Séjour au Sénégal du 16 Octobre au 4 Novembre 2018 (semaines 42 à 44)

Généralités : Les saisons au Sénégal

Le Sénégal est situé dans la zone intertropicale de l’Afrique et bénéficie d’un ensoleillement exceptionnel. Il y fait donc toujours chaud.Il n’y a que deux grandes saisons. La saison sèche se situe habituellement d’Octobre à Juin, mois pendant lesquels il ne tombe pas une goutte d’eau, et où la chaleur, bien qu’importante, est sèche, et assez facilement supportable. La saison des pluies dure habituellement de Juillet à Septembre. Pendant ces trois mois, la pluie peut tomber de façon très violente, souvent accompagnée d’orages, mais pendant des périodes relativement brèves

Ce séjour s’est déroulé pendant la période appelée localement « hivernage », qui englobe la saison des pluies et les 2 à 3 mois qui la suivent , pendant lesquels l’eau déversée pendant la saison des pluies ne s’élimine que progressivement. La chaleur y reste aussi importante, mais elle est maintenant humide, donc plus difficile à supporter, d’autant plus qu’elle ne se réduit plus que peu pendant la nuit.

Mais l’hivernage est aussi le moment du renouveau de la Nature, qui survient avec une force et une rapidité étonnantes. C’est un bouillonnement. Le Sénégal qui avait jauni et s’était racorni pendant la saison sèche reverdit. Particulièrement les majestueux Baobabs se parent de nouveau d’un feuillage qui les magnifie. Les cultivateurs se hâtent de semer millet, arachides, et de plus en plus maïs dès les premières pluies. Ils les récolteront avant la fin de l’année. Les zébus devenus faméliques peuvent maintenant se gorger de bonne herbe grasse. En peu de temps les insectes se mettent à pulluler, et la nourriture abonde pour les oiseaux, qui exhibent maintenant leur plumage nuptial et vont se hâter de se reproduire au cours des périodes pendant lesquelles ils peuvent anticiper une nourriture très abondante. Par exemple les Tisserins et autres Euplectes qui sont granivores vont pondre de façon à ce que leurs oisillons naissent lorsque le millet sera mûr, les Hérons Garde-bœufs synchronisent leur ponte avec l’apparition des premiers criquets, prévoyant qu’ils pulluleront au moment des premières éclosions, les oiseaux forestiers comme les Martin-chasseurs et diverses espèces de coucous quittent leur forêt au sein desquelles la nourriture ne sera pas assez abondante pour nourrir leurs oisillons et se répandent dans la brousse pour ne retourner dans leur forêt d’origine qu’une fois leurs petits autonomisés.

Malheureusement, en cette année 2018, les pluies ont été insuffisantes. Seulement 2 épisodes en Juillet, 2 en Aout, et un petit en Octobre (mois où la pluie est tout à fait inhabituelle). L’herbe est beaucoup moins haute et drue que les autres années à pareille époque, et on peut craindre une famine chez les zébus dés le mois de Mars ou Avril, lorsqu’ils ils auront consommé la maigre herbe disponible. Nous avons eu l’occasion de vivre un épisode analogue il y a quelques années. Vaches et moutons étaient devenus faméliques et on en trouvait des cadavres dans la brousse.

De même, le millet, qui avait germé après la première pluie, s’est desséché faute de nouvelle pluie à temps, et les oiseaux granivores devront rationner leurs petits, ce qui augmentera leur mortalité. Pour la même raison il n’y a qu’assez peu de criquets, et de ce fait seuls quelques hérons-garde bœufs se sont reproduits cette année.

Pendant ce séjour, nos observations ont porté sur les sites listés plus loin dans cette section Sénégal. Elles sont résumées et illustrées de photos dans les rubriques consacrées à chacun de ces sites.. Dans l’ensemble le nombre et la variété des oiseaux que nous avons observées au cours de ce séjour nous ont semblé moindres que lors des séjours précédents. Cependant, aux dates où il s’est déroulé, seule une partie des oiseaux migrateurs étaient déjà arrivés au Sénégal. De plus, du fait de différents soucis rencontrés pendant ce séjour, dont un enlisement de notre Toyota dans la lagune qui l’a immobilisée deux jours, nous avons du réduire le nombre de nos sorties naturalistes. La médiocrité de la saison des pluies peut aussi être en cause, tout comme l’ouverture en Décembre 2017 du nouvel aéroport international de Dakar, implanté à Diass, à seulement une quinzaine de km de La Somone. Une proportion importante des 85 avions, dont beaucoup de gros porteurs qui désormais y décollent ou atterrissent chaque jour, survolent à faible altitude La Somone et sa Réserve Naturelle avec le bruit qu’on peut imaginer. On comprend difficilement qu’ils y aient été autorisés. Il sera donc important de comparer les chiffres des différentes populations d’oiseaux que nous observés au cours des dernières années à ceux que nous allons trouver dans les années à venir pour s’en faire une idée plus précise. Le dérangement lié à ce trafic déjà important peut bien sur constituer une menace pour la faune de la Réserve, d’autant plus qu’on envisage de faire de cet aéroport l’un des plus gros Hubs de l’Afrique de l’Ouest.

Brousse de Somone un 23 Octobre, environ un mois après la fin de la saison des pluies.Brousse de Somone un 23 Octobre, environ un mois après la fin de la saison des pluies. On est encore dans la période dite d’hivernage, marquée par une forte humidité ambiante. La végétation est luxuriante, le baobab est couvert d’un nouveau feuillage abondant, et le sol est couvert d’une herbe qui va encore monter quelques semaines avant de sécher sur place.
Brousse de Somone fin Mars, brulée par le soleil, 6 mois après le début de la saison sèche, et environ 3 mois avant la prochaine pluie.Brousse de Somone fin Mars, brulée par le soleil, 6 mois après le début de la saison sèche, et environ 3 mois avant la prochaine pluie. La photo a été prise sur le même site que la précédente, mais la perspective est inversée (prise à partir de l’Ouest au lieu de l’Est, ce qui fait que le petit palmier se trouve maintenant à gauche du baobab). La terre est désormais nue, et le baobab a perdu toutes ses feuilles pour réduire son besoin en eau, comme la plupart des autres arbres et arbustes.
Récolte de l’arachide fin Octobre, environ 2 mois après la fin de la saison des pluies.Récolte de l’arachide fin Octobre, environ 2 mois après la fin de la saison des pluies. On se trouve dans la brousse de Somone qui est encore verte, pour peu de temps. De même mes baobabs ont encore un feuillage à peu prés intact, sa récolte n’ayant pas encore débuté. Chez les petits agriculteurs comme ceux de la région, les travaux des champs sont encore très peu motorisés. Ils emploient comme ici les braves petits chevaux Sénégalais menés comme, sur cette photo par un enfant de la famille, le père dirigeant lui-même le soc de sa charrue. Les arachides se développant sur les racines de la plante, une fois extirpés, les plants sont retourné racines en l’air et laissés sécher en petits monts soigneusement alignés, avant d’être battus à l’aide d’une vieille batteuse mécanique au cours de réunions réunissant tous les membres de la collectivité.

Liste des sites visités au cours de ce séjour en Octobre et Novembre :

  • Réserve Naturelle d’Intérêt Communautaire de la Somone (RNICS ) : Elle comprend la Lagune de La Somone et ses alentours immédiats. 32 espèces d’oiseaux et 2 de mammifères y ont été observées pendant ce séjour. Voir plus de détails et des photos dans la section Réserve Naturelle d’Intérêt Communautaire de la Somone et sur Observado.
  • Brousse de Somone : Nous entendons sous ce terme la zone de brousse laissée à l’état sauvage ou cultivée entourant le territoire de la RNICS et englobant en partie les territoires des communes de Somone, Guéreo, Thiafoura, Sorro Khassab et Ngékokh. Voir détails dans la section correspondante et sur Observado
  • Jardin de notre maison, La Saga : 18 espèces d’oiseaux
  • Réserve Naturelle de Popenguine : Explorée à pied, 24 espèces d’oiseaux et 2 de mammifères. Voir détails et photos dans la section correspondante et sur Observado.
  • Réserve de Fathala : Les observations ont été faites aus cours de 2 sorties de 2h en 4/4, l’une en fin d’après-midi (16h à 18h) le 27 0ctobre, et l’autre en début de matinée (7h30 à 9h30) le jour suivant. Elles ont été complétées par des explorations à pied autour du camp de tentes situé dans une clairière plantée de magnifiques Caicedrats. 25 espèces d’oiseaux, et 9 de mammifères.
  • Région de Kaolack-Ndiafatte , les 27 et 28 Octobre, observation en voiture et à pied autour de la route de Kaolack à Passy où nous souhaitions particulièrement rechercher les Cigognes Noires Européennes qui y passent souvent une partie de l’hiver. Nous les avons trouvées, parmi 10 espèces d’oiseaux. Voir détails et photos dans la section correspondante et sur Observado.

Mercredi 17 Octobre 18h à 19h30 : Marche de notre domicile (La Saga, Résidence des Aigrettes) jusqu’au Mirador du Sentier écologique et retour.

Il s’agit d’une sortie que nous effectuons régulièrement, plus particulièrement le soir, et qui nous permet, outre de voir beaucoup d’oiseaux, de marcher environ 45 mn. De la Saga à l’entrée du Sentier écologique la marche se fait sur le sable de l’extrémité Sud de la lagune en longeant la mangrove de plus ou moins prés selon la hauteur de l’eau. Puis le sentier écologique lui-même serpente sur une zone rocheuse centrale avec boisement clair en son milieu, développement de la mangrove en périphérie, et plusieurs petits bassins dont le niveau d’eau varie en fonction de la marée.

- De la Saga au mirador :

- Sur le sable, dans la mangrove ou dans l’eau : se reposant ou cherchant de la nourriture :22 Oedicnémes du Sénégal (Senegal Thicknee, Burhinus Senegalensis ). Ces oiseaux sortent chaque soir de la mangrove à l’approche de la nuit,11 Courlis Corlieu (Whimbrel, Numenius Phaeopus), 1 Barge rousse (Bar-tailed Godwit, Limosa Lapponica), 4 Chevaliers Aboyeurs (Common Greenshank, Tringa Nebularia), 1 Chevalier gambette (Common Redshank, Tringa otanus), 2 Grands Gravelots (Common Ringed Plover, Charadrius hiaticula), 1 petit Gravelot (Little Ringed Plover, Charadrius Dubius), 14 Aigrettes des récifs ou à gorge blanche (Western Reef Heron, Egretta Gularis), 1 Aigrette Garzette (Little Egret, Egretta Garzetta), 1 Héron Strié (Striated Heron, Butorides Striata), entendu mais non vu car caché dans une petite touffe de mangrove comme sur la photo présentée plus haut, tous oiseaux en plumage internuptial, comme les suivants.

Oedicnèmes du Sénégal adultes (Senegal Thick-knee, Burhinus Senegalensis) le soir, à la lisière de la mangrove, Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de La Somone, Région de Thiès, Sénégal. Oedicnèmes du Sénégal adultes (Senegal Thick-knee, Burhinus Senegalensis) le soir, à la lisière de la mangrove, Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de La Somone, Région de Thiès, Sénégal. L’Oedicnème du Sénégal fait partie de la famille des Burhinidae dont il existe un membre en France (l’Oedicnème criard, Eurasian Stone-Curlew, Burhinus Oedicnemus). La grande taille des yeux des oedicnèmes est l’un de leurs traits les plus caractéristiques. Il s’agit d’un oiseau assez commun prés de l’eau au Sénégal, et particulièrement dans la lagune de la Somone. Leurs cris aigus sont l’un des éléments prédominants de l’ambiance sonore du soir et du petit matin.
Courlis Corlieu adulte (Whimbrel, Numenius Phaeopus), Lagune de la Somone.Courlis Corlieu adulte (Whimbrel, Numenius Phaeopus), Lagune de la Somone. Le Courlis Corlieu se rencontre presque partout dans le monde, et beaucoup hivernent au Sénégal. Il est un peu moins grand que le Courlis Cendré, et son bec est un peu moins long et courbé. Le trait le plus caractéristique est constitué par le dessin de sa calotte : une ligne sagittale sombre, centrale, entourée de 2 lignes claires qui marquent une sorte de sourcil. Son cri est aussi différent de celui du Courlis Cendré. C’est un oiseau commun sur la lagune.
Barge Rousse (Bar-tailed Godwit, Limosa Lapponica) en plumage internuptial, Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de la Somone. Barge Rousse (Bar-tailed Godwit, Limosa Lapponica) en plumage internuptial, Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de la Somone. En plumage internuptial, la Barge Rousse se distingue de sa cousine la Barge à Queue Noire (Black-tailed godwit, Limosa Limosa), par un bec un peu plus court (celui de l’oiseau de la photo soit un peu plus long qu’habituellement), légèrement retroussé vers le haut (plus que chez la Barge à queue Noire), un sourcil plus long, s’étendant à l’arrière de l’oeil, et des stries sur le plumage du dos, au contraire uni chez la Barge à queue noire. Ici l’oiseau vient de retirer son bec du sable qu’elle sondait pour y trouver de la nourriture.
Chevalier Aboyeur (Common Greenshank, Tringa Nebularia), adulte internuptial dans la mangrove, Réserve d'Intérêt Communautaire de La Somone. Chevalier Aboyeur (Common Greenshank, Tringa Nebularia), adulte internuptial dans la mangrove, Réserve d'Intérêt Communautaire de La Somone. Le Chevalier Aboyeur se distingue de la plupart des autres chevaliers par sa grande taille, son aspect général pâle, et surtout son bec long et légèrement retroussé vers le haut. Il est commun l’hiver dans la lagune de la Somone.
Petit Gravelot (Little Ringed-Plover, Charadrius Dubius), femelle en plumage nuptial, Lagune de La Somone, Sénégal. Petit Gravelot (Little Ringed-Plover, Charadrius Dubius), femelle en plumage nuptial, Lagune de La Somone, Sénégal. Noter le collier complet, et le cercle oculaire jaune, caractéristique.
Aigrettes des récifs, ou aigrettes à gorge blanche adultes (Western Reef Heron, Egretta Gularis), l’une en phase sombre et l’autre en phase claire, Lagune de la Somone, Sénégal.Aigrettes des récifs, ou aigrettes à gorge blanche adultes (Western Reef Heron, Egretta Gularis), l’une en phase sombre et l’autre en phase claire, Lagune de la Somone, Sénégal. L’aigrette des récifs est une espèce dimorphe, c’est-à-dire qu’ elle peut se présenter sous une forme sombre (gris ardoisée), ou sous une forme claire (essentiellement blanche). La forme sombre est assez facilement distinguée par sa gorge blanche de l’ Aigrette ardoisée (Black Egret, Egretta Ardesica) un peu plus grande et sombre mais qui a aussi les doigts jaunes. La forme claire est quant à elle plus difficile à distinguer de l’aigrette garzette (Little Egret, Egretta Garzetta). Les deux critères de distinction sont : au niveau des pattes une délimitation du jaune moins nette que chez la garzette, remontant plus, avec un contour irrégulier, sur le tarse ; et par ailleurs un bec moins fin et moins uniformément noir que chez la garzette.

et passage au vol de : 28 Cormorans Africains (Reed Cormorant, Microcarbo africanus), 6 Hérons Garde-bœufs (Cattle Egret, Bubulcus Ibis) regagnant leur dortoir, 1 Ibis Hagedash (Hadada Ibis, Bostrychia hagedash) repéré par ses cris tonitruants, 1 Choucador à longue queue (Long-tailed glossy Starling, Lamprotornis caudatus), espèce qui a un dortoir dans la mangrove près de l’entrée du sentier écologique), et 4 Tourterelles maillées (Laughing Dove, Spilopelia senegalensis), soit 88 oiseaux de 15 espèces pour cette première partie du trajet.

Les Hérons Garde-Bœufs (Western Cattle Egret, Bubulcus Ibis) rentrent de la brousse en petits groupes pour passer la nuit sur leur dortoir dans la mangrove. Les Hérons Garde-Bœufs (Western Cattle Egret, Bubulcus Ibis) rentrent de la brousse en petits groupes pour passer la nuit sur leur dortoir dans la mangrove. Sur leur calotte et leur poitrine, la couleur orange caractéristique de leur plumage nuptial est encore vive, mais tends à s’atténuer. Progressivement ils vont redevenir tout blancs jusqu’à l’approche de la prochaine saison des pluies. Celle-ci permettra la prolifération des criquets dont ils se nourrissent, et dont ils vont surtout nourrir leurs poussins.
Ibis Hagedash (Hadada Ibis, Bostrychia hagedash) au vol. Ibis Hagedash (Hadada Ibis, Bostrychia hagedash) au vol. L’ibis Hagedash est un bel oiseau dont les couvertures alaires vertes brillent au soleil. C’est aussi un oiseau très bruyant dont les « Hadada .. Hadada .. » très sonores qui lui on fait donner son nom permettent immédiatement l’identification. Il est assez commun au Sénégal et quelques couples résident dans la réserve et y nichent probablement. Cependant, chaque soir ces oiseaux traversent bruyamment la lagune par deux ou trois, probablement pour rejoindre un dortoir au sud de la réserve.
Tourterelles maillées, couple (Laughing Dove, Spilopelia senegalensis). Tourterelles maillées, couple (Laughing Dove, Spilopelia senegalensis). Les tourterelles maillées sont les tourterelles les plus abondantes au Sénégal. Leur chant fait de 6 à 8 notes ressemble un peu au rire humain, d’où son nom anglais traductible en « tourterelle rieuse ». A ne pas confondre cependant avec la « Streptopelia Roseogrisea », tourterelle d’aspect bien différent car grise dessus, et rosâtre dessous, portant un hémi-collier noir, dont l’œil est rouge sombre, et qu’on nomme en Français Tourterelle rieuse !

