), adulte planant en cercles à la recherche de nourriture, Désert du Namib, Namibie. Ce rapace, qu'on peut observer dans toute l'Afrique australe ainsi qu'en Afrique de l'Est, est facile à identifier. Son dessus sombre contraste avec son dessous blanc pur (ici coloré de beige par la réflexion du sable du désert illuminé par le soleil), à l'exception de sa poitrine noire. Son iris est jaune comme celui de tous les circaètes. Comme eux c'est aussi un serpentaire.
Autruche d'Afrique (Common Ostrich, Struthio camelus), male adulte en plumage internuptial, Désert du Namib, Namibie.Autruche d'Afrique (Common Ostrich, Struthio camelus), male adulte en plumage internuptial, Désert du Namib, Namibie. L'autruche peut vivre dans un désert à condition d'y trouver quelques végétaux à consommer, lesquels peuvent lui fournir assez d'eau pour n'avoir pas besoin d'en boire tous les jours. En période nuptiale, cou et pattes du mâle auraient viré au rouge.
Gangas bibande (Double-banded sandgrouse, Pterocles bicinctus), mâle accompagné de 2 femelles, Désert du Namib, Namibie.Gangas bibande (Double-banded sandgrouse, Pterocles bicinctus), mâle accompagné de 2 femelles, Désert du Namib, Namibie. Ces gangas fréquentent souvent, mais pas exclusivement, les zones semi-désertiques. le mâle (en haut à gauche) est aisément identifié de face (mais il est ici de 3/4) par son front blanc coupé d'une large bande noire transversale, et par la double barre blanche et noire qui délimite le bas de sa poitrine. La femelle est plus difficile à différencier des autres espèces de gangas, hormis par sa queue courte.
Outarde de Rüppell (Rüppell's korhaan, Eupodotis rueppelii), mâle nuptial, Désert du Namib, Namibie.Outarde de Rüppell (Rüppell's korhaan, Eupodotis rueppelii), mâle nuptial, Désert du Namib, Namibie. Ce portrait illustre les traits caractéristiques des adultes de l'espèce: dos brun chaud, cou et face gris bleuâtre, le cou étant marqué de deux stries verticales noires, l'une à l'avant et l'autre à l'arrière. Chez le mâle, ces marques noires sont plus épaisses, spécialement à l'avant du cou, et s'associent à une moustache noire spécifique du genre.
Outarde de Rüppell (Rüppell's korhaan, Eupodotis rueppelii), male nuptial cherchant sa nourriture, Désert du Namib, Kaokoland, Namibie.Outarde de Rüppell (Rüppell's korhaan, Eupodotis rueppelii), male nuptial cherchant sa nourriture, Désert du Namib, Kaokoland, Namibie. Un autre mâle, porteur des mêmes attributs du genre: fort marquage noir et moustache). Il cherche sa nourriture faite de graines et éventuellement d'insectes dans un biotope desséché.
Outarde de Rüppell (Rüppell's korhaan, Eupodotis rueppelii), femelle adulte, Désert du Namib, Province de Kunene, Namibie.Outarde de Rüppell (Rüppell's korhaan, Eupodotis rueppelii), femelle adulte, Désert du Namib, Province de Kunene, Namibie. Chez cet oiseau, on note les caractéristiques de l'Outarde de Rüppel (corps brun roux, marques noires sur la tête et le cou par ailleurs gris bleuâtre), mais l'absence de moustache, et la finesse du trait noir vertical à l'avant du cou sont en faveur d'une femelle. Noter la dispersion et la sécheresse de la végétation.
Tourterelle masquée (Namaqua dove, Oena capensis), mâle adulte cherchant sa nourriture sur le sol prés du village Himba, Désert du Namib, Kunene, Namibie.Tourterelle masquée (Namaqua dove, Oena capensis), mâle adulte cherchant sa nourriture sur le sol prés du village Himba, Désert du Namib, Kunene, Namibie. Le mâle de cette espèce est facile à identifier par sa petite taille, sa silhouette élancée (ici déformée par le gros plan), sa longue queue, et surtout son masque noir couvrant la face, le cou et la poitrine. La femelle en est dépourvue. L'espèce n'est pas typique du désert bien qu'elle puisse le fréquenter en période de reproduction. Ici c'était probablement surtout la grande citerne d'eau proche du village Himba dans laquelle elle pouvait boire qui avait attiré cet oiseau sur le site.
Inséparable rosegorge adulte de dos (Rosy-faced lovebird, Agapornis rosicollis), Désert du Namib, Kaokoland, Namibie.Inséparable rosegorge adulte de dos (Rosy-faced lovebird, Agapornis rosicollis), Désert du Namib, Kaokoland, Namibie. C'est aussi près du village Himba que nous avons vu ces jolis inséparables. L'espèce n'est pas spécifiquement attachée au désert. Cette colonie s'est probablement implantée dans ce village du fait de la disponibilité de l'eau, ainsi que de la présence d'arbres que l'eau a permis de faire pousser. Ils leur sont indispensables pour la nidification. Notez le croupion bleu.
Inséparable rosegorge adulte de face (Rosy-faced lovebird, Agapornis rosicollis), Désert du Namib, Kaokoland, Province de Kunene, Namibie.Inséparable rosegorge adulte de face (Rosy-faced lovebird, Agapornis rosicollis), Désert du Namib, Kaokoland, Province de Kunene, Namibie. Les couples de cette espèce sont bien sur particulièrement unis, comme leur nom l'indique. 0n a observé que les 2 partenaires développaient un langage spécifique aux deux individus, qui facilite leur communication et renforce leur union.