-Depuis le mirador : sur l’espace d’eau et de sable qu’il permet d’observer : 27 Pélicans Gris (Pink-backed Pelican, Pelecanus rufescens ) et 2 Pélicans Blancs (Great White Pelican, Pelecanus onocrotalus), ces derniers n’ayant pas quitté la lagune pour aller se reproduire comme leurs congénères dans le Parc National des Oiseaux du Djoudj, probablement du fait d’infirmités ou de problèmes de santé, 7 Courlis Corlieu qui passent la nuit sur ce site en nombre variable mais souvent beaucoup plus important, les pieds dans l’eau, à faible distance du banc de sable, probablement pour se protéger des prédateurs dont l’approche dans l’eau serait plus facilement perçue, qu’il s’agisse de, Loups du Sénégal, d’éventuels Chacals et plus envore des nombreux chiens errants, 2 Grandes Aigrettes ( Great Egret, Ardea Alba), 2 Hérons cendrés (Grey Heron, Ardea Cinerea), et passage au vol de 2 Aigrettes des récifs en phase sombre, et 30 Hérons Garde-Bœufs rejoignant leur dortoir.

Le retour s’est effectué à la tombée de la nuit. Au total cette sortie nous permit d’observer en un peu plus d’une heure un échantillon assez représentatif de notre expérience antérieure sur ce trajet, avec un total de 170 oiseaux représentant 19 espèces.

Pélicans gris (Pink-backed Pelican, Pelecanus Rufescens), adulte internuptial et  immature, Réserve Naturelle d'intérêt communautaire de La Somone.Pélicans gris (Pink-backed Pelican, Pelecanus Rufescens), adulte internuptial et immature, Réserve Naturelle d'intérêt communautaire de La Somone. Nettement plus petit que le Pélican Blanc (Great White Pelican, Pelecanus Onocrotalus) lorsqu’il est posé sur le sol, sa taille n’en est plus très différente au vol du fait de sa très grande envergure (2m60 à 2m90). Le Pélican gris doit ses noms Latin et Anglais à la coloration gris rose de son dos, surtout marquée en période nuptiale. Les immatures comme l’oiseau de droite ont le dos brun. Ce pélican est abondant au Sénégal mais, contrairement au Pélican Blanc qui couve sur le sol en colonies souvent très importantes (au Sénégal dans le Parc des Oiseaux du Djoudj) le Pélican Gris couve dans de grands arbres, souvent associé à différentes espèces d’Ardeidae et à des Cormorans à Poitrine Blanche dans de grandes héronnières mixtes.
Aigrette des récifs, ou à gorge blanche (Western Reef Heron, Egretta Gularis), morphe sombre, passant au vol devant le mirador pour rejoindre un dortoir mixte dans la mangrove. Aigrette des récifs, ou à gorge blanche (Western Reef Heron, Egretta Gularis), morphe sombre, passant au vol devant le mirador pour rejoindre un dortoir mixte dans la mangrove. A noter, outre la gorge blanche typique, le dessin de la partie jaune des pattes qui, au lieu de n’occuper que les doigts comme chez l’aigrette garzette, remonte assez haut sur l’un des tarses. Ce dessin est le même chez les aigrettes des récifs en morphe clair, et aide à les différencier de l’Aigrette Garzette (Little Egret, Egretta Garzetta).
Héron Cendré (Grey Heron, Ardea Cinerea), perché sur la mangrove de la Lagune de la Somone. Héron Cendré (Grey Heron, Ardea Cinerea), perché sur la mangrove de la Lagune de la Somone. C’est bien notre héron national, celui qui a stimulé la verve de Mr Jean de la Fontaine, qu’on retrouve aussi au Sénégal, comme d’ailleurs dans de très nombreuses autres régions du monde. Il est particulièrement abondant sur la lagune où il niche sur la mangrove. C’est l’une des silhouettes les plus fréquemment rencontrées sur le sable ou sur la mangrove de la Réserve Naturelle.

- Milieu de journée, 13h30 à 15h :comptage des Balbuzards pêcheurs dans la partie Est de la lagune, + extension en voiture jusque l’espace du gros manguier et la piste des Circaètes Jean Le Blanc. Observations intéressantes/principales :

Jeudi 18 Octobre 14h à 15h30 :

Milieu de journée, 13h30 à 15h : comptage des Balbuzards pêcheurs dans la partie Est de la lagune, + extension en voituredans la brousse jusque la zone du gros manguier et la piste des Circaètes Jean Le Blanc. Dans la brousse de Somone et des villages environnants, nombre de sites à intérêt naturaliste n’ont pas de dénomination précise, ou bien celle-ci diffère selon les ethnies interrogées. Nous avons de ce fait baptisé certains lieux qui n’avaient pas de nom afin de nous y retrouver, souvent en fonction des observations naturalistes que nous y avons faites. Ainsi la zone du gros manguier correspond à une zone de brousse occupée quelques mois de l’année par des travaux agricoles, et le reste du temps en friche, où se croisent plusieurs pistes. Cette zone héberge un énorme manguier qui abrite souvent les zébus de la région des ardeurs excessives du soleil, et un très vieux et beau Baobab couché. Quant à la piste des Circaètes Jean Le Blanc, qui correspond à l’extrémité Nord de celle qui relie les villages de Thiafoura et Ngerigne, c’est la piste depuis laquelle nous avons pour la première fois observé un Circaète Jean Le Blanc au Sénégal, et c’est autour d’elle que nous continuons d’en observer le plus souvent.

Principales Observations :

-Dans la zone de comptage des Balbuzards Pêcheurs (voir la présentation de ces comptages à la fin de la présentation du site de la Réserve Naturelle, + la carte de situation ci-après. La zone considérée se situe entre les clous jaunes début et fin).

- Outre 12 Balbuzards Pêcheurs (Osprey, Pandion Haliaetus) se reposant sur le sable de la lagune Est (les différents comptages effectués pendant ce séjour seront récapitulés le dernier jour).

- et plus banalement 2 Milans Noirs (Black kite, Milvus migrans) ou à bec jaune (Milvus Aegyptius ) planant très haut, et de ce fait impossibles à distinguer puisque le seul critère permettant de le faire est justement la couleur du bec, 2 Hérons Cendrés (Grey Heron, Ardea Cinerea), proches de Balbuzards Pêcheurs dont ils espéraient chiper les restes de leur poisson, et 4 Vanneaux Eperonnés (Spur-winged lapwing, Vanellus Spinosus), le plus commun des vanneaux des zones humides au Sénégal, se reposant en attendant que la chaleur de la mi-journée s’atténue.

Carte Google de la zone Est de la lagune de La Somone (avec les plots des début et fin de la zone de comptage des Balbuzards Pêcheurs (BP), et de la zone adjacente de la Brousse de SomoneCarte Google de la zone Est de la lagune de La Somone (avec les plots des début et fin de la zone de comptage des Balbuzards Pêcheurs (BP), et de la zone adjacente de la Brousse de Somone Piste CJLB = piste des Circaètes Jean Le blanc).
Le gros manguier en saison séche, Brousse de Somone, Sénégal.Le gros manguier en saison séche, Brousse de Somone, Sénégal. Ce lieu (voir la carte Google) mérite une visite même en dehors de toute considération ornithologique. Outre ce magnifique manguier sous lequel s’abrite souvent, vers midi, un grand troupeau de zébus, on y trouve aussi un très gros baobab couché car déraciné suite à une tempête, et qui a su reprendre racine et poursuivre son développement malgré l’horizontalisation de son tronc. On en aperçoit une petite partie sur la photo, en dessous du feuillage du manguier, au centre d’un cercle de parpaings édifié pour le protéger des dégradations. Il y a 2 ans cet arbre a encore perdu une énorme branche qui s’est brisée du fait de son poids excessif, mais il a survécu à cette nouvelle agression..
Vanneaux Eperonnés (Spur-winged Lapwings, Vanellus Spinosus), Lagune de la Somone, Sénégal. Vanneaux Eperonnés (Spur-winged Lapwings, Vanellus Spinosus), Lagune de la Somone, Sénégal. . Il s’agit du vanneau le plus abondant au Sénégal. On le trouve surtout dans les zones humides, parfois réunis en bandes de plusieurs centaines d’individus. Ce sont aussi les lanceurs d’alerte de la lagune, premiers oiseaux à crier en cas d’alerte, et à sensibiliser les autres espèces à un possible danger.

-Prés du gros manguier et sur la piste des Circaètes Jean-Le-Blanc :

  • 1 Tchagra à tête noire mâle identifié dès avant de l’avoir vu par son chant
  • 8 Travailleurs à Bec rouge, dont 6 mäles, encore en plumage nuptialen dépit de la saison avancée et de la faible quantité de mil cette année.
  • 1 Circaète Jean Le Blanc (Short-toed Snake-Eagle, Circaetus Gallicus) à tête blanche (donc a priori juvénile ou immature), et même presqu’entièrement blanc, chassant en planant par-dessus la brousse de Somone

Tchagra à tête noire (Black-crowned Tchagra, Tchagra Senegalus), Brousse de La Somone. Tchagra à tête noire (Black-crowned Tchagra, Tchagra Senegalus), Brousse de La Somone. Un oiseau relativement commun au Sénégal, dont le roux chaud du dos est beaucoup plus attractif que le beige de la poitrine. Un oiseau facilement repéré une grande partie de l’année par son chant très sonore mais mélancolique, qui donne l’impression que l’oiseau va mourir d’épuisement après sa dernière strophe !
Travailleurs à bec rouge (Red-billed queleas, Quelea quelea), mâles nuptiaux dont 3 à masque noir et bande frontale, Brousse de Somone, Région de Thiès, Sénégal. Travailleurs à bec rouge (Red-billed queleas, Quelea quelea), mâles nuptiaux dont 3 à masque noir et bande frontale, Brousse de Somone, Région de Thiès, Sénégal. Les Travailleurs à Bec Rouge sont vécus comme une peste dans beaucoup de pays d’Afrique où ils ravagent les cultures en s’abattant par dizaines de milliers dans les champs dés la maturité des produits cultivés. Ils sont heureusement un peu moins nombreux au Sénégal, mais y sont aussi de sérieux ravageurs. Ce sont par ailleurs de jolis petits oiseaux lorsqu’ils sont en plumage nuptial comme c’était encore le cas ici, en dépit de la saison avancée. A noter qu’il existe 4 variantes du plumage nuptial chez le mâle. Ici tous portaient la même variante. Ensuite ils redeviendront de petits oiseaux gris brun insignifiants, hormis leur bec qui gardera sa belle couleur rouge.
Circaète Jean Le Blanc à tête Blanche (Short-toed Snake Eagle, Circaetus Gallicus), immature probablement de 2ème année, vu à la limite du territoire de  la lagune et de la Brousse de Somone. Circaète Jean Le Blanc à tête Blanche (Short-toed Snake Eagle, Circaetus Gallicus), immature probablement de 2ème année, vu à la limite du territoire de la lagune et de la Brousse de Somone. Un Circaète Jean Le Blanc presque tout blanc est a priori un immature de 1 à 3 ans. Ici l’état de la mue évoque un oiseau de 2ème année. La photo n’est pas de qualité suffisante pour qu’on puisse analyser plus finement les détails du plumage. Cet oiseau chassait à la limite de la Réserve.

- Milieu de journée, 13h30 à 15h : comptage des Balbuzards pêcheurs dans la partie Est de la lagune, + extension en voiture dans la brousse jusque la zone du gros manguier et la piste des Circaètes Jean Le Blanc. Données déjà transmises. Se poursuit avec :

- Fin d’après-midi, marche de la Résidence des aigrettes, jusqu’aux parcs à huitres de Norbert, (extrémité Sud-Ouest de la lagune).

La lagune produit des huitres qui se développent sur les racines des palétuviers (principale espèce de végétaux ligneux de la mangrove). Celles-ci sont récoltées à marée basse, avec l’autorisation des gestionnaires de la Réserve, et sous certaines conditions (principalement en dehors de la période annuelle de repos écologique, et à condition de ne pas briser les racines des palétuviers) par des femmes des environs, particulièrement de la commune de Guéreo.

Constatant que le milieu de la lagune était favorable à la croissance des huitres, Norbert, un breton célèbre à la Somone où il dirige un atelier de construction de bateaux proche des plages, a eu l’idée de ramener de France du naissain d’huitres. Les bébés huitres ont prospéré, et il a installé des parcs au Sud de la lagune, près de ses ateliers et des plages. Il met ainsi à la disposition des touristes et autres restaurants des huitres de type Cancalaise, qu’on peut particulièrement déguster sur des tréteaux rustiques au bord de la lagune.

Trajet de la marche depuis la résidence des aigrettes jusqu’aux parcs à huitres de chez NorbertTrajet de la marche depuis la résidence des aigrettes jusqu’aux parcs à huitres de chez Norbert Le trajet est figuré par la ligne blanche la plus large.
Le restaurant d'huitres de Norbert, au Sud de la lagune de la Somone. Le restaurant d'huitres de Norbert, au Sud de la lagune de la Somone. Un peu rustique, mais très sympathique dés qu’il commence à se remplir, ce qui est toujours le cas le week-end.
Parcs à huitres et pontons au Sud de  la lagune de la Somone. Parcs à huitres et pontons au Sud de la lagune de la Somone. Tout ce bois flottant sert souvent de reposoir, voire de source de nourriture pour les oiseaux (petits crustacés et coquillages se développant sur et sous les planches).
Huitres sauvages du Sénégal (Crasostrea gazar) se développant sur les racines des palétuviers.Huitres sauvages du Sénégal (Crasostrea gazar) se développant sur les racines des palétuviers. De longue date les Sénégalais ont récolté et consommé leurs huitres (bouillies, ou après séchage et addition au riz dans leur cuisine quotidienne). Celles-ci constituent en effet pour eux un apport de protéines animales relativement bon marché. Cependant, par le passé, les prélèvements anarchiques de ces huitres ont contribué au déclin de la mangrove, car les récoltants cassaient systématiquement la racine sur laquelle l’huitre s’était développée.

La première moitié de cette marche est identique à celle que nous avions faite la veille pour rejoindre l’entrée du sentier écologique : on longe la mangrove Sud de la lagune. Pour ce qui concerne la seconde moitié, on dépasse cette entrée sans y pénétrer, puis tout en continuant de longer la mangrove, on traverse une zone rocheuse avant d’atteindre l’eau de la lagune elle-même et de la longer jusqu’aux installations de Norbert (voir photo 1).

-De la résidence des aigrettes jusque l’entrée du sentier écologique :

Nous avons de nouveau observé la plupart des oiseaux rencontrés la veille sur le même parcours : 53 Oedicnèmes du Sénégal, 3 Courlis Corlieu dont l’un s’acharnait à essayer d’avaler un crabe violoniste plus gros que son gosier ne pouvait l’admettre,4 Chevaliers Guignette,4 Chevaliers Gambette, 5 Chevalier Aboyeurs, 2 Gravelots sp (c’est-à-dire sans précision d’espèce, 2 Aigrettes des récifs de morphe sombre, 1 Vanneau Eperonné et 1 Héron strié figé dans sa position de pêche,ainsi qu’au vol 15 Hérons Garde-Bœufs et 7 Choucadors à longue queue rejoignant leurs dortoirs respectifs, ou pour certains Choucadors, déjà perchés dans la mangrove.

Mais la vedette de la journée a été sans conteste un Héron pourpré juvénile (Purple Heron, Ardea Purpurea), apparu en retrait dans une sorte de cavité de la mangrove. Le Héron pourpré, qu’on peut observer dans le Sud de la France et dans de nombreux autres pays Africains, est rarement vu sur la lagune de la Somone. Pour ma part je n’en avais observé dans la Réserve que l’an dernier, pour la première fois (2 adultes). Peut-être s’agissait-il des parents de ce juvénile. Sa présence dans la lagune, signant a priori une reproduction locale, est probablement la marque d’un progrès supplémentaire dans la restauration d’une mangrove saine, propice au retour de certaines espèces un temps disparues.

Au total cette première partie de notre marche nous a permis d’observer 97 oiseaux représentant 12 espèces dont 4 non vues la veille à la même heure et sur le même trajet.

Insérer ici une deuxième série de photos que je vais envoyer ce soir, et étiquèterai 2éme série, photo 1, 2 …………..2ème série.

- De l’entrée du sentier écologique aux parcs à huitres :

Dés que notre chemin a atteint une zone découverte (étendue de lagune libre de mangrove, par ailleurs siège d’un courant notable pénétrant le corps principal de cette mangrove, voir photo 1), il nous est apparu que sur l’autre berge de cette zone d’eau libre , la mangrove jouxtant les parcs à huitres et faisant face aux installations de Norbert était couverte d’oiseaux et donc occupée par un dortoir, ou une colonie reproductrice. A vrai dire c’est le plus souvent dans cette zone que les hérons garde-bœufs installent leur colonie au moment où ils se reproduisent (Aout-Septembre). D’autres espèces d’ardeidés, ainsi que des cormorans et des pélicans gris viennent s’y joindre pour former une héronnière mixte. En nous en approchant, nous avons pu dénombrer les 410 oiseaux suivants perchés sur la mangrove, ou pour quelques-uns encore sur un nid, et pour d’autres passant au vol pour rejoindre le rassemblement :

-270 Hérons Garde-Bœufs , avec encore au moins 2 nids actifs, contenant respectivement 2 et 3 poussins de 2 ou 3 semaines,

-10 Grandes Aigrettes (Great Egret, Ardea Alba),

-10 Aigrettes des récifs en phase sombre , positionnées devant ou tout en bas de la héronnière,

-120 Cormorans à poitrine blanche (White-Breasted Cormorant, Phalacrocorax Lucidus), un cousin du Grand Cormoran Européen, positionnés au contraire dans la partie haute de la mangrove, avec visualisation de 2 nids probables,

-et sur les parcs à huitres, 6 Tourne-Pierres à collier (Ruddy Turnstone, Arenaria interpres).

Enfin sur la gauche de cette héronnière, sur un haut fonds sableux dénommé « l’ile aux Pélicans », et sur lequel ces oiseaux s’installent effectivement en nombre lorsque son sable est découvert, ou affleure,73 Pélicans gris, associés à4 héron cendrés, et à une dizaine d’ aigrettes des récifs en phase sombre.

Sur le chemin du retour, avant que la nuit soit complétement tombée, nous avons encore vu notre premier Martin-Pêcheur Pie du séjour (Pied Kingfisher, Ceryle Rudis), rejoignant vraisemblablement au vol le petit dortoir que cette espèce a constitué dans la mangrove à l’Est de l’entrée du sentier écologique, et 8 Hérons Garde-Bœufs rentrant tardivement à la héronnière. Enfin, un peu plus loin encore, nous avons entendu les « ouh ouh » graves mais sonores du Grand-Duc Vermiculé (Greyish Eagle Owl, Bubo Cinerascens).

Insérer ici une 3ème série de photos que j’étiquetterai 3éme série, photos 1, 2 ,3 etc..

Au total, cette marche d’environ 2 heures, en incluant les arrêts, nous a permis d’identifier 707 oiseaux représentant 19 espèces, dont 6 nouvelles par rapport à la veille.

Vendredi 19 Octobre 2018

Circuit matinal passant par l’espace du gros Manguier, la piste des Circaètes Jean Le Blanc, faisant le tour d’EL Toro, poursuivant par la piste rejoignant Ngekoch jusque le nouvel autoroute, puis redescendant vers la lagune, et retournant aux Aigrettes (notre résidence) via la rue des grues et la lagune.

Principales Observations

-Prés du gros manguier, 1 Tchagra à tête noire mâle identifié par son chant dès avant de le voir et 8 Travailleurs à Bec rouge, dont 6 males, encore en plumage nuptial en dépit de la saison avancée et de la faible quantité de mil parvenue à maturité cette année.

-Sur la piste jouxtant l’autoroute, un nouveau Circaète Jean Le Blanc (Short-toed Snake-Eagle, Circus Gallicus) perché près du sommet d’un grand Baobab très feuillu, puis un faucon très actif et virevoltant, difficile à garder dans le champs des jumelles et plus encore dans celui de l’objectif, que nous avons eu de ce fait des difficultés à identifier. Il s’agissait finalement d’un Faucon Lanier immature (Lanner Falcon, Falco Biarmicus).
Enfin, faisant suite à la rencontre sur le sol de la brousse de trois congénères moins attirants, un Cochevis Huppé mâle (Crested Lark, Galerida Cristata) particulièrement séduisant par sa couleur.

Sur le chemin du retour nous avons encore observés un second Circaète Jean Le Blanc, cette fois une femelle adulte planant au-dessus de la brousse, et enfin dans la rue des grues un troisième Circaète Jean Le Blanc presque entièrement blanc et en cours de mue, correspondant très probablement à celui déjà rencontré la veille, au retour du comptage des Balbuzards Pêcheurs.

Trajet de la sortie Brousse du 17 Octobre 2018.Trajet de la sortie Brousse du 17 Octobre 2018.
Tchagra à tête noire (Black-crowned Tchagra, Tchagra Senegalus), Brousse de La Somone.Tchagra à tête noire (Black-crowned Tchagra, Tchagra Senegalus), Brousse de La Somone. Un oiseau relativement commun au Sénégal, dont le roux chaud du dos est beaucoup plus attractif que le beige de la poitrine. Il est facilement repéré une grande partie de l’année par son chant très sonore mais mélancolique, qui donne l’impression que l’oiseau va mourir de chagrin, sinon d’épuisement après sa dernière strophe !
Travailleurs à bec rouge (Red-billed queleas, Quelea quelea), mâles nuptiaux dont 3 à masque noir et bande frontale, Brousse de Somone, Région de Thiès, Sénégal.Travailleurs à bec rouge (Red-billed queleas, Quelea quelea), mâles nuptiaux dont 3 à masque noir et bande frontale, Brousse de Somone, Région de Thiès, Sénégal. Les Travailleurs à Bec Rouge sont vécus comme une peste dans beaucoup de pays d’Afrique où ils ravagent les cultures en s’abattant par dizaines de milliers dans les champs dés la maturité des produits cultivés. Ils sont heureusement un peu moins nombreux au Sénégal, mais y sont aussi de sérieux ravageurs. Ce sont par ailleurs de jolis petits oiseaux lorsqu’ils sont en plumage nuptial comme c’était encore le cas ici, en dépit de la saison avancée. A noter qu’il existe 4 variantes du plumage nuptial chez le mâle. Ici tous portaient la même variante. Ensuite ils redeviendront de petits oiseaux gris brun insignifiants, hormis leur bec qui gardera sa belle couleur rouge.
Circaéte Jean Le Blanc (Short-toed Snake Eagle, Circaetus Gallicus) guettant d’éventuelles proies du haut d'un baobab, Brousse de Somone, Région de Thiès, Sénégal.  Circaéte Jean Le Blanc (Short-toed Snake Eagle, Circaetus Gallicus) guettant d’éventuelles proies du haut d'un baobab, Brousse de Somone, Région de Thiès, Sénégal. Noter les yeux jaunes, et le « facies » de chouette. Il s’agit probablement ici d’un mâle adulte, selon son plastron non totalement coloré de roux. Le Circaète Jean Le Blanc est ici un migrant paléarctique. On peut l’observer en France, essentiellement dans sa moitié Sud, de Mars à Septembre. Les Circaètes sont des serpentaires, d’où leur nom Anglais de « Snake-Eagle ». Il en existe quatre autres espèces en Afrique. Nous n’étions pas surs d’en rencontrer au Sénégal dés le mois d’Octobre, car la terre y est encore couverte de végétation qui gêne le repérage des serpents. En fait ils étaient fait déjà là en nombre conséquent puisque nous en avons vu trois différents le même jour..
Faucon Lanier immature (Lanner Falcon, Falco Biarmicus), Brousse de Somone, Région de Thiès, Sénégal. Faucon Lanier immature (Lanner Falcon, Falco Biarmicus), Brousse de Somone, Région de Thiès, Sénégal. Nous avons vu cet oiseau prés du nouvel autoroute Dakar-M'Bour, qui n’avait pas encore été ouvert. Son vol était particulièrement rapide et virevoltant. Ce sont les photos qui ont permis de l’identifier comme un faucon Lanier, immature selon son dessous fortement rayé.
Faucon Lanier immature (Lanner Falcon, Falco Biarmicus), Brousse de Somone, Région de Thiès, Sénégal. Faucon Lanier immature (Lanner Falcon, Falco Biarmicus), Brousse de Somone, Région de Thiès, Sénégal. Noter la silhouette de Faucon crécerelle à queue courte.
Alectos à bec blanc (White-billed Buffalo weavers, Bubalornis Albirostris), 2 mâles nuptiaux s'égosillant sur un acacia, Brousse de Somone, Région de Thiès, Sénégal.Alectos à bec blanc (White-billed Buffalo weavers, Bubalornis Albirostris), 2 mâles nuptiaux s'égosillant sur un acacia, Brousse de Somone, Région de Thiès, Sénégal. Les mâles internuptiaux et les femelles ont un bec noir. Les alectos sont de gros tisserins de la taille d’un petit merle. Ils vivent en groupes importants, et construisent des nids collectifs (chacun comporte plusieurs loges individuelles) qui apparaissent comme de grosses boules faites de petites branches entrelacées, qui sont installés dans de grands arbres .
Cochevis huppé adulte (Crested lark, Galerida Cristata), Brousse de Somone, Région de Thiès, Sénégal).Cochevis huppé adulte (Crested lark, Galerida Cristata), Brousse de Somone, Région de Thiès, Sénégal). Le cochevis huppé est la principale alouette rencontrée au Sénégal. Il occupe la plupart des brousses pourvu que la végétation y soit courte, y compris au bord de l’eau. On peut en entendre chanter tous les 10 mètres. Celui-ci, probablement un mâle qui s’égosillait sur le haut d’une clôture, était particulièrement joliment coloré.
Circaète Jean Le Blanc (Short-toed Snake Eagle, Circaetus Gallicus), probable femelle adulte, Brousse de Somone, Sénégal.Circaète Jean Le Blanc (Short-toed Snake Eagle, Circaetus Gallicus), probable femelle adulte, Brousse de Somone, Sénégal. . Il s’agit du second CJLB observé ce jour là, planant au dessus de la brousse, probablement pour y repérer des serpents. Certainement un adulte selon le caractère allongé des tâches rousses de la poitrine et du dessous des ailes, et une femelle selon la densité de la coloration du plastron.

Samedi 20 Octobre 2018

Marche depuis la Résidence des aigrettes jusqu’aux parcs à huitres de « Norbert », installés près de l’extrémité Sud-Ouest de la lagune (18h à 19h30).

La lagune produit des huitres sauvages (Crasostrea Gazar) qui se développent naturellement sur les racines des palétuviers (nom de la principale espèce des arbustes de la mangrove). Ces huitres sont récoltées à marée basse, avec l’autorisation des gestionnaires de la Réserve, et sous certaines conditions (principalement en dehors de la période annuelle de repos écologique, et à condition de ne pas casser le racines des palétuviers) par des femmes des environs, particulièrement de la commune de Guéreo.

Constatant que le milieu de la lagune était favorable à la croissance des huitres, Norbert, un breton devenu célèbre à la Somone pour cette initiative, a eu l’idée de ramener de France du naissain d’huitres. Les bébés huitres ont prospéré, et il a installé des parcs au Sud de la lagune, près des plages. Il met ainsi à la disposition des touristes et autres restaurants des huitres de type Cancalaise, qu’on peut particulièrement déguster sur des tréteaux rustiques au bord de la lagune.

Trajet de la marche depuis la résidence des aigrettes jusqu’aux parcs à huitres de chez NorbertTrajet de la marche depuis la résidence des aigrettes jusqu’aux parcs à huitres de chez Norbert Le trajet est figuré par la ligne blanche la plus large.
Parcs à huitres et pontons au Sud de  la lagune de la Somone. Parcs à huitres et pontons au Sud de la lagune de la Somone. Tout ce bois flottant sert souvent de reposoir, voire de source de nourriture pour les oiseaux (petits crustacés et coquillages se développant sur et sous les planches).
Le restaurant d'huitres de Norbert, au Sud de la lagune de la Somone. Le restaurant d'huitres de Norbert, au Sud de la lagune de la Somone. Un peu rustique, mais très sympathique dés qu’il commence à se remplir, ce qui est toujours le cas le week-end.
Huitres sauvages du Sénégal (Crasostrea gazar) se développant sur les racines des palétuviers.Huitres sauvages du Sénégal (Crasostrea gazar) se développant sur les racines des palétuviers. De longue date les Sénégalais ont récolté et consommé leurs huitres (bouillies, ou après séchage et addition au riz dans leur cuisine quotidienne). Celles-ci constituent en effet pour eux un apport de protéines animales relativement bon marché. Cependant, par le passé, les prélèvements anarchiques de ces huitres ont contribué au déclin de la mangrove, car les récoltants cassaient systématiquement la racine sur laquelle l’huitre s’était développée.

De la résidence des aigrettes jusque l’entrée du sentier écologique :

Le trajet de cette première moitié de la marche est identique à celui qui conduit à l’entrée du sentier écologique (voir carte ci-dessus) : on longe la mangrove Sud de la lagune.

Nous avons de nouveau observé la plupart des oiseaux rencontrés 3 jours plus tôt sur le même parcours : 53 Oedicnèmes du Sénégal (Burhinus Senegalensis), 3 Courlis Corlieu (Numenius Phaeopus), 4 Chevaliers Guignette (Common Sandpiper, Actitis Hypoleucos), 4 Chevaliers Gambette (Tringa Totanus), 5 Chevalier Aboyeurs (Tringa Nebularia),2 Gravelots sp (c’est-à-dire sans précision d’espèce),2 Aigrettes des récifs de morphe sombre (Egretta Gularis), 1 Vanneau Eperonné (Vanellus Spinosus) et 1 Héron strié (Striated Heron, Butorides Striata) figé dans sa position de pêche, ainsi qu’au vol 15 Hérons Garde-Bœufs (Cattle Egret, Bubulcus Ibis) et 7 Choucadors à longue queue (Long-tailed Glossy Starling, Lamprotornis Caudatus) rejoignant leurs dortoirs respectifs, ou pour certains Choucadors, déjà perchés dans la mangrove.

Mais la vedette de la journée a été sans conteste un Héron pourpré juvénile (Purple Heron, Ardea Purpurea), apparu en retrait dans une sorte de cavité de la mangrove . Le Héron pourpré, qu’on peut observer dans le Sud de la France et dans de nombreux pays Africains, est rarement vu sur la lagune de la Somone. Pour ma part je n’en avais observé dans la Réserve que l’an dernier (2 adultes). Peut-être s’agissait-il des parents de ce juvénile.

Au total cette première partie de notre marche nous a permis d’observer 170 oiseaux représentant 19 espèces, contre 108 Oiseaux représentant 12 espèces 2 jours auparavant à la même heure et sur le même trajet.

Héron Strié (Striated Heron, Butorides Striata) fixant intensément l'eau qui baigne la mangrove, dans l'attente de l'apparition de sa prochaine proie.Héron Strié (Striated Heron, Butorides Striata) fixant intensément l'eau qui baigne la mangrove, dans l'attente de l'apparition de sa prochaine proie. Le Héron strié est souvent appelé à tort "Héron vert". Le véritable Héron Vert (Butorides Virescens) est essentiellement cantonné à l'Amérique du Nord et l'Amérique Centrale. Il se distingue du Héron Strié par le beau rouge sombre de sa poitrine. Certains le considèrent encore comme une sous-espèce du Strié mais il a en fait été élevé au rang d'espèce à part entière.
Héron pourpré juvénile (Purple Heron, Ardea purpurea, Réserve d'Intérêt Communautaire de la Somone, Région de Thiès, Sénégal.Héron pourpré juvénile (Purple Heron, Ardea purpurea, Réserve d'Intérêt Communautaire de la Somone, Région de Thiès, Sénégal. Pendant les premières minutes où nous l'avons observé, ce jeune héron s'est figé dans une attitude rappelant celle de son cousin le Butor Étoilé (Botaurus Stellaris) en cas d'alerte: cou rectiligne, bec pointé vers le ciel à la verticale, afin que contour de l'oiseau et lignes de son plumage se confondent avec un environnement généralement fait de roseaux . Mais dans un environnement autre, ici la mangrove, ce comportement atavique ne pouvait bien sur pas l'aider à passer inaperçu!
Héron pourpré juvénile (Purple heron, Ardea purpurea, Réserve d'Intérêt Communautaire de la Somone, Région de Thiès, SénégalHéron pourpré juvénile (Purple heron, Ardea purpurea, Réserve d'Intérêt Communautaire de la Somone, Région de Thiès, Sénégal En faveur du statut juvénile, l'aspect écailleux du dos, qui serait gris terne chez l'adulte. Le Héron pourpré n'est qu'assez rarement observé sur la lagune de la Somone. Sa probable reproduction sur le site, attestée par l'observation de ce juvénile, témoigne d'une restauration de qualité de la mangrove, ayant permis le retour de certaines espèces probablement un temps disparues.

De l’entrée du sentier écologique aux parcs à huitres :

La seconde moitié de cette marche, dépasse le sentier écologique sans y pénétrer, puis tout en continuant de longer la mangrove, traverse une zone rocheuse avant d’atteindre l’eau, la mangrove qui la cachait jusque-là s’interrompant, et de la longer jusqu’aux installations de Norbert.

il nous est rapidement apparu que de l’autre côté de cette zone d’eau libre , la mangrove jouxtant les parcs à huitres et faisant face aux installations de Norbert était couverte d’oiseaux et donc occupée, en cette heure déjà tardive, par un dortoir, ou une colonie reproductrice. A vrai dire c’est le plus souvent à ce niveau que les hérons garde-bœufs locaux installent leur colonie au moment où ils se reproduisent (Aout-Septembre), d’autres espèce d’ardeidés, ainsi que des cormorans et des pélicans gris venant s’y joindre pour former une héronnière mixte. Comme nous étions mi-Octobre, il s’agissait a priori du site où la colonie reproductrice s’était installée en 2018, et elle y vivait vraisemblablement ses dernières semaines. En nous en approchant jusqu’à nous situer en vis-à-vis, nous avons pu dénombrer les 420 oiseaux suivants perchés sur la mangrove, ou pour quelques-uns encore sur un nid, et pour d’autres passant au vol pour rejoindre le rassemblement :

-270 Hérons Garde-Bœufs (Bubulcus Ibis), avec encore au moins 3 nids actifs, contenant respectivement 1, 2 et 3 poussins de 2 ou 3 semaines,

-10 Grandes Aigrettes (Great Egret, Ardea Alba),

-10 Aigrettes des récifs en phase sombre , positionnées devant ou tout en bas de la héronnière

-120 Cormorans à poitrine blanche (White-Breasted Cormorant, Phalacrocorax Lucidus), un cousin du Grand Cormoran Européen, positionnés au contraire dans la partie haute de la mangrove, cet oiseau ne nichant pas habituellement dans la lagune, mais plutôt dans des héronnières plus hautes, telles celle du crocodile, dans le Parc National des Oiseaux du Djoudj.

-et sur les parcs à huitres, 6 Tourne-Pierres à collier (Ruddy Turnstone, Arenaria interpres).

Enfin sur la gauche de cette héronnière, sur un haut fonds sableux dénommé « l’ile aux Pélicans », et sur lequel ces oiseaux s’installent effectivement en nombre lorsque son sable est découvert, ou affleure,73 Pélicans gris (Pelecanus Rufescens), associés à4 héron cendrés (Ardea Cinerea), et à une dizaine d’ aigrettes des récifs en phase sombre (Egretta Gularis).