Dans le Désert du Namib, nous avons aussi rencontré 3 espèces de mammifères : à l’aller, en approchant de la vallée de l’Hoanib, un groupe de 12 Springboks. Au retour, 6 Zèbres de Hartmann, sous espèce du Zèbre de montagne, et 1 mâle Gemsbok, ou Oryx gazelle, espèce typique des déserts d’Afrique australe.

Springboks (Springbuck, Antidorcas marsupialis), Désert du Namib, Kaokoland, Région de Kunene, Namibie.Springboks (Springbuck, Antidorcas marsupialis), Désert du Namib, Kaokoland, Région de Kunene, Namibie. Bien que ses effectifs aient été considérablement réduits par les activités humaines, le Springbok reste l'antilope la plus abondante de l'Afrique australe. Il est proche des gazelles comme l'Impala et tire son nom de l'habitude des juvéniles et subadultes de sauter (to spring) vigoureusement sur place, le dos arqué et la crète dorsale blanche qui court le long de leur colonne vertébrale et contient des glandes émettant une odeur propre à chaque animal étant hérissée, et probablement en train de secréter. Ce curieux comportement est interprété comme une aide à l'orientation de jeunes inexpérimentés, prendre de la hauteur leur permettant de mieux repérer leur environnement et leurs prédateurs. Ce comportement a probablement aussi une dimension sociale par l'émission de substances odoriférantes propres à chaque individu, permettant en quelque sorte une présentation de l'individu à ses congénères et son individualisation par son odeur.
Zèbres de Hartman, sous-espèce du Zèbre de montagne (Hartmann's Mountain zebra, Equus zebra hartmanni), désert du Namib, Kaokoland, Région de Kunene, Namibie.Zèbres de Hartman, sous-espèce du Zèbre de montagne (Hartmann's Mountain zebra, Equus zebra hartmanni), désert du Namib, Kaokoland, Région de Kunene, Namibie. Le Zèbre de Hartmann est l'une des 2 sous-espèces du Zèbre de montagne, l'autre étant le Zèbre de montagne du Cap, encore plus rare, et menacé. La principale différence morphologique entre Zèbre de montagne et Zèbre des plaines, ou de Burchell est que le ventre du premier est blanc, les rayures noires s'interrompant à son niveau (ce qui n'est visible sur la photo que pour le 2ème zèbre à partir de la gauche du fait que le ventre des autres est dans l'ombre), alors que le ventre du Zèbre des plaines est rayé. Il existe également d'importantes différences physiologiques, le Zèbre de montagne étant adapté à la vie en altitude.
Gemsbok ou Oryx gazelle (Gemsbok ou Southern Oryx, Oryx gazella), mâle adulte, Désert du Namib, Kunene, Namibie.Gemsbok ou Oryx gazelle (Gemsbok ou Southern Oryx, Oryx gazella), mâle adulte, Désert du Namib, Kunene, Namibie. Le Gemsbok est l'antilope typique des déserts de l'Afrique australe. La nature l'a doté d'adaptations remarquables à la vie dans ce milieu hostile. Les vaisseaux de son cerveau se sont adaptés de façon à permettre à celui-ci de résister aux températures extrêmes du désert, tandis qu'il peut vivre sans boire, tirant alors l'eau qui lui est nécessaire des végétaux qu'il consomme. Le mâle a des cornes moins longues que celles des femelles, mais plus épaisses à la base, avec lesquelles il peut tuer un félin, y compris un lion, s'il est attaqué.

LA VALLÉE DE LA RIVIÉRE HOANIB

Comme le montreront les photos la rivière était à sec, mais ses berges supportaient une végétation relativement abondante faite d’arbustes, d’arbres et par endroits d’herbes. Des arbres avaient aussi pu pousser dans le lit de la rivière qui ne coule pas chaque année, suffisamment enracinés pour pouvoir résister aux flots parfois violents suivant les pluies les rares années où ces pluies sont fortes. Mais le désert réapparaissait dés qu’on s’éloignait de quelques dizaines de mètres du lit de la rivière. Il y avait en tous cas suffisamment d’ombre et de végétaux pour supporter une vie animale étonnamment importante au milieu d’un désert aussi aride.

Nous avons en effet pu y identifier 23 espèces d’oiseaux, appartenant à 9 ordres et 19 familles, et7 espèces de mammifères (représentant 4 ordres). Le espèces soulignées sont celles qui sont représentées par une photo.

EN CE QUI CONCERNE LES OISEAUX, nous n’avons vu dans cette vallée qu’ un seul Rapace, 1 Vautour Oricou (famille des Accipitridés). Cette espèce se raréfie encore plus que les autres espèces de vautours, sa grande taille suggérant à tort une férocité qui conduit les populations locales à le persécuter.