Sur le chemin du retour, avant que la nuit soit complétement tombée, nous avons encore vu notre premier Alcyon Pie ou Martin-Pêcheur Pie du séjour (Ceryle Rudis), volant vraisemblablement vers le petit dortoir que cette espèce a constitué dans la mangrove à l’Est de l’entrée du sentier écologique, et 8 Hérons Garde-Bœufs rentrant tardivement à la héronnière. Enfin, un peu plus loin encore, nous avons entendu le « ouh ouh » grave mais sonore du Grand-Duc Vermiculé (Greyish Eagle Owl, Bubo Cinarescens), précédemment nommé Grand-Duc du Sahel, dans une zone de la mangrove où on l’entend souvent (voir photo à la fin de celles illustrant la présentation du site RNICS).

Au total excellent score pour cette ballade de moins de 2 heures avec identification de prés de 690 oiseaux de 27 espèces !

Trajet de la marche depuis la résidence des aigrettes jusqu’aux parcs à huitres de chez NorbertTrajet de la marche depuis la résidence des aigrettes jusqu’aux parcs à huitres de chez Norbert Le trajet est figuré par la ligne blanche la plus large.
Héronnière réunissant divers Ardeidés et des Cormorans à poitrine blanche dans la mangrove Sud de la lagune de la Somone, Sénégal.Héronnière réunissant divers Ardeidés et des Cormorans à poitrine blanche dans la mangrove Sud de la lagune de la Somone, Sénégal. Le terme Héronnière est ici pris dans l'acceptation large du terme, c'est à dire rassemblement de Hérons de diverses espèces et éventuellement d'autres espèces aquatiques dans le cadre d'un dortoir et/ou d'une colonie reproductrice.Sur cette photo on distingue par leur grande taille au moins 2 grandes aigrettes (Great Egret, Ardea Alba)) dont une au vol, de nombreux Hérons Garde-Boeufs, plus petits que les précédentes, et au bec plus court, ainsi qu'une vingtaine de Cormorans à poitrine blanche (White-breasted Cormorant, Phalacrocorax Lucidus), au plumage blanc et noir.
Hérons Garde-Boeufs juvéniles (Cattle Egret, Bubulcus Ibis) dans la Héronnière du Sud de la lagune de la Somone, Sénégal.Hérons Garde-Boeufs juvéniles (Cattle Egret, Bubulcus Ibis) dans la Héronnière du Sud de la lagune de la Somone, Sénégal. Le 20 Octobre, lors de notre découverte de cette Héronnière mixte, il y avait encore 3 nids "actifs" de Hérons Garde-Boeufs, malgré une date aussi tardive, contenant chacun 1 ou 2 gros poussins presque complétement emplumés. Cette photo a été prise 2 jours après la marche, lors de notre tour en pirogue de la lagune, qui longeait obligatoirement la héronnière..
Aigrettes des récifs (Western Reef Heron, Egretta Gularis), adulte et probable juvénile d'un gris inhabituellement clair, Réserve Naturelle d’intérêt Communautaire de La Somone, Région de Thiès, Sénégal. Aigrettes des récifs (Western Reef Heron, Egretta Gularis), adulte et probable juvénile d'un gris inhabituellement clair, Réserve Naturelle d’intérêt Communautaire de La Somone, Région de Thiès, Sénégal. Une dizaine d'aigrettes des récifs en phase sombre étaient mêlées aux autres ardeidés dans la strate inférieure de la héronnière (prés de l'eau, ici sur le parc à huitres). Certaines y avaient probablement niché.Parmi elles cet oiseau d'un gris beaucoup plus clair que ses congénères en phase sombre vus simultanément. Il semblait s'agir d'un juvénile accompagné d'un parent. Sa couleur intermédiaire entre la phase claire et la phase sombre pourrait être un indice de son statut d'immature, mais certains spécialistes ont aussi évoqué que ce type d'oiseau puisse être un hybride issu d'un couple formé d'un parent en phase sombre et d'un autre en phase claire.
Héronnière mixte sur la mangrove de la lagune de la Somone (strate supérieure), Sénégal .Héronnière mixte sur la mangrove de la lagune de la Somone (strate supérieure), Sénégal . C'est surtout dans la strate supérieure des héronnières qu'on trouve les Cormorans à poitrine blanche (White-breasted Cormorant, Phalacrocorax Lucidus). Ici au moins 2 adultes dont l'un en plumage nuptial (en haut à gauche, tâche blanche sur la cuisse) et plusieurs immatures en plumage transitionnel (ventre blanc, alors que celui des adultes est noir, sur lequel se développent des plumes brunes qui vont ensuite confluer). On voit aussi des Hérons Garde-Boeufs dont 2 adultes encore nuptiaux (tâches orange sur le plumage), d'autres internuptiaux, et au moins 2 juvéniles à bec encore gris noir. A noter en haut et à droite un ancien nid de Héron Cendré.

Dimanche 21 Octobre 2018, 9h30 à 14h, tour en voiture autour de la lagune et des brousses avoisinantes de Somone, Thiafoura et Guereo.

Le trajet de notre sortie apparait en rouge sur la carte ci-dessous qui situe également les contours de la lagune et différents sites décrits dans la section Brousse de Somone et des villages avoisinants. Tant les parties de la lagune non immergées en permanence que la brousse alentours sont parcourues de pistes permettant de rallier les localités voisines au prix, pour les non-résidents, d’un droit d’entrée dans la Réserve Naturelle d’intérêt communautaire de la Somone (RNICS). Nous diviserons le parcours de cette sortie en 4 sections délimitées sur la carte par des croix rouges.

Trajet de la sortie voiture du 21 Octobre.Trajet de la sortie voiture du 21 Octobre. Le trajet apparait en rouge, comportant 4 sections délimitées par les croix.

Section 1, mangrove Sud-Est : Notre trajet emprunte d’abord l’une des pistes les plus fréquentées de la lagune. Elle relie l’Ouest du village de Somone à celui de Thiafoura à travers la RNCIS et longe d’abord la mangrove qui occupe la partie Sud-Est de la lagune. Ce faisant elle passe au pied de la résidence des Aigrettes où nous habitons et c’est à cette jonction que débute notre ballade. La section 1 s’étend sur un peu moins d’ un km, ce après quoi la mangrove qu’elle longe disparait. La piste Elle tourne alors sur la droite pour contourner la partie Nord-Est de la lagune, dépourvue de mangrove, et dont le fonds vaseux ne permettrait pas une traversée directe sans risque élevé d’enlisement.

Comme on le verra sur les clichés ci-dessous, du fait de son orientation Est cette section 1 est propice à de belles photos matinales des limicoles qui peuplent la mangrove, particulièrement à marée haute. Nous y avons observé ce jour-là 5 Courlis Corlieu (Numenius Phaeopus), plusieurs Chevaliers (2 Guignette -Actitis hypoleucos- et 1 Gambette -Tringa totanus]-,3 Pluviers Argentés (Grey plover, Pluvialis squatarola), 3 Aigrettes des Récifs en phase sombre (Egretta gularis) et 2 Vanneaux éperonnés (Vanellus spinosus), tous en plumage internuptial.

Courlis Corlieu adulte (Whimbrel, Numenius Phaeopus) sur fonds de mangrove, réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de la Somone, Sénégal.Courlis Corlieu adulte (Whimbrel, Numenius Phaeopus) sur fonds de mangrove, réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de la Somone, Sénégal. Noter l'incurvation ventrale du bec, et la raie longitudinale sombre sur le sommet de la calotte soulignant le large sourcil clair.
Chevalier guignette adulte (Common sandpiper, Actitis hypoleucos),  adulte nuptial, Réserve Naturelled'intérêt communautaire de la Somone, Chevalier guignette adulte (Common sandpiper, Actitis hypoleucos), adulte nuptial, Réserve Naturelled'intérêt communautaire de la Somone, Migrant paléarctique, c'est à dire venu du Nord (Europe, Afrique du Nord, Moyen Orient, ou deux tiers Nord de l'Asie). Noter le triangle de plumage blanc s'insinuant jusque le dos entre les zones sombres du plastron, et du poignet de l'aile, caractéristique du Guignette.
Chevalier Gambette (Common redshank, Tringa totanus),  adulte internuptial, Réserve Naturelle d'intérêt communautaire de la Somone.Chevalier Gambette (Common redshank, Tringa totanus), adulte internuptial, Réserve Naturelle d'intérêt communautaire de la Somone. Au bord de la mangrove. Migrant paléarctique. Noter les pattes rouge-orange, et la racine du bec rouge.
Pluvier argenté (Grey plover, Pluvialis Squatarola), adulte internuptial, Réserve Naturelle d'intérêt communautaire de la Somone. Pluvier argenté (Grey plover, Pluvialis Squatarola), adulte internuptial, Réserve Naturelle d'intérêt communautaire de la Somone. Migrant paléarctique. Noter le bec épais et relativement court qui permet de le distinguer facilement des chevaliers et autres courlis.
Aigrette des récifs, ou à gorge blanche (Western Reef Heron, Egretta Gularis), adulte en phase sombre, Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de La Somone.Aigrette des récifs, ou à gorge blanche (Western Reef Heron, Egretta Gularis), adulte en phase sombre, Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de La Somone. Noter la gorge blanche, qui distingue facilement l'aigrette des récifs d'autres aigrettes sombres comme l'aigrette ardoisée qu'on peut aussi observer au Sénégal. Il existe un morphe (ou forme) blanc de l'aigrette des récifs. Elle est est alors difficile à distinguer de l'Aigrette garzette, sauf à faible distance. Chez la garzette, la limite entre le haut des pattes, noir, et leur extrémité, jaune, est nette, et situé très bas. Chez la récif, la limite est souvent irrégulière, progressive, et/ou haut placée, et la couleur claire souvent plus grise, ou blanc sale, que jaune.

Section 2, lagune Nord-Est et estuaire de la Somone : La piste contourne maintenant la partie Nord-Est de la lagune, qui n’est immergée qu’à marée haute (c’était le cas ce matin-là), sur une surface proportionnelle à son coefficient. Ce quart Nord-Est de la lagune se prolonge vers le Nord par l’estuaire de la rivière Somone, souvent à sec ou presque en saison sèche comme c’était ici le cas. Cet estuaire se présente comme une langue sableuse de plusieurs centaines de mètres de largeur lorsqu’elle rejoint au Sud la lagune, parsemée d’ilots rocheux érodés recouverts d’une maigre végétation. C’est dans cette zone que nous effectuons à mi-journée les comptages des Balbuzards pêcheurs décrits à la fin de la section consacrée au site RNICS. La carte montre que ce jour-là nous avons traversé cet estuaire vers l’Ouest avant de le remonter vers le Nord-Est jusqu’à une zone boisée occupant sa rive Est que nous avons traversée pour rejoindre le site du Gros Manguier (voir la présentation du site Brousse de Somone).

Sur ce trajet d’environ d’environ 4 km, nous avons observé à l’aller de nouveau 2 Courlis Corlieu,1 Chevalier guignette et 1 Gambette, 3 Corbeaux pie (Pied crow, Corvus Albus) dont l’un tentait sans succès d’avaler le cadavre d’un crabe violoniste, puis dans la zone de comptage des Balbuzards pêcheurs 8 de ces rapaces se reposant ou mangeant leur poisson sur le sable,2 Hérons cendrés (Ardea cinerea),4 Grandes Aigrettes (Ardea alba) et2 Aigrettes garzettes (Egretta garzetta) ou des récifs (Egretta gularis) en morphe clair, 2 espèces difficiles à distinguer l’une de l’autre à distance, un groupe d’environ 300 Sternes caspiennes (Caspian tern, Hydroprogne caspia) associées à une Sterne royale (Royal tern, Thalasseus maximus) et à une dizaine de Sternes naines (Little Tern, Sterna albifrons). Enfin, dans la partie Ouest de l’estuaire, 21 Spatules blanches (European spoonbill, Platalea leucorodia) se reposant les pattes dans l’eau (elles étaient 26 lors de notre retour vers 14h) puis dans sa partie Est un Cochevis huppé mâle (Crested lark, Galerida cristata) s’égosillant et un Calao occidental (Western red- billed Hornbill, Tockus Kempi) volant d’un ilot rocheux à l’autre.

Courlis Corlieu adulte (Whimbrel, Numenius Phaeopus), Lagune de la Somone, Sénégal.Courlis Corlieu adulte (Whimbrel, Numenius Phaeopus), Lagune de la Somone, Sénégal. Noter le bec long et arqué et la raie longitudinale brun foncé sur la calotte, qui le différencie du Courlis cendré dont le bec est aussi plus long.
 Chevalier Guignette (Common Sandpiper, Actitis Hypoleucos), adulte internuptial explorant la laisse de mer, Réserve Naturelle d'intérêt communautaire de la Somone, Région de Thiès, Sénégal Chevalier Guignette (Common Sandpiper, Actitis Hypoleucos), adulte internuptial explorant la laisse de mer, Réserve Naturelle d'intérêt communautaire de la Somone, Région de Thiès, Sénégal Noter l'aspect caractéristique de la bande blanche triangulaire s'insinuant jusqu'au dos entre les zones sombres de la bavette et de l'aile.
Corbeau Pie (Pied Crow, Corvus Alba), adulte consommant un crabe violoniste mort, Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de la Somone. Corbeau Pie (Pied Crow, Corvus Alba), adulte consommant un crabe violoniste mort, Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de la Somone. Noter le bec massif de ce gros corbeau (longueur 45 cm, envergure 1m à 1m10) noir et blanc à tendance grégaire. Cette espèce fréquente régulièrement les étendues sableuses de la lagune où elle recherche des poissons ou autres animaux morts. Elle attaque aussi fréquemment les Balbuzards pêchers dans la brousse pour tenter de leur voler leur proie lorsqu'ils la consomment en haut d'un arbre.
Balbuzard Pêcheur adulte (Osprey, Pandion Haeliatus) dégustant son poisson sur le sable à la jonction de la partie Nord-Est de la lagune et de l'estuaire de la Somone, Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de la Somone.Balbuzard Pêcheur adulte (Osprey, Pandion Haeliatus) dégustant son poisson sur le sable à la jonction de la partie Nord-Est de la lagune et de l'estuaire de la Somone, Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de la Somone. Un tableau qu'on peut observer fréquemment pendant la matinée et le milieu de journée dans ce secteur de la RNICS.
Sternes Caspiennes (Caspian Terns, Hydroprogne Caspia), adultes en plumage internuptial se reposant sur le sable de la partie Nord-Est de la  lagune de La Somone.Sternes Caspiennes (Caspian Terns, Hydroprogne Caspia), adultes en plumage internuptial se reposant sur le sable de la partie Nord-Est de la lagune de La Somone. La sterne Caspienne est la plus grosse des sternes. Pour son identification, noter le volumineux bec rouge. En période nuptiale, la calotte serait entièrement noire.
Sternes Caspiennes (Caspian Terns, Hydroprogne Caspia), en plumage internuptial, envol d'un groupe important, Réserve Naturelle d'intérêt Communautaire de La Somone.Sternes Caspiennes (Caspian Terns, Hydroprogne Caspia), en plumage internuptial, envol d'un groupe important, Réserve Naturelle d'intérêt Communautaire de La Somone. La marée montant, les sternes s'envolent afin de rejoindre leurs lieux favoris de pêche.
Spatules blanches (Eurasian Spoonbill, Platalea leucorodia), RNIC de La Somone.Spatules blanches (Eurasian Spoonbill, Platalea leucorodia), RNIC de La Somone. C'est sur cette zone de la lagune Nord, au Sud de l'estuaire de la rivière Somone, et, sur la carte du trajet de la sortie du jour (voir plus haut) un peu en dessous de l'épingle correspondant à la fin de la zone de comptage des Balbuzards Pêcheurs (BPs), qu'on voit le plus facilement les spatules de la Réserve en dehors de la lagune. Ceci bien sur en saison sèche, puisqu'en saison des pluies, ces oiseaux migrateurs séjournent encore en Europe où ils se reproduisent. Les spatules blanches passent alors souvent une ou quelques heures sur ce site à marée haute, lorsque l'eau a pénétrè la partie Nord-Est de la lagune.
Cochevis Huppé chantant (Crested Lark, Galerida Cristata), RNIC de La Somone, Cochevis Huppé chantant (Crested Lark, Galerida Cristata), RNIC de La Somone, Cette alouette huppée abonde dans les zones à végétation rase qui entourent la lagune, et son chant fait partie de l'ambiance sonore habituelle des parties sèches de la RNIC. Il est peu farouche, surtout occupé, comme celui-ci, à marquer son territoire par ses chants itératifs, et à tenter de séduire les demoiselles Cochevis qui passeraient par là, s'il n'y en a pas déjà une qui soit installée dans son petit domaine.

Section 3, circuit dans la Brousse de Somone, du Gros manguier au poste d’entrée dans la RNICS via la piste des Circaètes Jean le Blanc puis la piste des grues: Cette section d’un peu plus de 2 km nous a permis d’observer dans les alentours du Gros manguier et de son voisin le Baobab couché une colonie active de Tisserins vitellins (Vitelline masked weaver, Ploceus vitellinus), une dizaine d’individus autour de leurs nids, une quarantaine de Travailleurs à bec rouge (Red-billed quelea, Quelea quelea) encore en plumage nuptial, 2 Euplectes franciscains mâles (Northern red bishop, Euplectes franciscanus) également dans leur splendide costume nuptial, et un Circaète Jean le Blanc (Circus Gallicus) très pâle, probablement le même que celui que nous avions déjà observé quelques jours auparavant.