L’ordre des Passeriformes (Passereaux) était le plus représenté, avec 10 espèces représentant 9 familles. Parmi les plus petits, taille du moineau, ce sont les moineaux locaux et les traquets qui se sont avérés les plus nombreux : 21 Moineaux mélanure (famille des Passéridés), 9 Traquets montagnard ( 4 mâles et 5 femelles) et6 Traquets familiers (famille des Muscicapidés).

Vautour oricou (Lappet faced vulture, Torgos tracheliotos), adulte planant à la recherche de charognes, Vallée de l'Hoanib, Namibie.Vautour oricou (Lappet faced vulture, Torgos tracheliotos), adulte planant à la recherche de charognes, Vallée de l'Hoanib, Namibie. Le plus grand des vautours africains: 2m50 à 2m90 d'envergure, jusque 9.5 kg, espérance de vie 30 ans. En forte régression comme les autres vautours. Il n'en reste au maximum que 8000 en Afrique et 500 au Moyen orient. Classé vulnérable par l'IUCN.
Vautours Oricou (Lappet-faced vulture, Torgos tracheliotus), couple adulte, Parc National de Masai Mara, Kenya.Vautours Oricou (Lappet-faced vulture, Torgos tracheliotus), couple adulte, Parc National de Masai Mara, Kenya. La photo précédente permettant difficilement de se représenter le Vautour oricou en pied, j'y ai ajouté ce cliché plus ancien, pris au Kenya. L'aspect de ces énormes oiseaux est impressionnant! La femelle est à gauche, plus grosse que le mâle comme chez tous les rapaces.
Moineaux mélanure (Cape sparrows, Passer melanurus) mâles et femelles au point d'eau du Hoanib Valley camp, Kunene, Namibie.Moineaux mélanure (Cape sparrows, Passer melanurus) mâles et femelles au point d'eau du Hoanib Valley camp, Kunene, Namibie. Un abreuvoir avait été construit près du camp, alimenté par un forage. Les moineaux mélanure, une espèce commune en Afrique australe, étaient les plus nombreux à le fréquenter.
Traquet montagnard (Mountain wheatear, Myrmecocichla monticola), mâle adulte en plumage  nuptial, vallée de l'Hoanib, Kaokoland, Namibie.Traquet montagnard (Mountain wheatear, Myrmecocichla monticola), mâle adulte en plumage nuptial, vallée de l'Hoanib, Kaokoland, Namibie. L'une des espèces que nous avons vues en plus grand nombre dans cette vallée. Les mâles ont toujours une tâche blanche sur l'aile, ainsi qu'un croupion et des rectrices externes blanches. Par contre la calotte peut être, selon les races, noire, gris plus ou moins foncé, ou blanche, et le reste du corps gris ou noir.
Traquet montagnard (Mountain wheatear, Myrmecocichla monticola), femelle adulte, Hoanib valley, Namibie.Traquet montagnard (Mountain wheatear, Myrmecocichla monticola), femelle adulte, Hoanib valley, Namibie. La femelle est quant à elle toujours brun sombre hormis les rectrices centrales qui sont blanches. Les juvéniles lui ressemblent.
Traquet familier (Familiar chat, Oenanthe familiaris), Vallée de l'Hoanib, kaokoland, Namibie.Traquet familier (Familiar chat, Oenanthe familiaris), Vallée de l'Hoanib, kaokoland, Namibie. Un muscicapidé brun à dessous plus clair identifiable par la couleur plus chaude des couvertures auriculaires, le fin cercle oculaire pale et la queue roux orange marquée comme chez la plupart des traquets par un T inversé noir constitué par les rectrices centrales et une large bande noire terminale. Il a aussi l'habitude d'agiter ses ailes dés qu'il a aterri. Comme l'indique son nom, se laisse facilement approcher. Commun en Afrique australe.

Toujours parmi les petits Passériformes, nous avons aussi observé pour la première fois 2 Cratéropes à joues nues (famille desLéiotrichidés), ainsi qu’1 mâle Souimanga à poitrine rouge en plumage nuptial ( Scarlet-chested sunbird, Chalcomitra senegalensis), famille des Nectariidés ou oiseaux mouches africains), l’un des plus jolis oiseaux du jour. Enfin, également élégantes, au moins 8 Hirondelles lsabellines (Rock martin, Ptyonoprogne fuligula ) une hirondelle exclusivement sub-saharienne.

Parmi les Passereaux plus gros , 1 Drongo brillant (Forked-tailed Drongo, Dicrurus adsimilis, famille des Dicruridés), bel oiseau noir assez commun reconnaissable à sa queue fourchue, 1 Brubru africain (Brubru, Nilaus afer) espèce moins commune, 32 Rufipennes Nabouroup, un joli Sturnidé (famille des étourneaux) observé en assez grand nombre au niveau d’un abreuvoir creusé prés du camp et alimenté par la nappe d’eau souterraine, mais aussi un peu partout, et, plus gros encore, 2 Corbeaux pie (Pied crow, Corvus albus, famille des Corvidés), espèce visualisable via l’onglet outils, recherche par mot clef).