Les 2 pistes par lesquelles nous avons rejoint le poste RNICS nous ont à leur tour permis d’observer un autre Circaète Jean Le Blanc, probablement une femelle, cette fois plus sombre, ainsi que sur un muret bordant la piste un mâle Tchagra à tête noire (Tchagra Senegalus) paradant devant deux femelles attirées par son chant nuptial mélancolique, une trentaine de Pélicans gris (Pelecanus rufescens) perchés sur un gros baobab proche de la rivière Somone,6 Choucadors à longue queue, un Guêpier nain en chasse (Little Bee-eater, Merops pusillus), et plusieurs Tourterelles maillées (Laughing dove, Spilopelia Senegalensis), la plus abondante des tourterelles au Sénégal. Ont également été observés sur cette section 4 singes Patas ou singe roux (Red monkey, Erythrocercus Patas) glanant de la nourriture dans les champs récoltés.

Euplecte Franciscain (Northern Red Bishop, Euplectes Franciscanus), mâle adulte nuptial chantant, Brousse de Somone, Région de Thiès, Sénégal.Euplecte Franciscain (Northern Red Bishop, Euplectes Franciscanus), mâle adulte nuptial chantant, Brousse de Somone, Région de Thiès, Sénégal. Les Euplectes sont des passereaux granivores qui appartiennent à la famille des Plocéidés, comme les tisserins dont ils partagent le mode de reproduction coloniale et le fait de tisser leur nid. Il en existe 19 espèces, toutes Africaines et spectaculaires par leur livrée nuptiale très colorée, le plus souvent dans les tons rouges et noirs comme ce Franciscain qui réside au Sénégal, mais parfois aussi orange ou jaune.
Euplecte Franciscain, (Northern Red Bishop, Euplectes Franciscanus), mâle adulte nuptial, Brousse de Somone.Euplecte Franciscain, (Northern Red Bishop, Euplectes Franciscanus), mâle adulte nuptial, Brousse de Somone. Les Euplectes Franciscains prennent ce plumage nuptial somptueux un peu avant la saison des pluies, de façon à ce que leurs petits naissent au moment où le mil sera mûr, et donc la nourriture abondante pour leur progéniture. On voit alors souvent des mâles isolés s'égosillant dans les grandes herbes, entouré de jusque une trentaine de femelles qui évaluent sa valeur à la vigueur de son chant et la beauté de son plumage. Puis leurs plumes rouges et noires tomberont, et dans leur livrée internuptiale ils redeviendront de petits oiseaux bruns tout à fait insignifiants, impossibles à distinguer des femelles.
Euplecte Franciscain femelle (Northern Red Bishop, Euplectes Franciscanus), adulte en période nuptiale, Brousse de Somone.Euplecte Franciscain femelle (Northern Red Bishop, Euplectes Franciscanus), adulte en période nuptiale, Brousse de Somone. Autant le mâle de cette espèce exhibe un plumage somptueux en cette période nuptiale, autant celui de la femelle est discret, et rend son identification difficile. Cette identification est plus basée sur l'empressement et l'excitation de multiples femelles autour des mâles dés que ceux-ci volent d'un poste de chant à un autre. Mais déjà dans quelques semaines, une fois les dernières nichées écloses, tous les mâles recouvreront leur plumage internuptial, strictement identique à celui des femelles, en faisant de petits oiseaux marron ternes dont on ne saura plus dire lesquels sont les mâles ou les femelles.
Circaète Jean Le Blanc adulte (Short-toed snake-eagle, Circaetus gallicus) , Brousse de Somone.Circaète Jean Le Blanc adulte (Short-toed snake-eagle, Circaetus gallicus) , Brousse de Somone. En faveur du Circaète Jean le Blanc le dessous principalement clair, en faveur du statut adulte les stries transversales sombres épaisses et le bord de fuite des ailes grisé. Quant au sexe, il s'agit probablement d'une femelle vue l'intense coloration brune de la gorge et du plastron, mais les tâches claires du plastron peuvent aussi faire penser à un mâle chez cet oiseau qui reste très clair.
Tchagras à tête noire (Black-crowned tchagra, Tchagra senegalus), mâle paradant devant 2 femelles attirées par son chant nuptial mélancolique, Brousse de Somone.Tchagras à tête noire (Black-crowned tchagra, Tchagra senegalus), mâle paradant devant 2 femelles attirées par son chant nuptial mélancolique, Brousse de Somone. Pas de dimorphisme sexuel chez le Tchagra. Le mâle est bien sûr à gauche, et les femelles à droite. Nous n'avons pas connu la fin de l'histoire car le trio s'est envolé lorsqu'il a perçu notre présence!
Pélicans gris (Pink-backed pelicans, Pelecanus rufescens) perchés sur un grand baobab de la brousse de Somone.Pélicans gris (Pink-backed pelicans, Pelecanus rufescens) perchés sur un grand baobab de la brousse de Somone. Il y a en fait aussi 2 Pélicans blancs en plumage nuptial (parties jaunâtres du plumage) sur cette photo (à l'extrémité de la branche gauche la plus haute). Inhabituel à cette période pendant laquelle la très grande majorité des pélicans blancs de la région a rejoint le Parc National des oieaux du Djoudj pour s'y reproduire. De même il est très rare à cette période de l'année de rencontrer des Pélicans gris perchés en si grand nombre dans la brousse (encore qu'ils pouvaient voir la lagune de là où ils étaient perchés). Nous avons d'autant plus apprécié le spectacle!!
Guêpier nain (Little Bee-eater, Merops pusillus), adulte s'apprêtant à déglutir la guêpe qu'il vient de capturer, Brousse de Somone.Guêpier nain (Little Bee-eater, Merops pusillus), adulte s'apprêtant à déglutir la guêpe qu'il vient de capturer, Brousse de Somone. Ce joli petit oiseau est le plus abondant des guêpiers observés dans la brousse de Somone. Il est rare de la traverser sans l'y rencontrer, seul ou en famille, sur l'un des ses postes de chasse favoris.
Singe Patas ou singe rouge, ou roux (Patas, Erythrocebus Patas), Femelle portant un bébé, Brousse de Somone, Sénégal.Singe Patas ou singe rouge, ou roux (Patas, Erythrocebus Patas), Femelle portant un bébé, Brousse de Somone, Sénégal. Les Patas restent relativement abondants dans la brousse entourant la RNIC de la Somone. Un groupe d'une trentaine d'individus est particulièrement souvent rencontré dans la zone traversée par les pistes des grues et du gros manguier. Il est toutefois peu fréquent de se trouver nez à nez avec une mère et son petit comme ce fut le cas ce jour là! Après un bref moment d'inattention, réalisant la fuite de ses congénères, la maman s'enfuit à son tour, son petit fermement accroché sous son ventre.

Section 4, traversée du lit de la Somone au niveau du poste RNICS, descente de son estuaire par la piste longeant sa berge Ouest jusque l’Abreuvoir de Thiafoura, remontée dans la brousse de Thiafoura et Guereo via la piste de l’Autour sombre, puis, en la quittant sur la gauche, descente vers le lodge des Manguiers de Guereo, et à partir de ce site retour au poste de la RNICS déjà traversé en longeant le contour Nord de la lagune. Enfin à partir de ce poste descente de l’estuaire de la Somone en direction de la lagune Nord-Est permettant de faire en chemin le comptage des Balbuzards pêcheurs, puis de là retour à la résidence des aigrettes: Cette fin de sortie de plus de 10 km a été accomplie dans la forte chaleur du milieu de journée, réduisant d’autant l’activité des oiseaux et donc leur visibilité. Les principales espèces observées ont été les suivantes : de nouveau un total de 6 Euplectes franciscains mâles, ainsi que quelques femelles, plus difficiles à repérer de fait de leur livrée terne, un Rollier varié (Purple roller, Coracias Naevus), un Gonolek de Barbarie (Yellow-crowned gonolek, Laniarius barbarius), un Bulbul des jardins mâle (Common bulbul, Pycnonotus barbatus), au moins 15 Tisserins cette fois Gendarmes (Village weaver, Ploceus cucullatus), autour de leur colonie reproductrice, au moins 30 Alectos à bec blanc (White-billed buffalo weaver, Bubalornis albirostris) en plusieurs groupes, 2 Tourtelettes d’Abyssinie (Black-billed wood-dove, Turtur abyssinicus). Ont également été observés sur cette section à 2 reprises un rat palmiste ou écureuil fouisseur (Striped Ground squirrel).

Le comptage des Balbuzards Pêcheurs à 13h20 sur la lagune Nord-Est en a observé 15 sur l’extrémité Ouest de la zone, associés à 2 Grandes Aigrettes, et 3 sur le site Est, associés à une seule Grande aigrette, soit un total de 18 Balbuzards. Les comptages de ce type seront récapitulés en fin de séjour.

Cette sortie de 4h30 nous a donc permis d’observer plus de 400 oiseaux appartenant à 32 espèces dont 16 nouvelles pour ce séjour, et 2 espèces de mammifères.

Rollier varié (Purple roller, Coracias naevus) s’apprêtant à déguster le criquet qu'il vient d'attraper, Brousse de Somone.Rollier varié (Purple roller, Coracias naevus) s’apprêtant à déguster le criquet qu'il vient d'attraper, Brousse de Somone. Le rollier varié est relativement commun dans la brousse de Somone et des villages avoisinants. On l'y observe toutefois beaucoup moins souvent que son cousin, le Rollier d'Abyssinie. Peut-être en partie du fait que ses couleurs sont aussi moins éclatantes.
Tisserin gendarme (Village weaver, Ploceus cucullatus, sous-espèce cucullatus), mâle en plumage nuptial perché sur l'un des nids de sa colonie reproductrice, Brousse de Thiafoura, Région de Thiès, Sénégal.Tisserin gendarme (Village weaver, Ploceus cucullatus, sous-espèce cucullatus), mâle en plumage nuptial perché sur l'un des nids de sa colonie reproductrice, Brousse de Thiafoura, Région de Thiès, Sénégal. Le Tisserin gendarme est le tisserin le plus abondant au Sénégal. On peut même observer ses colonies reproductrices à l'intérieur des villages, d'où son nom Anglais. Dans sa sous-espèce nominale (cucullatus), le masque noir déborde sur toute la tête, y compris la nuque et le cou.
Tourtelette d'Abyssinie (Black-billed wood dove, Turtur abyssinicus), Brousse de Guereo, Région de Thiès, Sénégal.Tourtelette d'Abyssinie (Black-billed wood dove, Turtur abyssinicus), Brousse de Guereo, Région de Thiès, Sénégal. La Tourtelette d'Abyssinie, ex colombe d'Abyssinie, est une petite tourterelle du genre Turtur, dont la distribution est limitée à une bande étroite s'étendant du Sénégal à l'Erythrée. C'est une cousine des tourtelettes Amethystine et Emeraudine dont elle ne diffère, principalement, que, par l'absence de reflet métallique au niveau des tâches bleu-nuit qui ponctuent le dessus de ses ailes, alors que celles des deux autres espèces ont un tel reflet métallique, bleu chez l'améthystine et vert chez l'émeraudine, qui font tout leur charme.
Rat Palmiste, ou Ecureuil fouisseur (Striped Ground squirrel, Xerus erythropus), Brousse de Guereo, Région de Thiès, Sénégal.Rat Palmiste, ou Ecureuil fouisseur (Striped Ground squirrel, Xerus erythropus), Brousse de Guereo, Région de Thiès, Sénégal. Ce rongeur est plus apparenté aux écureuils qu'aux rats. C'est un animal commun, souvent rencontré sur les pistes, voire prés des habitations si cela lui donne accès à l'eau. Il vit seul ou par couples, habite et se reproduit dans des terriers de moins d'un mètre de profondeur. Il est considéré comme une peste par les jardiniers et les horticulteurs, sa passion pour le caoutchouc l'amenant à déchirer les tuyaux d'irrigation et autres objets faits de cette matière. Il peut vivre jusque 7 ans en captivité, moitié moins en liberté du fait d'une forte prédation.
Aspect de la zone de comptage des Balbuzards pêcheurs en milieu de journée (ici  13h20), et marée descendante.Aspect de la zone de comptage des Balbuzards pêcheurs en milieu de journée (ici 13h20), et marée descendante. Cette zone se situe à la jonction de la lagune Nord et de la partie sud de l'estuaire de la Somone, à sec en cette saison sèche (voir plus haut la section "les Balbuzards pêcheurs de la lagune de la Somone" à la fin de la présentation du site de la RNIC de La Somone). On peut compter sur cette photo 10 Balbuzards sur une longueur de 25 m. Ce jour là nous en avons compté un total de 18.

Mardi 23 Octobre 2018, 8h30 à 11h, tour de la Lagune de la Somone en pirogue avec inventaire ornithologique du site.

Chacun peut effectuer le tour de la lagune avec un piroguier local pour la somme de 5000 Francs CFA par personne pour la première heure, durée suffisante pour la plupart des visiteurs. Ce montant inclut un droit d’entrée dans la réserve de 2500 FCFA. Une éventuelle seconde heure ne couterait que 2500FCFA. Nous avons personnellement besoin d’au moins 2h pour un inventaire exhaustif des oiseaux présents.

Depuis 2 ans nous faisons la plupart de ces sorties avec Ousmane Faye, qui a développé quelques connaissances ornithologiques, et surtout sait manœuvrer et stabiliser sa pirogue sans à-coup nocif pour la pratique des photos. Le niveau le plus haut de la lagune est atteint environ 1 heure après la marée haute en mer. Nous démarrons donc un peu avant l’heure officielle de la marée haute afin de bénéficier de tirants-d’eau suffisants pour pénétrer certaines zones peu profondes mais riches en oiseaux.

Cette sortie de 2h30 nous a permis d’observer environ 1000 oiseaux de 27 espèces différentes. On trouvera sur Observado le décompte détaillé que nous y avons consigné à cette date. Pour la marche à suivre pour cette consultation, cliquez ici(Comment trouver plus de détails sur Observado de la section « détails des observations »).

Les 10 espèces les plus représentées ont été, comme souvent sur cette lagune, les sternes (environ 350 Sternes caspiennes, voir photos de cette espèce le 21 Octobre, ainsi qu’environ 60 Sternes Royales, 60 Sternes naines et 50 Sternes Caugek, voir photo d’un envol de ces 3 espèces dans l’onglet « Pourquoi cette passion » ). Pour les divers laridés, souvent présents en très grand nombre et mélangés, le comptage a été aidé par la prise de séries de photos. Puis les Courlis Corlieu (123, également plusieurs photos le 21 Octobre), les Cormorans à poitrine blanche (78), les Goélands bruns, qui hivernent souvent en très grand nombre sur la lagune, mais dont seulement 65 étaient déjà arrivés, les Hérons Garde-bœufs (54) et Hérons Cendrés (46), d’autant plus nombreux que la héronnière mixte dans laquelle plusieurs espèces se reproduisent étaient encore active (voir observations du 20 Octobre).

Enfin les Pélicans gris (41), les Pélicans blancs étant au contraire très peu nombreux (3) puisqu’à cette date la plupart ont déjà quitté la lagune pour rejoindre le Parc National des Oiseaux du Djoudj où ils se reproduisent.

Au cours de cette sortie, nous avons également eu 28 contacts avec des Balbuzards pêcheurs perchés sur la mangrove ou en action de pêche. Comme pour les autres espèces, certains ont pu être comptés plusieurs fois du fait de leur mobilité à l’intérieur de la lagune.

Les vedettes de cette sortie ont été un Courlis Corlieu dyschromique (presque blanc au lieu d’être brun comme ses congénères habituels), et un groupe de 21 Bécasseaux sanderling, petit limicole non exceptionnel, mais particulièrement joli, qui se sont montrés très peu farouches.

Les photos qui suivent décrivent les principales étapes de cette sortie de façon plus chronologique.