De l’ordre des Musophagiformes (les Touracos) , nous avons observé un total de 10 Touracos concolore (famille des Musophagidés) , le fameux « Go-away bird ».De celui des Bucérotiformes (les Calaos), nous avons vu 3 Calaos leucomèle et 1 Calao de Damara (famille des Bucérotidés). Le second était pour nous une « nouvelle coche »! Nous avons aussi longuement observé un autre oiseau du même ordre, mais cette fois de la famille des Phoeniculidés : 1 Irrisor Namaquois (Common scimitarbill, Rhinopomastus cyanomelas), cousin de l’Irrisor moqueur mais s’en distinguant principalement par son bec franchement arqué. Il était tellement mobile que malgré tous nos efforts il nous a été impossible de lui tirer le portrait !

Cratérope à joues nues (Bare-cheeked babbler, Turdoides gymnogenys), Vallée de l'Hoanib, Kaokoland, Kunene, Namibie.Cratérope à joues nues (Bare-cheeked babbler, Turdoides gymnogenys), Vallée de l'Hoanib, Kaokoland, Kunene, Namibie. Un oiseau de taille moyenne (24 cm de longueur), très sociable (généralement en groupe de jusque 6 oiseaux), auquel s'agrègent souvent d'autres espèces), particulièrement bruyants comme tous les cratéropes. Cet oiseau ne s'observe qu'au Nord-Ouest de la Namibie (50 à 100 000 individus), et en beaucoup moins grand nombre au Sud-ouest de l'Angola
Cratérope à joues nues (Bare-cheeked babbler, Turdoides gymnogenys), Vallée de l'Hoanib, Kaokoland, Namibie.Cratérope à joues nues (Bare-cheeked babbler, Turdoides gymnogenys), Vallée de l'Hoanib, Kaokoland, Namibie. Cet oiseau principalement insectivore est identifié par les plages de peau nue de couleur noire visibles sur ses joues. L'espèce préfère les forêts de mopanes et la végétation touffue qui se développe le long des rivières.
Rufipennes Naboroup (Pale-winged starling, Onychognathus naboroup), Hoanib Valley , Kaokoland, région de Kunene, Namibie.Rufipennes Naboroup (Pale-winged starling, Onychognathus naboroup), Hoanib Valley , Kaokoland, région de Kunene, Namibie. Un oiseau des zones désertiques et semi-désertiques. Sorte d'étourneau noir brillant à reflets bleus identifiable par son iris jaune orange et surtout par l'étroit panneau roux-pâle visible sur l'aile pliée, souvent surmonté d'une épaisse ligne blanchâtre. En vol c'est toute la partie antérieure et externe des 2 ailes (les 7 premières rémiges) qui se transforme en un panneau blanchâtre à bordure externe rousse.
Rufipennes Naboroup (Pale-winged starling, Onychognathus naboroup) au point d'eau, Hoanib Valley Camp, kaokoland, Région de Kunene, Namibie.Rufipennes Naboroup (Pale-winged starling, Onychognathus naboroup) au point d'eau, Hoanib Valley Camp, kaokoland, Région de Kunene, Namibie. Les Rufipennes fréquentaient en nombre l'abreuvoir qui avait été aménagé prés du Hoanib Valley Camp. Comme on peut le voir, bec et pattes sont également noirs chez cette espèce, et il n'existe pas de dimorphisme sexuel.
Rufipennes naboroup (Onychognatus nabouroup), Moineaux  mélanure (Passer melanurus) et Touraco concolore ( crinifer concolor) au point d'eau, Hoanib Valley Camp, Kaokoland,  Namibie.Rufipennes naboroup (Onychognatus nabouroup), Moineaux mélanure (Passer melanurus) et Touraco concolore ( crinifer concolor) au point d'eau, Hoanib Valley Camp, Kaokoland, Namibie. Au bord de cet abreuvoir les rufipennes se mélangeaient volontiers à d'autres espèces. Ici 2 moineaux mélanure, et un Touraco concolore, le fameux "Go away bird" dont le cri proche de "Go Away" pourrait se traduire par "Fous le camp!"
Touraco concolore (Grey Go-away bird, Crinifer concolor) , et Rufipennes naboroup (Pale-winged Starling, Onychognatus nabouroup)  au point d'eau, Hoanib Valley Camp, Kunene, Namibie..Touraco concolore (Grey Go-away bird, Crinifer concolor) , et Rufipennes naboroup (Pale-winged Starling, Onychognatus nabouroup) au point d'eau, Hoanib Valley Camp, Kunene, Namibie.. Cette variété de Touraco est assez commune. Elle est caractérisée, outre par son cri bruyant, par son agilité pour escalader les branches, ainsi que par sa longue queue et sa huppe qui peut prendre un aspect spectaculaire quand, comme ici, l'oiseau la dresse.
Touraco concolore adulte (Go-away bird, Crinifer concolor), Vallée de l'Hoanib, Kunene, Namibie.Touraco concolore adulte (Go-away bird, Crinifer concolor), Vallée de l'Hoanib, Kunene, Namibie. C'est probablement l'énervement que suscite notre arrivée qui conduit ce Touraco à ériger aussi verticalement sa huppe. Cette espèce n'est pas globalement menacée bien qu'elle soit persécutée par les agriculteurs dans certains jardins et zones de culture fruitière.
Calao leucomèle adulte (Southern Yellow-billed Hornbill, Tockus leucomelas), vallée de l'Hoanib, Kaokoland, Namibie.Calao leucomèle adulte (Southern Yellow-billed Hornbill, Tockus leucomelas), vallée de l'Hoanib, Kaokoland, Namibie. Ce petit Calao occupe toute l'Afrique australe. Il se distingue de son cousin, le Calao à bec jaune, qui occupe quant à lui l'Afrique de l'Est, par la couleur chair foncée de la peau nue qui tapisse sa gorge et entoure son œil, alors que la gorge du Calao à bec jaune est jaune, et que son tour le l'œil est gris noir.
Calao de Damara adulte (Damara red-billed hornbill, Tockus damarensis), Vallée de l' Hoanib, Kaokoland, Namibie.Calao de Damara adulte (Damara red-billed hornbill, Tockus damarensis), Vallée de l' Hoanib, Kaokoland, Namibie. Le Calao de Damara est très proche du classique Calao à bec rouge (Red-billed hornbill, Tockus erythrorhynchos). Plusieurs auteurs considèrent même qu'il n'en est qu'une sous-espèce. Il est cependant un peu plus grand, et il existe quelques autres différences. Leurs répartitions diffèrent également. Le Damara est quasi endémique de la Namibie et ne déborde que peu sur l'Angola et peut-être le Botswana, alors que la distribution du Calao à bec rouge est beaucoup plus large.

Nous avons observé 4 espèces de l’ordre des Columbiformes, toutes de la famille des Columbidés) : 9 Pigeons Roussard (Speckeld pigeon, Columba guinea), 2 Tourterelles masquées (Namaqua dove, Oena Capensis), espèce déjà observée dans le village Himba, 1 Tourterelle maillée (Laughing dove, Spilopelia senegalensis), et 1 Tourterelle pleureuse (Mourning collared-dove, Streptopelia decipiens).

De l’ordre des Coraciiformes, nous avons vu 1 Guépier à queue d’aronde (Swallow-tailed Bee-eater, Merops hirundineus), avec ses belles couleurs à dominante verte et sa queue fourchue.

De l’ordre des Coliiformes , nous avons observé 4 jolis Colious à dos blanc , famille des Coliidés.

De l’ordre des Galliformes,3 Francolins à bec rouge ( famille des Phasianidés) et 12 Pintades de Numibie (Helmeted guineafowls, Numida meleagris, famille des Numinidés).

Enfin nous avons compté 37 Autruches d’Afrique ( ordre des Struthioniformes, famille des Struthionidés). Parmi lesquelles 1 mâle adulte (qui nous a permis d’observer une belle course !), 1 femelle adulte, et 35 sub-adultes témoignant, d’une reproduction de cette espèce particulièrement performante l’année de notre voyage !

Coliou à dos blanc adulte (White-backed mousebird, Colius colius), Vallée de la rivière Hoanib, Kaokoland, Namibie.Coliou à dos blanc adulte (White-backed mousebird, Colius colius), Vallée de la rivière Hoanib, Kaokoland, Namibie. L'un des plus jolis Colious. Endémique de l'Afrique australe (Namibie, Botswana, Afrique du Sud). Comme les autres Colious, caractérisé par sa longue queue, particulièrement spectaculaire en vol, et permettant de repérer au premier coup d'oeil qu'il s'agit d'un oiseau de la famille des Coliidés . Elle lui vaut aussi son nom anglais de "mousebird", cad oiseau souris.
Francolin à bec rouge adulte (Red-billed spurfowl, Pternistis adspersus), Vallée de l'Hoanib, Kaokoland, Namibie;Francolin à bec rouge adulte (Red-billed spurfowl, Pternistis adspersus), Vallée de l'Hoanib, Kaokoland, Namibie; Un Francolin assez commun dans toute l'Afrique australe. On le rencontre souvent en groupe jusque l'époque de la formation du couple. Pas de dimorphisme sexuel important hormis l'éperon qui est plus court chez la femelle.
Autruches d'Afrique (Common Ostrich, Strutho camelus), 20 subadultes dans le lit asséché de la rivière Hoanib, Kaokoland, Namibie.Autruches d'Afrique (Common Ostrich, Strutho camelus), 20 subadultes dans le lit asséché de la rivière Hoanib, Kaokoland, Namibie. L'Autruche d'Afrique est à la fois le plus gros des oiseaux que nous avons observés dans la vallée de l'Hoanib, et celui que nous avons vu en plus grand nombre, 37 individus. Il faut dire que c'est de toutes façons le plus gros de tous les oiseaux (à l'état adulte 175 à 275 cm de haut et 90 à 155 kg selon l'âge et le sexe.
Autruches d'Afrique (Common Ostrich, Strutho camelus), femelle adulte et sub-adultes, Vallée de l'Hoanib, Kaokoland, Namibie.Autruches d'Afrique (Common Ostrich, Strutho camelus), femelle adulte et sub-adultes, Vallée de l'Hoanib, Kaokoland, Namibie. Une approche prudente nous permit d'observer ces autruches de plus prés. Il s'agissait bien de subadultes, 12 à 15 mois selon leur plumage plus foncé que celui de la seule adulte du groupe, 3ème tête à partir de la droite, sans doute la mère. Les autruches vivent en groupes de plusieurs femelles qui pondent toutes dans le même nid. Seuls le mâle et la femelle dominante couvent. Cette dernière peut donc être amenée à élever plus de jeunes qu'elle n'a pondu d'œufs. Selon notre guide, une cinquantaine d'autruchons étaient nés dans cette famille!
Autruche d'Afrique (Common Ostrich, Struthio camelus), mâle adulte prenant ses jambes à son cou dans des éboulis, Vallée de l'Hoanib, Kaokoland, Région de  Kunene, Namibie.Autruche d'Afrique (Common Ostrich, Struthio camelus), mâle adulte prenant ses jambes à son cou dans des éboulis, Vallée de l'Hoanib, Kaokoland, Région de Kunene, Namibie. Et le dernier oiseau que nous ayons vu dans la vallée de l'Hoanib fut aussi une autruche, sous la forme de ce grand mâle adulte au plumage noir de jais qui détala des éboulis qu'il traversait dés qu'il aperçut notre capot!
Autruche d'Afrique (Common Ostrich, Struthio camelus), mâle adulte fuyant notre voiture dans le désert, Vallée de l'Hoanib, Kunene, Namibie.Autruche d'Afrique (Common Ostrich, Struthio camelus), mâle adulte fuyant notre voiture dans le désert, Vallée de l'Hoanib, Kunene, Namibie. Nous avons longtemps suivi des yeux sa haute silhouette tandis qu'il courait en longues enjambées dans la direction du soleil couchant.