Milan noir adulte (Black kite, Milvus migrans) survolant un ilot de la lagune à la recherche de nourriture.Milan noir adulte (Black kite, Milvus migrans) survolant un ilot de la lagune à la recherche de nourriture. Seuls 7 milans ont été observés sur la lagune lors de cette sortie. Le nombre d'individus de cette espèce commune au Sénégal y atteint souvent plusieurs dizaines, recherchant poissons ou oiseaux morts ou affaiblis. Noter que seule l'extrémité du bec est noire. Chez une sous-espèce maintenant promue au rang d'espèce à part entière et souvent abondante sur la lagune, le Milan à bec jaune (Yellow-billed kite, Milvus Aegyptius), le bec est entièrement jaune, sans pointe noire. Mais la distinction ne peut se faire que si l'on est très proche de l'oiseau. Certains milans classés "noirs" pouvaient très bien faire partie de cette seconde espèce.
Hérons Garde-boeufs (Western Cattle Egret, Bubulcus Ibis), adulte internuptial et son juvénile, Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de la Somone.Hérons Garde-boeufs (Western Cattle Egret, Bubulcus Ibis), adulte internuptial et son juvénile, Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de la Somone. Au début de son parcours, la pirogue longeait la héronnière que nous avions contemplée quelques jours plus tôt depuis la berge en nous rendant chez Norbert. Ici un adulte qui a perdu ses plumes nuptiales orangées, car la période de reproduction se termine, est accompagné de son juvénile, assez grand pour se promener sur les branches entourant son nid, et qui volera bientôt. Pour ce qui concerne ce dernier, à ce stade ni son bec, ni ses pattes n'ont encore acquis la couleur orange qui caractérise ceux de l'adulte.
Cormorans à poitrine blanche (White-breasted Cormorants, Phalacocrorax Lucidus), envol, Réserve Naturelle Intercommunautaire de La Somone.Cormorans à poitrine blanche (White-breasted Cormorants, Phalacocrorax Lucidus), envol, Réserve Naturelle Intercommunautaire de La Somone. Quelques Cormorans à poitrine blanche pêchaient non loin de la héronnière, et se sont enfuis en voyant s'approcher notre pirogue. Ce cousin de notre Grand Cormoran Européen dont il ne diffère que par sa poitrine blanche et non noire, en a longtemps été considéré comme une sous-espèce Africaine . Jusqu'à ce que les progrès de la génétique lui aient trouvé suffisamment de différences pour justifier sa promotion au rang d'espèce à part entière. Nous n'en avons observé que 78 lors de cette sortie contre souvent plusieurs centaines sur la lagune, car un bon nombre l'avaient déjà quittée pour aller se reproduire dans le Parc National des Oiseaux du Djoudj.
Courlis Cendré (Eurasian curlew, Numenius arquata) s'apprêtant à
déguster un crabe violoniste.Courlis Cendré (Eurasian curlew, Numenius arquata) s'apprêtant à déguster un crabe violoniste. Nous n'avons rencontré ce jour là qu'un seul Courlis cendré, contre 123 Courlis Corlieu, toujours plus abondants ici et dont plusieurs photos ont déjà été publiées sur ce site (voir au 20 Octobre). Noter le bec nettement plus long du Cendré, par ailleurs plus grand, et ne portant pas comme le Corlieu des raies sombres au niveau de la tête, ni de raie sommitale claire.
Chevalier Aboyeur internuptial (Common Greenshank, Tringa Nebularia), Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de la Somone.Chevalier Aboyeur internuptial (Common Greenshank, Tringa Nebularia), Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de la Somone. Nous n'avons compté que 3 Chevaliers Aboyeurs, mais il en existait probablement d'autres parmi un groupe de grands limicoles trop éloignés pour être identifiés avec certitude. Aspect typique sur cette photo de ce grand chevalier d'allure très claire, aux longues pattes verdâtres et au bec légèrement retroussé.
Pélican gris adulte (Pinked-backed pelican, Pelecanus rufescens), s'envolant d'une touffe de mangrove sur laquelle il se reposait, Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de la Somone.Pélican gris adulte (Pinked-backed pelican, Pelecanus rufescens), s'envolant d'une touffe de mangrove sur laquelle il se reposait, Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de la Somone. Nous avons compté 51 Pélicans gris. De Mars à Octobre, on observe habituellement beaucoup plus de Pélicans blancs (plusieurs centaines) que de gris sur la lagune de la Somone, mais durant cette visite nous n'en avons vu que 3: les autres avaient migré jusque le Parc National des Oiseaux du Djoudj où la plupart des Pélicans blancs de l'Afrique de l'Ouest se reproduisent en fin d'année (environ 60000 individus) lorsque la densité des poissons y est la plus élevée. Il n'en reviendront qu'à partir du mois de Février.
Pélican gris adulte (Pinked-backed pelican, Pelecanus rufescens) survolant l'un des bassins principaux de la Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de la Somone.Pélican gris adulte (Pinked-backed pelican, Pelecanus rufescens) survolant l'un des bassins principaux de la Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de la Somone. Ce nombre de 51 Pélicans gris était d'ailleurs relativement modeste pour la lagune. Une partie de ses résidents habituels l'avaient probablement également quittée pour se reproduire, ce que les Pélicans gris font plutôt plus au Sud, dans le Delta du Saloum, puisque l'espèce construit ses nids dans de grands arbres qui manquent au Djoudj. Encore qu'il semble que de plus en plus de Pélicans gris rejoignent maintenant les Pélicans blancs dans le Djoudj. D'autres pouvaient être en train de pêcher dans l'océan au cours de cette matinée.
Héron cendré adulte (Grey Heron, Ardea Cinerea) se reposant sur une touffe de mangrove. Réserve Naturelle d'Intérêt intercommunautaire de La Somone.Héron cendré adulte (Grey Heron, Ardea Cinerea) se reposant sur une touffe de mangrove. Réserve Naturelle d'Intérêt intercommunautaire de La Somone. De nombreux Hérons cendrés, la même espèce que celle que nous rencontrons couramment en Europe, fréquentent la lagune. Nous en avons compté 54 lors de cette sortie, pêchant debout en eau peu profonde, ou se reposant sur les bancs de sable ou dans la mangrove.
Héron cendré adulte (Grey Heron, Ardea cinerea), envol depuis la mangrove, Réserve Naturelle d'Interêt Communautaire de la Somone.Héron cendré adulte (Grey Heron, Ardea cinerea), envol depuis la mangrove, Réserve Naturelle d'Interêt Communautaire de la Somone. Bien sûr, comme la plupart des autres espèces, les Hérons cendrés s'envolent en poussant des cris d'orfraie dés que la pirogue s'approche trop d'eux!
Balbuzard Pêcheur juvénile (Osprey, Pandion Haliaetus) perché dans la mangrove où il consomme le poisson qu'il vient de pêcher, Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de la Somone. Balbuzard Pêcheur juvénile (Osprey, Pandion Haliaetus) perché dans la mangrove où il consomme le poisson qu'il vient de pêcher, Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de la Somone. Mais sur la lagune, ce sont les Balbuzards Pêcheurs qui font la plus grande partie du spectacle. Chez celui-ci, les stries brunes se détachant sur la calotte blanche, et l'aspect écailleux du dos signent le statut juvénile. La puissance que dégage l'aspect de cet "Aigle pêcheur", selon la dénomination que lui donnent les locaux, est déjà impressionnante.
Balbuzard Pêcheur Juvénile (Osprey, Pandion Haliaetus) perché dans la mangrove avec le poisson qu'il vient de pêcher, Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de la Somone. Balbuzard Pêcheur Juvénile (Osprey, Pandion Haliaetus) perché dans la mangrove avec le poisson qu'il vient de pêcher, Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de la Somone. Peut-être encore plus impressionnant lorsqu'il nous dévisage de face, de ses gros yeux de myope très écartés, qui lui permettent de disposer d'un champs de vision particulièrement vaste. Au cours de cette sortie nous avons eu 28 contacts avec des Balbuzards, soit au vol, soit posés sur le sable ou sur la mangrove. Probablement leur nombre était moins élevé car certains ont pu être vus à plusieurs reprises.
Balbuzard Pêcheur juvénile (Osprey, Pandion Haliaetus), envol, Réserve d'Intérêt Communautaire de la Somone.Balbuzard Pêcheur juvénile (Osprey, Pandion Haliaetus), envol, Réserve d'Intérêt Communautaire de la Somone. Le déploiement des ailes avant l'envol permet d'apprécier leur longueur exceptionnelle, assurant un excellent support pendant le vol.
Balbuzard Pêcheur Juvénile (Osprey, Pandion Haliaetus) envol depuis la mangrove, Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de la Somone, Sénégal.Balbuzard Pêcheur Juvénile (Osprey, Pandion Haliaetus) envol depuis la mangrove, Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de la Somone, Sénégal. Et l'envol lui même souligne de nouveau la puissance de ce jeune oiseau dont il faut rappeler qu'au cours de l'automne précédent il a traversé toute l'Europe (les Balbuzards qui hivernent au Sénégal sont nés pour la plupart en Scandinavie) puis l'Afrique du Nord et le Sahara.
Balbuzard pêcheur (Osprey, Pandion haliaetus), adulte scrutant la surface de la lagune de la Somone à la recherche d'une proie. RNIC de la Somone.Balbuzard pêcheur (Osprey, Pandion haliaetus), adulte scrutant la surface de la lagune de la Somone à la recherche d'une proie. RNIC de la Somone. Une image familière dans le ciel de la lagune, celle du Balbuzard pêcheur en action de pêche. Il cherche à repérer sa proie, avant de plonger soudainement sur elle, disparaissant souvent sous l'eau dans un geyser d'éclaboussures. Puis il s'en extirpe, souvent péniblement lorsque sa pêche a été fructueuse, ralenti qu'il est par le poids de son poisson, avant de reprendre progressivement de l'altitude.
Courlis Corlieu dyschromique (Whimbrel, Numenius Phaeopus), Réserve Naturelle d'intérêt Communautaire de La Somone.Courlis Corlieu dyschromique (Whimbrel, Numenius Phaeopus), Réserve Naturelle d'intérêt Communautaire de La Somone. Cet oiseau présent depuis quelques semaines sur la lagune a été une autre vedette de la sortie. Il ne s'agit pas d'un cas d'albinisme, car sa livrée aurait été blanc pur, et ses yeux rouges, ni d'un cas de leucisme, que ses stries brunes ou chamois écartent a priori. Après revue de la littérature spécialisée, cette aberration chromatique correspond probablement à une mutation Pastel, encore appelée "dilution", anomalie à hérédité dominante libre qui transforme le noir des phanères en gris (mais le Corlieu n'a pas ou peu de plumes noires) et les teintes brunes en chamois, ce qui est le cas ici. Cette mutation est souvent rencontrée (et entretenue) par les éleveurs d'oiseaux captifs.
Courlis corlieu leucique (Whimbrel, Numenius Phaeopus) et chevalier Gambette, Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de la Somone.Courlis corlieu leucique (Whimbrel, Numenius Phaeopus) et chevalier Gambette, Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de la Somone. Cet oiseau bizarre ne semblait pas effrayer les autres habitants de la lagune comme le montre le calme olympien de ce Chevalier Gambette (Common Redshank, Tringa totanus) étendu prés de lui sur une langue de sable.
Courlis Corlieu dyschromique et Pluvier argenté internuptial (Grey plover, Pluvialis squatarola), Réserve d'intérêt communautaire de la Somone. Courlis Corlieu dyschromique et Pluvier argenté internuptial (Grey plover, Pluvialis squatarola), Réserve d'intérêt communautaire de la Somone. Pas plus que ce Pluvier Argenté n'a semblé impressionné par ce drôle de courlis apparemment venu le saluer!
Bécasseaux Sanderling (Sanderling, Calidris Alba), Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de La Somone.Bécasseaux Sanderling (Sanderling, Calidris Alba), Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de La Somone. Autres vedettes de la matinée ces 21 charmants Bécasseaux Sanderling, tout blanc et gris dans leur plumage d'hiver, qui se reposaient tout au bout de la lagune, dans une zone que nous n'aurions probablement pas pu atteindre si nous n'avions pas si soigneusement choisi l'horaire de notre visite.
Bécasseaux Sanderling (Sanderling, Calidris Alba), Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de La Somone. Bécasseaux Sanderling (Sanderling, Calidris Alba), Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de La Somone. En période internuptiale le Sanderling est l'un des bécasseaux les plus faciles à identifier, avec son dessus très pâle, et son bec court, droit et noir comme ses pattes. Comme souvent ces Sanderlings se sont montrés fort peu farouches, et nous ont laissé les approcher d'assez prés.
Bécasseaux Sanderling internuptiaux (Sanderling, Calidris Alba), envol, RNIC de la Somone.Bécasseaux Sanderling internuptiaux (Sanderling, Calidris Alba), envol, RNIC de la Somone. Mais nous avons probablement dépassé la limite qu'ils pouvaient tolérer car les voilà d'un seul coup tous envolés pour se reposer une cinquantaine de mètres plus loin. On distingue bien au vol au dessus de l'aile une bande blanche plus large que chez les autres espèces de bécasseaux, soulignée par le bord de fuite noir.
Bécasseaux Sanderling (Sanderlings, Calidris alba), envol dans une zone de repousse de la mangrove, Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de la Somone.Bécasseaux Sanderling (Sanderlings, Calidris alba), envol dans une zone de repousse de la mangrove, Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire de la Somone. Les voici maintenant s'éparpillant dans une zone de mangrove encore courte. Notez en bas et à l'avant un Chevalier Guignette qui les a accompagnés dans leur envol et présente lorsqu'il vole le même type de barre blanche large au dessus de l'aile.
Bécasseaux Sanderling internuptiaux au vol (Sanderlings, Calidris Alba), RNIC de la Somone. Bécasseaux Sanderling internuptiaux au vol (Sanderlings, Calidris Alba), RNIC de la Somone. Ce gros plan permet de mieux apprécier les motifs du plumage de ce joli bécasseau au vol.
Hérons Garde-boeufs (Cattle egrets, Bubulcus ibis), adulte nourissant un grand juvénile, Héronnière pluri-espèces de la RNIC de la Somone.Hérons Garde-boeufs (Cattle egrets, Bubulcus ibis), adulte nourissant un grand juvénile, Héronnière pluri-espèces de la RNIC de la Somone. Pendant notre retour, passant de nouveau devant la Héronnière nous avons eu la chance d'observer le nourrissage d'un grand juvénile de Héron Garde-boeufs par l'un de ses parents.
Chien nageant prés de la Héronnière de la RNIC de la Somone à la recherche d'oisillons tombés du nid ou qui se seraient aventurés sur les branches basses et qu'il pourrait dévorer.Chien nageant prés de la Héronnière de la RNIC de la Somone à la recherche d'oisillons tombés du nid ou qui se seraient aventurés sur les branches basses et qu'il pourrait dévorer. Mais nous avons aussi rencontré ce chien qui nageait en direction de la Héronnière. Sa morphologie, grand chien brun roux, est typique de celle des chiens abandonnés à La Somone par les locaux, et qui retournent à l'état sauvage sur les bancs de sable de la lagune. Ces chiens n'ont pas d'autre choix pour survivre que de traquer les oiseaux de la Réserve pour se nourrir. Ils sont une plaie de la RNIC de la Somone et font l'objet de campagnes périodiques de destruction à l'aide de boulettes empoisonnées.

Mercredi 24 Octobre 2018, 10h à 12h30, tour pédestre de la Réserve Naturelle de Popenguine (RNP) avec inventaire naturaliste du site.

Pour plus de détails sur ce site, ainsi que ses plans, se référer à la présentation du site de la RNP.

Ce tour de 2h30 (3 à 4 km) nous a permis d’observer une centaine d’oiseaux appartenant à 25 espèces dont 8 nouvelles par rapport à celles déjà vues au cours de ce séjour (Calao à bec noir, Echasse blanche, Martin-chasseur du Sénégal, Rollier d’Abyssinie, Tourterelle masquée, Tourterelle vineuse, Traquet brun, Veuve à collier d’or ), soit un total de 58 espèces d’oiseaux vues à ce stade. Nous avons aussi vu 2 mammifères, un écureuil fouisseur (Xerus erythropus) déjà rencontré à plusieurs reprises, etun Singe vert, ou Vervet vert (Green monkey, Chlorocaebus Sabbaeus) et 2 insectes intéressants. La liste des espèces vues, et le nombre d’individus de chaque espèce ont été consignés sur Observado (pour accéder à ces données, voir comment trouver plus de détails sur Observado)

Nous nous sommes d’abord rendus au plan d’eau qui, environ 6 semaines après une saison des pluies déficitaire, ne contenait plus qu’une quantité d’eau minime. Nous y avons observé 7 Hérons cendrés, 5 Vanneaux éperonnés, 5 Courlis Corlieu, 2 Chevaliers aboyeur et 2 Chevaliers Guignette. L’observation la plus intéressante fut constituée par 2 Echasses blanches juvéniles. Au retour, c’est aussi derrière le plan d’eau que nous avons vu passer un Vervet vert adulte. Les noms anglais et latins de ces espèces peuvent être trouvés dans la liste complète des espèces citées dans notre site ( SVP mettre ici un lien pour la liste des espèces). Toutes les photos de chaque espèce disponibles dans notre site peuvent aussi être trouvées en cliquant sur le nom latin de l’espèce, ou via la recherche par mot-clef

Echasses blanches juvéniles (Black-winged stilts, Himantopus Himantopus), Réserve Naturelle de Popenguine.Echasses blanches juvéniles (Black-winged stilts, Himantopus Himantopus), Réserve Naturelle de Popenguine. La longueur extraordinaire des pattes, plus rouges chez l'adulte, n'apparait pas sur ce cliché du fait de leur immersion. En faveur du caractère juvénile, la couleur brun-terne du dos et des ailes. Ces dernières seraient noires chez l'adulte des 2 sexes. Le dos serait aussi noir chez l' adulte mâle. On notera aussi le caractère légèrement retroussé du bec, beaucoup plus accentué chez un autre membre de la famille des récurvirostridés, l'Avocette élégante (Recurvirostra avosetta).

Nous nous sommes ensuite engagés dans le sentier accidenté qui traverse la savane jusque les confins de Guéreo. Les photos ci-dessous montrent une vue de cette savane à acacias encore en fleurs 6 semaines après la fin de la saison des pluies. Nous y avons observé un premier mâle deVeuve à collier d’or,2 Rolliers d’Abyssinie, 1 Rollier Varié,6 Choucadors à longue queue,15 Calaos occidentaux,8 Calaos à bec noir, 1 Traquet brun,2 Tourtelettes d’Abyssinie et beaucoup de Tourterelles :15 Tourterelles maillées,2 Tourterelles masquées et 1 Tourterelle vineuse.

Nous avons également vu voler ou planer au-dessus de la savane, y cherchant leur pitance, 3 Milans noirs ou à bec jaune (volant trop haut pour une identification plus précise),2 Circaètes Jean Le Blanc et 3 Balbuzards pêcheurs, soit 3 rapaces déjà rencontrés à plusieurs reprises au cours des jours précédents.

Acacias sauvages en fleurs fin Octobre dans la Réserve de Popenguine. Acacias sauvages en fleurs fin Octobre dans la Réserve de Popenguine. Les acacias profitent de la saison des pluies et du début de l'hivernage, période pendant laquelle les sols sont encore gorgés d'eau, pour fleurir et fructifier. Les arbres cette famille font partie des espèces les plus communes au Sénégal. On les appelle aussi Mimosas (et les fleurs de ceux-ci, voir aussi plus loin celles qui entourent le Tisserin Gendarme, correspondent tout à fait à celles des Mimosas introduits dans le Sud de la France), Robiniers ou Tamarins.L’acacia du Sénégal fut réputé pour la gomme que l’on extrayait de son écorce, et qu'on utilisait pour traiter de nombreux symptômes et maladies en Médecine traditionnelle. Mais cette utilisation médicinale tombe peu à peu dans l’oubli.
Veuve à collier d'or (Sahel Paradise Whydah, Vidua Orientalis), mâle en plumage nuptial, Réserve Naturelle de Popenguine.Veuve à collier d'or (Sahel Paradise Whydah, Vidua Orientalis), mâle en plumage nuptial, Réserve Naturelle de Popenguine. La Veuve à collier d'or fait partie des oiseaux de Paradis Africains, dont les mâles en plumage nuptial sont caractérisés par une queue d'une longueur extravagante. Cette queue somptueuse a pour eux l'avantage de leur donner une chance de transmettre leurs gènes via la séduction qu'elle exerce chez les femelles qui accepteront de ce fait de se laisser féconder par ces mâles magnifiques. Mais elle a aussi l'inconvénient majeur de les exposer à un risque de prédation élevée par les rapaces, les rendant beaucoup plus visibles que les oiseaux plus ordinaires, et ralentissant leur vol (voir photos suivantes, prises à Popenguine à des dates antérieures).
Veuve à collier d'or (Sahel Paradise Whydah, Vidua Orientalis), mâle et femelle en plumage nuptial, Réserve Naturelle de Popenguine, Novembre 2016.Veuve à collier d'or (Sahel Paradise Whydah, Vidua Orientalis), mâle et femelle en plumage nuptial, Réserve Naturelle de Popenguine, Novembre 2016. En ce qui concerne le mâle, une queue aussi volumineuse peut manifestement gêner l'oiseau dans ses mouvements en cas de poursuite par un prédateur à l'intérieur d'un buisson. Une femelle, certainement attirée par l'appendice somptueux du mâle, figure aussi sur cette photo, en bas et à droite. Elle n'est pas nette, mais on voit tout de même qu'il s'agit d'un petit oiseau brun insignifiant, à queue courte, bien difficile à différencier des autres membres du LBB (Little Brown Bird Business) des anglophones qui désignent ainsi tous les petits oiseaux bruns difficiles à identifier.
Veuve à collier d'or (Sahel Paradise Whydah, Vidua Orientalis), mâle en  plumage nuptial au vol, Réserve Naturelle de Popenguine, Novembre 2016.Veuve à collier d'or (Sahel Paradise Whydah, Vidua Orientalis), mâle en plumage nuptial au vol, Réserve Naturelle de Popenguine, Novembre 2016. On voit que cette queue immense triple la longueur de l'oiseau, et donc sa visibilité, et, par sa prise au vent, réduit l'efficacité (rapidité et précision) de son vol. Heureusement pour lui, à la fin de la courte période de reproduction, les rectrices tombent, comme toutes les plumes colorées, et le mâle redevient lui aussi un petit oiseau brun insignifiant jusqu'au printemps suivant.
Rollier d'Abyssinie au vol (Abyssinian Roller, Coracias Abyssinicus), adulte en plumage nuptial.Rollier d'Abyssinie au vol (Abyssinian Roller, Coracias Abyssinicus), adulte en plumage nuptial. Le Rollier d'Abyssinie est l'un des plus beaux oiseaux d'Afrique tropicale. Par chance, il est relativement commun. Bien que de qualité médiocre, cette photo permet d'apprécier la richesse de ses couleurs en vol. Il est très difficile d'obtenir de bonnes photos de cet oiseau au vol, et c'est la raison pour laquelle nous avons gardé celle-ci.
Choucador à longue queue (Long-tailed glossy starling, Lamprotornis caudatus), Réserve naturelle de Popenguine.Choucador à longue queue (Long-tailed glossy starling, Lamprotornis caudatus), Réserve naturelle de Popenguine. Les Choucadors sont un ensemble d'espèces de passereaux Africains de la famille des étourneaux (Sturnidés), généralement d'une taille proche de celle du merle, et très richement colorés. Parmi ceux qui vivent au Sénégal, le Choucador à longue queue est le plus facile à identifier du fait de la longueur de leur appendice caudal. Ils vivent généralement en groupe et sont très bruyants.
Couple de Calaos Occidentaux (Western red-billed Hornbill, Tockus Kempi)Couple de Calaos Occidentaux (Western red-billed Hornbill, Tockus Kempi) Le Calao occidental a longtemps été appelé plus simplement "Calao à bec rouge". Mais des études génétiques ont montré que la sous-espèce de Calao à bec rouge qu'on observait en Afrique de l'Ouest, et qui se distingue des autres par le noir qui entoure l'oeil, est suffisamment distincte génétiquement des autres (dont l'oeil est entouré de blanc), pour la promouvoir au rang d'espèce à part entière, ce qui a aussi conduit à changer son nom. Sur cette photo la femelle est à gauche, comme l'indique son bec, plus court que celui du mâle. Le Calao Occidental est une espèce commune au Sénégal.
Calao à bec noir (African grey Hornbill, Lophoceros nasutus), mâle adulte, Sénégal.Calao à bec noir (African grey Hornbill, Lophoceros nasutus), mâle adulte, Sénégal. Comme la plupart des calaos, le Calao à bec noir niche dans une cavité d'un arbre, dont la femelle ferme presque complétement l'orifice avec un ciment fait de boue séchée. Ainsi elle se mets, ainsi que sa nichée, à l'abri des prédateurs. Pendant toute la couvée, puis les 3 à 5 semaines requises pour l'élevage des jeunes, elle reste ainsi murée, et toute la famille est nourrie par le mâle qui peut tout juste introduire son bec à travers la fente pour leur déposer la nourriture. La femelle n'élargit la sortie du nid que quand les jeunes sont prêts à voler.
Tourterelle Vineuse (Vinaceous Dove, Streptopelia Vinacea), SénégalTourterelle Vineuse (Vinaceous Dove, Streptopelia Vinacea), Sénégal La Tourterelle Vineuse partage avec les Tourterelles Rieuse, Pleureuse, et à collier la présence d'un demi collier postérieur noir, et des couleurs rosâtres de la poitrine et de la tête. Sa spécificité est d'avoir le dessous des ailes gris, mais ce n'est pas facile à voir! C'est surtout par son chant qu'on la reconnait, répétition très rapide de 3 notes dont le martèlement rythme l'ambiance sonore de la brousse.
 Traquet Brun (Anteater Chat, Myrmecocichla aethiops). Traquet Brun (Anteater Chat, Myrmecocichla aethiops). Cet oiseau brun ou, à distance, noir, de la taille d'un merle, attire peu l'attention hormis lors de son envol. Apparaissent alors 2 tâches blanches très visibles au niveau des "mains" (parties externes de chaque aile), qui facilitent bien sur son identification.

Dans la savane nous avons aussi observé 2 insectes intéressants,le papillon Belle-dame, et un coléoptère très coloré, le Mylabre Africain.

Belle-dame ou Vanesse des chardons (Vanessa cardui), Réserve Naturelle de Popenguine. Belle-dame ou Vanesse des chardons (Vanessa cardui), Réserve Naturelle de Popenguine. La Belle-dame fait partie de la famille des Nymphalidés, et, comme tous les papillons de l'ordre des Lépidoptères. C'est un papillon migrateur, dont les troupes peuvent parcourir de très longues distances. Sa particularité n'était pas sa présence dans la réserve de Popenguine, car on peut l'observe partout dans le monde (et particulièrement en France) à l'exception des poles. C'était surtout son abondance ce jour là: plus de 500, en fait probablement plus du double. Nous ne l'avions personnellement jamais observée sur ce site.
Mylabre Africain (Hycleus trifasciatus), Réserve Naturelle de Popenguine.Mylabre Africain (Hycleus trifasciatus), Réserve Naturelle de Popenguine. Ce coléoptère fait partie de la famille des meloidés dont au moins une autre espèce, porteuse d'un schéma de couleurs assez proche vit en France. Ses larves se développent à l'intérieur d'œufs de criquets ou de blattes, et l'insecte adulte se nourrit de fleurs. Relativement commun au Sénégal. Aucune dangerosité
Mylabre Africain (Hycleus trifasciatus), envol, Réserve Naturelle de Popenguine.Mylabre Africain (Hycleus trifasciatus), envol, Réserve Naturelle de Popenguine. Un peu troublé par l'attention que nous lui portions, notre mylabre s'est envolé, nous permettant ce dernier cliché.

Au retour, nous sommes repassés par le plan d’eau sans y observer de nouvel oiseau, puis par le pont qui enjambe le petit canal d’écoulement du trop-plein, en contrebas duquel nous avons observé plusieurs oiseaux en train de se désaltérer, ou s’apprêtant à le faire :2 mâles supplémentaires de Veuves à collier d’or, 4 Euplectes Franciscains mâles, et plusieurs Tisserins gendarmes qui, par commodité, avaient construit leurs nids près de la poche d’eau résiduelle, probablement parce qu’elle reste remplie une bonne partie de l’année.

Veuve à collier d'or (Sahel Paradise Whydah, Vidua Orientalis), mâle en plumage nuptial. Réserve Naturelle de Popenguine.Veuve à collier d'or (Sahel Paradise Whydah, Vidua Orientalis), mâle en plumage nuptial. Réserve Naturelle de Popenguine. Ce mâle exhibant fièrement son énorme queue stationnait à une distance du point d'eau suffisante pour éviter tour conflit avec celui qui était en train de boire.
Veuve à collier d'or (Sahel Paradise Whydah, Vidua Orientalis), mâle  nuptial buvant, Réserve Naturelle de Popenguine.
Veuve à collier d'or (Sahel Paradise Whydah, Vidua Orientalis), mâle nuptial buvant, Réserve Naturelle de Popenguine. Tandis que celui-ci se désaltérait longuement de l'eau croupie qui stagnait dans ce petit canal d'évacuation, en cette fin de matinée à la température déjà torride.
Euplectes Franciscains (Northern Red Bishop, Euplectus Franciscanus), mâles nuptiaux, Réserve Naturelle de Popenguine.Euplectes Franciscains (Northern Red Bishop, Euplectus Franciscanus), mâles nuptiaux, Réserve Naturelle de Popenguine. Sur les branches d'un acacia en fleurs surplombant le petit canal d'écoulement, 4 mâles d'Euplectes Franciscains attendaient leur tour dans leur superbe livrée nuptiale, sans manifester d'animosité les uns vis à vis des autres. Il faut dire qu'aucune femelle ne se situait dans les parages, ce qui aurait pu les rendre plus belliqueux.

Peu après notre départ de Popenguine, nous avons du stopper notre voiture une dizaine de minutes pendant qu’un ânon facétieux se roulait en tous sens sur la route nationale !

Âne vautré sur la chaussée, un spectacle typique au Sénégal.Âne vautré sur la chaussée, un spectacle typique au Sénégal. La nationale a été élargie et refaite à neuf pour rejoindre le nouvel autoroute Dakar-M'bour, mais son trafic n'échappe pas pour autant à une des plaies de la circulation au Sénégal, la présence du bétail sur de nombreuses voies de communication. A cet égard, les ânes sont les plus dangereux, car entêtés et ne semblant pas conscients des dangers qu'ils courent eux mêmes du fait de leur comportement.
Ânon marchant à contre sens sur la voie de circulation, juste à la sortie d'un virage sans visibilité.Ânon marchant à contre sens sur la voie de circulation, juste à la sortie d'un virage sans visibilité. Après quelques minutes le jeune animal, car il s'agissait d'un ânon, s'est relevé, mais pour remonter la route à contresens dans ce virage sans visibilité. Les ânes adultes sont capables de comportements aussi dangereux. Il n'est pas rare d'en trouver immobiles au milieu de la voie, de jour comme parfois de nuit. On ne s'étonne donc pas de trouver fréquemment leurs cadavres jonchant les bas-côtés.

Après notre retour à Somone, nous y avons aussi observé le même jour : à 14h30 13 Balbuzards pêcheurs se reposant sur la zone de comptage déjà décrite, et vers 19h 2 Grand-Ducs du Sahel perchés sur le toit d’une maison proche de La Saga.


Le premier but de cette escapade de 2 jours était la recherche de cigognes noires (Black stork, Ciconia nigra) dans la région de Kaolack où nous en avions observé les 2 années précédentes. Nous espérions pouvoir les approcher d’assez prés pour lire leurs éventuelles bagues à l’aide de nos jumelles, ou de photographies.

Les cigognes blanches sont connues de tous. Ce n’est pas le cas de leurs cousines noires qui sont en France des oiseaux rares et plutôt mystérieux. Après qu’elles aient disparu d’Europe de l’Ouest au XIXème siècle, on a constaté ieur retour progressif à partir des années 70. Trente à soixante couples nicheraient aujourd’hui de nouveau en France, presque incognito puisque ces oiseaux sont très farouches et cachent leur nid au fonds des bois. Aussitôt leurs petits capables d’entreprendre ce long voyage, elles migrent en Afrique où elles trouveront assez de nourriture pour passer l’hiver, et n’en reviennent qu’au printemps.

Cigognes noires (Black storks, Ciconia nigra), adultes hivernant en 2016 sur le marigot de Koutal, Région de Kaolack-Ndiaffate, Sénégal.Cigognes noires (Black storks, Ciconia nigra), adultes hivernant en 2016 sur le marigot de Koutal, Région de Kaolack-Ndiaffate, Sénégal. On distingue 5 cigognes noires (Black stork, Ciconia nigra) hivernantes, cherchant leur nourriture (poissons, grenouilles, lézards, insectes) dans le marigot ou sur ses berges, ainsi que 2 grandes aigrettes (Great egret, Ardea alba) et, sur la droite, la moitié d'un Héron cendré (Grey heron, Ardea cinerea).
Cigognes noires (Black storks, Ciconia nigra), adultes hivernant prés du marigot de Koutal en Décembre 2016, Région de Kaolack, Sénégal. Cigognes noires (Black storks, Ciconia nigra), adultes hivernant prés du marigot de Koutal en Décembre 2016, Région de Kaolack, Sénégal. Trois autres individus à la recherche de nourriture dans ce marigot contenant encore quantité d'eau fraiche (non salée). Dans quelques semaines, du fait de la saison sèche, ce marigot sera asséché, et seuls les marigots alimentés par le reflux de l'océan à marée haute dans le réseau du fleuve Saloum seront encore en eau. Mais cet apport d'eau étant salé, les cigognes noires partiront chercher ailleurs de l'eau non salée. En 2017 nous n'étions venus à Kaolack qu'en Janvier, et pour cette raison nous ne les avons pas vues.
Cigognes noires (Black storks, Ciconia nigra), 2 adultes et un juvénile, marigot de Koutal, région de Kaolack, Sénégal. Cigognes noires (Black storks, Ciconia nigra), 2 adultes et un juvénile, marigot de Koutal, région de Kaolack, Sénégal. Le juvénile se trouve au premier plan, reconnaissable à sa couleur brune plutôt que noire éclatante avec des reflets violets comme chez l'adulte. On distingue aussi dans le champs de ma caméra deux grandes aigrettes et une aigrette garzette. Cette photo a été prise début Décembre 2016, alors que nous avions dénombré plus de 20 cigognes noires sur le site. Fin Décembre, les marigots d'eau non salée étaient à sec, et les cigognes noires avaient quitté la région.

Les trajets migratoires, et les points de chute des cigognes noires d’Europe de l’Ouest sont mal connus. Les connaissances progressent toutefois grâce au baguage au nid des juvéniles, ou de façon plus exceptionnelle à la pose de radio-émetteurs sur les oiseaux. Le numéro des bagues est souvent lisible à distance, ce qui permet d’identifier les oiseaux et de transmettre leur position à des centres dédiés, contribuant ainsi au progrés des connaissances sur cette espèce fascinante.

Bien sur nous n’étions pas certains de trouver de nouveau des cigognes noires dans la région de Kaolack, mais nous verrions sans doute d’autres oiseaux intéressants, et de plus ce trip était aussi pour nous l’occasion de revisiter la Réserve de Fathala que nous avions appréciée à plusieurs reprises par le passé (voir la présentation du site de cette réserve).

27 Octobre: Depuis Somone, c’est en moins d’1h30 que Hilda, notre vieux Landcruiser, nous amenait à Kaolack que nous traversions sans nous attarder. Les cigognes noires séjournent en effet généralement au Sud de cette ville, soit le long de la zone de la « Salt Production area and Shipping », vaste marais-salant industriel doublé d’une zone d’exportation du sel contingue au fleuve Saloum, soit sur le marigot de Koutal qui lui fait face, les 2 sites pouvant être observés depuis la route qui mène à Passy et Toubacouta .

Ce jour là nous avons observé une faune aquatique abondante sur le second site [88 Vanneaux du Sénégal(African wattled lapwing) associés à53 Vanneaux éperonnés(Spur-winged lapwing, Vanellus spinosus) et 74 Hérons Garde-bœufs (Cattle egret, Bubulcus ibis), quelques Hérons cendrés, des Aigrettes et des Pélicans gris (Pink-backed pelican, Pelecanus rufescens] , mais aucune cigogne noire !

Vanneaux du Sénégal (African wattled-lapwings, Vanellus Senegallus),  Eperonnés (Spur-winged lapwings, Vanellus spinosus) et Hérons Garde-boeufs (Cattle egrets, Bubulcus ibis), Marigot de Koutal, Région de Kaolack, Sénégal.Vanneaux du Sénégal (African wattled-lapwings, Vanellus Senegallus), Eperonnés (Spur-winged lapwings, Vanellus spinosus) et Hérons Garde-boeufs (Cattle egrets, Bubulcus ibis), Marigot de Koutal, Région de Kaolack, Sénégal. Tous ces oiseaux adeptes des milieux humides semblaient tirer parti de la relative fraicheur de l'eau pour endurer le soleil brulant du début d'aprés-midi.
Gros plan sur 2  vanneaux du Sénégal adultes (African-wattled lapwing,Vanellus senegallus), marigot de Koutal, Région de Kaolack, Sénégal.Gros plan sur 2 vanneaux du Sénégal adultes (African-wattled lapwing,Vanellus senegallus), marigot de Koutal, Région de Kaolack, Sénégal. Le vanneau du Sénégal est aisément reconnu par les caroncules jaunes qui encadrent la base de son bec, et qui sont associées à un dessin caractéristique de son front: barre rouge horizontale s'étendant d'une orbite, à l'autre, surmontée d'un panneau blanc qui atteint presque le sommet de la calotte.
Grande aigrette (Great egret, Ardea alba) s'apprêtant à avaler le minuscule poisson qu'elle vient de pêcher, Marigot de Koutal, Région de Kaolack, Sénégal.Grande aigrette (Great egret, Ardea alba) s'apprêtant à avaler le minuscule poisson qu'elle vient de pêcher, Marigot de Koutal, Région de Kaolack, Sénégal. Ce n'est pas tout de l'attraper, encore faut-il ne pas se louper pour l'avaler! Noter aussi le trait commissural qui dépasse largement l'oeil en arrière, permettant dans les cas difficiles la distinction entre la grande aigrette, dont le bec est orange en phase internuptiale, et l'aigrette ou héron intermédiaire, également tout blanc sauf le bec orange, et qui ne diffère donc de la Grande aigrette que par sa taille un peu plus petite, et le trait commissural qui chez lui s'interrompt au niveau de l'oeil.