EN CE QUI CONCERNE LES MAMMIFERES, nous avons observé une espèce des Primates sous la forme d’une petite troupe de 19 Babouins Chacma, parmi lesquels 4 juvéniles.

Nous avons également longuement observé nos 3 premiersLions du désert » (ordre des Carnivores), formant une harde apparemment parfaitement décontractée, ainsi que nos 2 premiers « Eléphants du désert », une mère et son éléphanteau (ordre des Probiscidiens).

En ce qui concernel’ordre des Ongulés et plus particulièrement les Artiodactyles (glossaire), nous avons rencontré dans cette zone désertique 8 Giraffes d’Angola ou de Namibie (famille desGiraffidés), et3 espèces d’antilopes de la famille des Bovidés :60 springboks répartis en plusieurs groupes (sous-famille des Antilopinés),4 Steenboks ou Raciphères champêtres ( sous-famille des Antilopes naines), et 17 Gemsboks ou Oryx gazelles (sous-famille des Hippotraginés).

Chacma (Chacma baboon , Papio ursinus), jeune mäle adulte, Vallée de l'Hoanib, Kaokoland, Namibie. Chacma (Chacma baboon , Papio ursinus), jeune mäle adulte, Vallée de l'Hoanib, Kaokoland, Namibie. Le babouin chacma est l'un des plus grands singes d'Afrique, bien sur après le Gorille. Il est répandu, mais sa présence dépend avant tout de la disponibilité d'eau, qu'il doit consommer chaque jour. Son critère d'identification le plus fiable est la "broken tail", la queue cassée, cad son angle aigu ouvert vers le bas. A noter aussi son museau très long et étroit.
Chacma juvénile (Chacma baboon, Papio ursinus), Vallée de l'Hoanib, Koakaland, Région de Kunene, Namibie.Chacma juvénile (Chacma baboon, Papio ursinus), Vallée de l'Hoanib, Koakaland, Région de Kunene, Namibie. Le groupe de 22 Chacmas que nous avons rencontré dans la vallée comportait 4 juvéniles. Celui-ci suivait de prés le mâle de la photo précédente, peut-être son grand frère. A noter la "queue cassée" déjà bien visible, car d'origine congénitale.
Lions adaptés au désert (Desert-adapted lions, Panthera leo), jeune mâle et 2 femelles se reposant, Vallée de l'Hoanib, Kaokoland, Namibie.Lions adaptés au désert (Desert-adapted lions, Panthera leo), jeune mâle et 2 femelles se reposant, Vallée de l'Hoanib, Kaokoland, Namibie. On pourrait qualifier de rois fainéants ces 3 lions affalés. En fait tous les lions passent la plus grande partie de leur journée à se reposer à l'ombre. Le lion est une espèce hautement adaptable et endurante. Ceux du désert peuvent survivre dans des conditions extrêmes. S'abreuvant de sang, ils peuvent se passer d'eau et se nourrissent d'Autruches, de Gemsboks, et occasionnellement d'Otaries. On en trouve ainsi quelques uns dans des zones extrêmement arides de la Namibie, s'étendant sur un peu plus de 50000 km2.
Lions adaptés au désert (Desert-adapted lions, Panthera leo). Le jeune mâle inspecte le lointain à la recherche d'une proie, Vallée de l'Hoanib, Kaokaland, Namibie.Lions adaptés au désert (Desert-adapted lions, Panthera leo). Le jeune mâle inspecte le lointain à la recherche d'une proie, Vallée de l'Hoanib, Kaokaland, Namibie. Le Pr Philippe Stander a élaboré en 1998 un projet de conservation des lions du désert de Namibie. Il n'en existait plus alors qu'une vingtaine, particulièrement du fait des conflits lions-hommes qui avaient conduit à l'extermination d'une grande partie des lions. Grace à une gestion prospective de ces conflits, quantité de données scientifiques ont pu être accumulées, et la population des lions du désert atteint aujourd'hui environ 150 individus.
Eléphants du désert (Desert-adapted elephants, Loxodonta africana), femelle suivie de son éléphanteau, en quête de nourriture dans le lit de la rivière Hoanib alors à sec, Kaokoland, Région de Kunene, Namibie.Eléphants du désert (Desert-adapted elephants, Loxodonta africana), femelle suivie de son éléphanteau, en quête de nourriture dans le lit de la rivière Hoanib alors à sec, Kaokoland, Région de Kunene, Namibie. Bien qu'un éléphant adulte consomme chaque jour environ 300 kg de végétation et 230 l d'eau, certains ont su s'adapter aux conditions extrêmes du désert namibien. Ils fréquentent le lit de rivières temporaires comme l'Hoanib, et y trouvent de l'eau même lorsqu'elles paraissent à sec, en creusant profondément ce lit. Les trous qui en résultent sont ensuite utilisés par d'autres espèces pour s'y abreuver. Les éléphants jouent donc un rôle essentiel dans le maintien de tels écosystèmes extrêmes. C'est effectivement dans le lit de la rivière Hoanib que nous avons trouvé cette femelle suivie de son petit.
Eléphants du désert (Desert-adapted elephants, Loxodonta africana), femelle adulte allaitant son éléphanteau dans le lit de la rivière Hoanib alors à sec, Kaokoland, Région de Kunene, Namibie.Eléphants du désert (Desert-adapted elephants, Loxodonta africana), femelle adulte allaitant son éléphanteau dans le lit de la rivière Hoanib alors à sec, Kaokoland, Région de Kunene, Namibie. Un peu plus loin, le bébé éléphant veut téter, et sa mère s'immobilise pour lui permettre de le faire confortablement. Du fait du braconnage, les éléphants du désert avaient presque disparu dans les années 70. Grace aux mesures de protection, leur population se reconstitue, et selon notre guide, ils seraient maintenant environ 150.
Eléphants adaptés au désert (Desert-adapted elephants, Loxodonta africana), femelle adulte accompagnée d'un juvénile secouant un arbre pour en faire  tomber les fruits, Vallée de l' Hoanib, Kaokoland, Région de Kunene, Namibie.Eléphants adaptés au désert (Desert-adapted elephants, Loxodonta africana), femelle adulte accompagnée d'un juvénile secouant un arbre pour en faire tomber les fruits, Vallée de l' Hoanib, Kaokoland, Région de Kunene, Namibie. La mère développe une telle énergie que le bébé s'abrite sous elle tandis que les fruits tombent autour de lui. Comme sur les clichés précédents, on distingue bien les contours du lit de la rivière et de l'une de ses berges. A l'arrière plan, des dunes supportant quelques buissons.
Eléphanteau du désert (Desert-adapted baby elephant, Loxodonta africana), explorant le lit asséché de la rivière Hoanib, Kaokoland, Kunene, Namibie.Eléphanteau du désert (Desert-adapted baby elephant, Loxodonta africana), explorant le lit asséché de la rivière Hoanib, Kaokoland, Kunene, Namibie. Une fois rassasié, le petit éléphant s'est enhardi à s'éloigner de quelques mètres de sa mère tandis que celle-ci consommait les fruits qu'elle avait abattus. Elle ne l'a pas pour autant quitté de l'oeil un seul instant.
Girafe d'Angola adaptée au désert (Desert-adapted Angolan giraffe, Giraffa girafa angolensis) jeune mâle arpentant le lit asséché de la rivière Hoanib  alors à sec, Kaokoland, Région de Kunene, Namibie.Girafe d'Angola adaptée au désert (Desert-adapted Angolan giraffe, Giraffa girafa angolensis) jeune mâle arpentant le lit asséché de la rivière Hoanib alors à sec, Kaokoland, Région de Kunene, Namibie. Il existe aussi des Girafes adaptées au désert. Celle-ci est un mâle, selon la grande taille de ses "cornes", et la décoloration de leur extrémité, dépourvue de poils. Ceux-ci sont en effet usés par les combats entre mâles. A noter aussi l'énorme acacia (l'arbre dont les girafes se nourrissent du feuillage) sous lequel marche ce mâle. Ses racines sont certainement en contact avec la nappe souterraine qui s'étend sous le nid de la rivière, et son développement est maintenant tel qu'il ne risque plus d'être arraché lors des rares montées en eau de l'Hoanib.
Girafes d'Angola adaptées au désert (Desert-adapted Angolan giraffe, Giraffa girafa angolensis), mâle accompagné de 2 femelles  évoluant sur une berge de la rivière Hoanib  alors à sec, Kaokoland, Région de Kunene, Namibie.Girafes d'Angola adaptées au désert (Desert-adapted Angolan giraffe, Giraffa girafa angolensis), mâle accompagné de 2 femelles évoluant sur une berge de la rivière Hoanib alors à sec, Kaokoland, Région de Kunene, Namibie. C'est l'individu du milieu, plus grand et dont les "cornes" ont perdu leurs poils, qui est le mâle. Les girafes de la vallée de l'Hoanib avaient un temps disparu, tuées, entre autres, comme viande de brousse. Elles ont été réintroduites, et grâce à la protection dont elles bénéficient aujourd'hui, elles seraient environ 250. Nous en avons vu 8.
Springboks (Springbucks, Antidorcas marsupialis), groupe paissant dans la vallée de la rivière Hoanib, Kaokoland, région de Kunene, Namibie.Springboks (Springbucks, Antidorcas marsupialis), groupe paissant dans la vallée de la rivière Hoanib, Kaokoland, région de Kunene, Namibie. Paysage typique d'un semi-désert avec une végétation pauvre. Noter les grandes oreilles caractéristiques des springboks, particulièrement longues. Pas de dimorphisme sexuel important dans cette espèce. Les mâles sont un peu plus grands (poids moyen 40 kg contre 33 chez la femelle), et ont des cornes un peu plus longues, épaisses, et courbes. Il s'agit probablement ici d'un de ces "Boy's ou Bachelors' clubs (glossaire) dans lesquels les jeunes mâles impubères passent leur première année.
Springboks (Springbucks, Antidorcas marsupialis) se reposant à l'ombre en fin d'après-midi dans la Vallée de l'Hoanib, Kaokoland, Namibie.Springboks (Springbucks, Antidorcas marsupialis) se reposant à l'ombre en fin d'après-midi dans la Vallée de l'Hoanib, Kaokoland, Namibie. Ces springboks étaient les derniers d'une longue file immobile de 45 individus. Au XVIIIème siècle, d'immenses troupeaux de plusieurs millions d'individus peuplaient les savanes d'Afrique australe. L'espèce a failli disparaitre du fait des chasses massives des Européens. La chasse persiste en dehors des parcs naturels, plus contrôlée. Les derniers recensements montraient 600 000 individus en 2009, et 1.4 à 1.75 millions en 2016.
Steenbok (Steenbuck ou Steinbuck, Racipherus campestris), femelle adulte probablement gravide se reposant entre des  buissons d'épineux sous le soleil couchant, Vallée de l'Hoanib, Kaokoland, Namibie.Steenbok (Steenbuck ou Steinbuck, Racipherus campestris), femelle adulte probablement gravide se reposant entre des buissons d'épineux sous le soleil couchant, Vallée de l'Hoanib, Kaokoland, Namibie. Une jolie petite antilope (7 à 16 kg) qui peut vivre sans boire et résider jusqu'à 80 km du premier accès à l'eau. Certaines femelles sont fertiles dés l'âge de 6 à 8 mois, et peuvent avoir jusque 2 portées par an. Cette fertilité élevée peut expliquer la résilience de cette espèce malgré les persécutions dont elle est victime.
Gemsbok ou Oryx gazelle (Gemsbok ou Southern Oryx, Oryx gazella), mâle adulte, Vallée de l'Hoanib, Kaokoland, Région de Kunene, Namibie, Gemsbok ou Oryx gazelle (Gemsbok ou Southern Oryx, Oryx gazella), mâle adulte, Vallée de l'Hoanib, Kaokoland, Région de Kunene, Namibie, Le mâle a des cornes moins longues que celles de la femelle, mais elles sont plus épaisses à la base. Bien que les Gemsboks puissent vivre sans eau, ils l'apprécient: ils déterrent tubercules et racines pour l'humidité qu'ils contiennent, et peuvent se battre pour de l'eau.
Gemsboks ou Oryx gazelles (Gemsbok ou Southern Oryx, Oryx gazella), femelle adulte et jeune mâle, Vallée de l'Hoanib, Kaokoland, Région de Kunene, Namibie.Gemsboks ou Oryx gazelles (Gemsbok ou Southern Oryx, Oryx gazella), femelle adulte et jeune mâle, Vallée de l'Hoanib, Kaokoland, Région de Kunene, Namibie. La femelle est à l'arrière. On voit que ses cornes sont plus fines que celles du mâle, mais plus longues. Son juvénile est manifestementun mâle selon ses cornes déjà épaisses. La gestation dure 264j, puis le jeune est caché 3 à 6 semaines. Les jeunes mâles sont tolérés au moins un an dans le groupe de leur mère. La maturité sexuelle survient à environ 2 ans.

Au total, cette journée passée à explorer la forêt-galerie développée le long du lit de la rivière Hoanib nous a révélé une faune bien plus riche que ce nous avions espéré voir dans une zone aussi aride. Et pour terminer cette belle journée en apothéose, nous avons de nouveau vécu, dans l’obscurité de notre retour tardif vers le camp, l’expérience de la première pluie de l’année, sous la forme d’un orage spectaculaire. Un événement d’autant plus apprécié qu’il ne pleut pas tous les ans dans cette vallée, et qu’on pouvait espérer de cet orage un reverdissement au moins transitoire de la région, et un bénéfice patent pour toute la faune et le bétail locaux.

Le matin suivant il était déjà temps de rejoindre l’air strip afin de gagner notre 3ème étape, le Parc National de la côte des squelettes.