Soirée du 27 et matinée du 28 Octobre : Une heure plus tard, après avoir poursuivi notre quête dans divers marigots accessibles depuis la route, toujours bredouilles, nous décidions de rejoindre sans plus tarder la Réserve de Fathala de façon à bénéficier d’une sortie terrain en fin de journée, remettant au lendemain la poursuite de nos recherches des cigognes noires.

Nous avons en fait aussi passé la nuit dans la réserve, ce qui nous a permis d’y faire 2 sorties dans l’une des Toyotas type safari de la réserve, l’une de 16h à 18h soit à la nuit, l’autre de 7h30 à 9h30. Ces randonnées cahotantes à travers la forêt sèche de Fathala nous ont permis d’observer, outre de magnifiques Cailcedrats (Khaya Senegalensis) pouvant mesurer jusque 35m de hauteur, un total de 9 espèces de mammifères et de 23 espèces d’oiseaux. Leur liste détaillée peut être trouvée sur le site d’Observation.org en insérant comme paramètres de la demande Jacques Buvat, le Site « Senegal-Delta du Saloum ramsar site [SN] », et les dates 27 au 28 Octobre. (§ Comment trouver plus de détails sur les observations)

En ce qui concerne les mammifères, c’est l’Eland de Derby qui fut la vedette de cette visite. Cette antilope est en effet une rareté, puisqu’ en particulier sa sous-espèce occidentale observée à Fathala a été classée en danger critique d’extinction. De plus c’est un animal magnifique, et la plus grosse antilope Africaine. En 2 sorties nous en avons rencontré 6, 3 mâles et 3 femelles. Selon la guide de la réserve,il y en avait à cette époque 62 dans la réserve.

Trois Elands de Derby mâles de la sous-espèce occidentale traversent une clairière de la Réserve de Fathala, Sénégal.Trois Elands de Derby mâles de la sous-espèce occidentale traversent une clairière de la Réserve de Fathala, Sénégal. Cette énorme et magnifique antilope (la plus grosse antilope Africaines, 400 à 800 kg, jusque 1000 pour les plus gros mâles) est caractérisée par ses 15 rayures verticales contre seulement 12 pour la sous-espèce de l'Est, un peu moins menacée. Noter la belle termitière cathédrale qui occupe une partie de la clairière, et dépasse largement les 2m de hauteur. Il en existe beaucoup d'autres dans la réserve.
Eland de Derby (Giant Eland, Taurotragus derbianus ssp derbianus), mâle adulte, Réserve de Fathala, Région de Fatick, Sénégal.Eland de Derby (Giant Eland, Taurotragus derbianus ssp derbianus), mâle adulte, Réserve de Fathala, Région de Fatick, Sénégal. La sous-espèce occidentale de l'Eland de Derby a été classée en 2008 en danger critique d'extinction. Elle n'existe plus qu'au Sénégal, avec environ 250 individus, exclusivement dans le Parc du Niokolo-Koba (environ 170) et les Réserves de Bandia et de Fathala qui contribuent donc largement à la sauvegarde de cette espèce. Notre guide nous annonçait 36 individus à Fathala, avec un taux de reproduction satisfaisant. La réserve de Bandia a démarré un programme d'identification génétique de chaque individu, de façon à réduire à leur minimum les risques de consanguinité dans la descendance. Celle de Fathala y participe bien sur.
Elands de Derby (Giant Eland, Taurotragus derbianus ssp derbianus), mâle adulte dominant humant l'air pour y identifier les phéromones de ses femelles, Réserve de Fathala, Sénégal.Elands de Derby (Giant Eland, Taurotragus derbianus ssp derbianus), mâle adulte dominant humant l'air pour y identifier les phéromones de ses femelles, Réserve de Fathala, Sénégal. Comme chez beaucoup de ruminants, un mâle dominant "règne" sur les femelles adultes du groupe, et est renseigné sur leur réceptivité par l'émission au moment de l'oestrus (chaleurs) d'hormones volatiles appelées phéromones. Les mâles non dominants vivent en un groupe séparé, et s'entrainent au combat jusqu'à ce que l'un d'entre eux soit capable de défaire le dominant et de prendre sa place.

Parmi les autres gros mammifères, c’est sans aucun doute l’unique Rhinoceros blanc de la réserve qui fait la plus grosse impression. Comme souvent à Fathala, le rhinoceros était escorté dans presque tous ses déplacements par plusieurs Phacochères, une espèce très abondante dans la réserve.

Eland de Derby (Giant Eland, Taurotragus derbianus ssp derbianus), mâle adulte nous observant derrière un écran de verdure, Réserve de Fathala, Sénégal.Eland de Derby (Giant Eland, Taurotragus derbianus ssp derbianus), mâle adulte nous observant derrière un écran de verdure, Réserve de Fathala, Sénégal. Ce cliché permet d'apprécier la structure très forte et spiralée des cornes de l'Eland de Derby. Cette structure, leur taille (plus importante chez le mâle), et leur plus grand écartement permettent de le distinguer de son cousin, l'Eland du Cap, un peu plus petit, et non menacé. Mais elle a aussi contribué à la quasi disparition de cette magnifique espèce toujours chassée en Afrique de l'Est pour son prestigieux trophée. Le Ghost, ou Lord Eland comme l'appellent les chasseurs anglo-saxons pour la difficulté à suivre sa trace et l'abattre, est malheureusement considéré comme l'un des achèvements des chasseurs de trophée.
Rhinocéros blanc (White rhinoceros, Square-lipped rhinoceros, Ceratotherium simum), mâle après son bain de boue, Réserve de Fathala, Sénégal.Rhinocéros blanc (White rhinoceros, Square-lipped rhinoceros, Ceratotherium simum), mâle après son bain de boue, Réserve de Fathala, Sénégal. C'est certainement dans cet accoutrement que le Rhinoceros parait le plus impressionnant. Il faut cependant dire que le rhino de Fathala ne parait guère inquiétant, vaquant souvent calmement à ses occupations à quelques mètres seulement des visiteurs. N'oublions pas cependant qu'il a tué sa femelle récalcitrante d'un coup de corne lors d'un moment de colère, et en dépit de son apparente placidité, s'il s'approche du camp il en est toujours séparé par une cloture électrique.
Phacochère adulte (Warthog, Phacochaerus africanus) au sortir de son bain de boue, Réserve de Fathala, Région de Fatick, Sénégal.Phacochère adulte (Warthog, Phacochaerus africanus) au sortir de son bain de boue, Réserve de Fathala, Région de Fatick, Sénégal. Probablement ce mâle phacochère avait-il voulu imiter son copain le rhino en s'enduisant de boue comme lui! Quoiqu'il en soit le phacochère est l'un des rares relativement gros mammifères qui soit parvenu à survivre au Sénégal en dehors des parcs nationaux, probablement parce que sa viande est considérée impure, et est interdite à la consommation chez les musulmans qui constituent 90% de la population Sénégalaise.

Nous n’avons vu cette fois qu’un seul Cobe Defassa, une jolie femelle, mais nous avions eu l’occasion d’en voir plus par le passé, venant parfois boire devant la fermeture fenêtrée de notre tente. Nous avons été plus heureux en observant 5 des 8 girafes présentes dans la réserve, selon notre guide. Nous avons aussi vu 10 des 14 zèbres de Burchell présents à Fathala. Ils n’étaient que 4 lors de leur introduction en 2003. Par contre aucune Antilope rouanne au tableau, mais elles sont farouches et nous en avions vu lors de visites antérieures (voir la présentation du site de la Réserve). Pas non plus d’Impala , une espèce introduite lors de la création de la réserve, mais qui n’a réussi à se maintenir dans cette forêt claire malgré l’absence de prédateur. Le dernier mammifère vu était le banal écureuil fouisseur ou rat palmiste (Xerus erythropus) que nous n’avons pas photographié.

Cobe Defassa ( Defassa Waterbuck, Kobus ellipsiprymnus defassa) femelle adulte nous observant à travers la végétation, Réserve de Fathala,  Sénégal.Cobe Defassa ( Defassa Waterbuck, Kobus ellipsiprymnus defassa) femelle adulte nous observant à travers la végétation, Réserve de Fathala, Sénégal. Une grande et belle antilope, que l'on trouve plus souvent à proximité de zones humides, mais celles-ci sont proches dans le delta du Saloum. Seul le mâle porte des bois. Nous en avons vu plus lors d'autres visites.
Girafes d'Afrique du Sud (Cape Giraffes, Giraffa giraffa ssp giraffa), Réserve de Fathala, Région de Fatick, Sénégal.Girafes d'Afrique du Sud (Cape Giraffes, Giraffa giraffa ssp giraffa), Réserve de Fathala, Région de Fatick, Sénégal. Les 5 girafes importées d'Afrique du Sud, ont eu du mal à s'implanter à Fathala, particulièrement du fait d'un incendie survenu peu après l' ouverture de la réserve. Elles sont toutefois parvenues à procréer et sont maintenant 8. C'était la première fois que nous les voyions, mais à vrai dire, habitués à en voir dans de nombreux autres sites Africains, nous ne les avons jamais vraiment recherchées à Fathala.
Zèbres de Burchell (Burchell's zebra, Equus quagga burchelli), Réserve de Fathala, Région de Fatick, Sénégal.Zèbres de Burchell (Burchell's zebra, Equus quagga burchelli), Réserve de Fathala, Région de Fatick, Sénégal. L'implantation à Fathala des Zèbres des plaines, ou de Burchell, est par contre une relative réussite puisque de 4 en 2003 ils sont aujourd'hui 14. Pourtant l'environnement de la forêt de Fathala paraissait peu propice à leur maintien. Cependant les zébres n'ont pas pour l'instant de prédateur sur place, et ils fréquentent surtout une grande clairière herbacée manifestement suffisante pour nourrir leur nombre pour le moment encore limité. En tous cas ils sont très gracieux, spécialement leurs petits, et méritent d'être vus.

En ce qui concerne les primates, nous avons pu observer 3 des 4 espèces de singes présents dans la réserve. La plus rare était certainement le Colobe de Temminck, ou Colobe bai de Temminck (Piliocolobus Temminckii). Cette espèce fait en effet partie de la liste rouge des espèces menacées de disparition. On la voit cependant relativement facilement à Fathala (nous en avons vu 10 cette fois là), soit dans la forêt, soit dans les grands arbres qui abritent les tentes du camp.

Nous avons également vu 8 Singes verts ou Vervets verts (Green monkey, Chlorocaebus sabaeus), dont 2 juvéniles, et 4 Singes Patas (Patas,Erythrocebus patas), dont également un juvénile , la plupart des sujets de ces 2 espèces aumilieu ou à proximité du camp de toile.

Colobe de Temminck, aussi appellé Colobe bai ou rouge de Temminck (Temminck's red colobus, Piliocolobus Temminckii), Réserve de Fathala, Sénégal.Colobe de Temminck, aussi appellé Colobe bai ou rouge de Temminck (Temminck's red colobus, Piliocolobus Temminckii), Réserve de Fathala, Sénégal. Historiquement considéré comme une sous-espèce du Colobe rouge de l'Ouest (Piliocolobus badius), le Colobe de Temminck est aujourd'hui considéré par beaucoup de taxonomies récentes comme une espèce à part entière. Il vit dans les forêts sèches comme de Fathala, ou, plus récemment, dans des savanes sèches, ce qui contribue à le différencier du Colobe rouge de l'Ouest qui vit au contraire dans les forêts tropicales humides.
Singes verts ou Vervets verts (Green monkey, Chlorocaebus sabaeus) traversant le camp, Réserve de Fathala, Région de Fatick, Sénégal.Singes verts ou Vervets verts (Green monkey, Chlorocaebus sabaeus) traversant le camp, Réserve de Fathala, Région de Fatick, Sénégal. Le singe vert est le plus connu et le plus abondant des singes Africains. Il est souvent relativement familier, et en profite à l'occasion pour exercer ses talents de chapardeur.
Singes patas ou singes rouges (Patas, Erythrocebus patas), adulte et juvénile, Réserve de Fathala, Sénégal.Singes patas ou singes rouges (Patas, Erythrocebus patas), adulte et juvénile, Réserve de Fathala, Sénégal. Le second singe le plus courant au Sénégal, qu'on peut observer aussi bien dans la brousse qu'en forêt. Ici un adulte, probablement femelle, et un juvénile.
Colobe de Temminck (Temminck's red colobus, Piliocolobus Teminckii), Réserve de Fathala, Sénégal.Colobe de Temminck (Temminck's red colobus, Piliocolobus Teminckii), Réserve de Fathala, Sénégal. Depuis quelques décennies, on a observé le Colobe de Temminck non seulement dans les forêts sèches mais aussi dans les savanes sèches, qu'il est le seul colobe à fréquenter. Il s'agit probablement d'un processus d'adaptation récent à la déforestation. C'est spécifiquement dans ce dernier milieu qu'on l'a vu s'associer aux singes vervets verts, parfois aussi aux singes Patas, voire à l'antilope Guib harnaché (Bushbuck) pour se défendre des prédateurs.

En matière d’oiseaux, nous en avons observé 23 espèces pendant ce séjour à Fathala.La vedette a sans aucun doute été l’Aigle huppard (Long-crested Eagle, Lophaetus Occipitalis) que nous avons vu lors de nos 2 sorties dans le même caïlcedrat très proche d’un bassin dans lequel venaient s’abreuver de nombreux oiseaux. Très probablement cet arbre était-il pour le huppard un poste de guet depuis lequel il sélectionnait ses proies. Une autre espèce peu fréquemment observée car très farouche fut la Poulette de roche (Stone Partridge, Ptilopachus petrosus), que je n’avais rencontrée jusque là que 2 fois au Sénégal (au Niokolo-Koba, et dans la réserve de Popenguine).

Aigle Huppard adulte (Long-crested Eagle, Lophaetus Occipitalis) perché sur un grand Caïlcedrat , Réserve de Fathala, Sénégal.Aigle Huppard adulte (Long-crested Eagle, Lophaetus Occipitalis) perché sur un grand Caïlcedrat , Réserve de Fathala, Sénégal. C’était la première fois que j’’observais au Sénégal ce joli petit aigle que j’avais déjà rencontré au Kenya et surtout en Ouganda où il est très abondant. Il tire bien sur son nom de sa longue huppe qui le rend facile à identifier.
Aigle Huppard adulte (Long-crested Eagle, Lophaetus Occipitalis) perché sur un grand Caïlcedrat , Réserve de Fathala, Sénégal.Aigle Huppard adulte (Long-crested Eagle, Lophaetus Occipitalis) perché sur un grand Caïlcedrat , Réserve de Fathala, Sénégal. Lors de notre seconde sortie, cette fois matinale, notre aigle était de nouveau perché sur le même gros caïlcedrat, même s'il tournait le dos au point d'eau, probablement pour mieux se dissimuler. On voit en tous cas sur cette photo qu'il lui était facile d'observer par dessus son épaule les oiseaux en train de s'abreuver! De nouveau une belle rencontre, très excitante!
Poulettes de Roche adultes (Stone Partridge, Ptilopachus petrosus), Réserve de Fathala, Sénégal.Poulettes de Roche adultes (Stone Partridge, Ptilopachus petrosus), Réserve de Fathala, Sénégal. La poulette de roche fait partie de la famille des Galliformes à laquelle appartiennent les faisans et la poule domestique à laquelle elle ressemble, en miniature. Cependant il n'existe pas de dimorphisme sexuel dans cette espèce, c'est à dire pas de différence de forme entre le mâle et la femelle. La poulette de roche s'apparente plus aux perdrix qu'aux poules.

Parmi les autres oiseaux intéressants, un Gymnogène d’Afrique ( African Harrier-hawk, Polyboroides typus). Ce rapace est assez commun à Fathala où nous l’avions déjà rencontré. Également un Rolle violet (Broad-billed roller, Eurystomus glaucurus), criant pour nous montrer son large bec à la cime d’un arbre.

Gymnogène d'Afrique adulte (African Harrier-Hawk, Polyboroides typus), Réserve de Fathala, Sénégal.Gymnogène d'Afrique adulte (African Harrier-Hawk, Polyboroides typus), Réserve de Fathala, Sénégal. Ce rapace est facilement identifiable par son beau dos gris, son dessous rayé de gris, et surtout sa plage de peau nue au niveau de la face. Habituellement jaune, cette peau rougit fortement en cas d'excitation.
Gymnogène d'Afrique (African Harrier-Hawk, Polyboroides typus), adulte vu de dessus, Réserve de Fathala, Région du Saloum, Sénégal.Gymnogène d'Afrique (African Harrier-Hawk, Polyboroides typus), adulte vu de dessus, Réserve de Fathala, Région du Saloum, Sénégal. On voit souvent les gymnogènes escalader les troncs en s'aidant de leurs ailes. Ils en inspectent ainsi les moindres failles, se saisissant des insectes et lézards qu'ils découvrent, et repérant les nids qu'ils vont piller.
Rolle violet (Broad-billed roller, Eurystomus glaucurus), adulte en train de crier, Réserve de Fathala, SénégalRolle violet (Broad-billed roller, Eurystomus glaucurus), adulte en train de crier, Réserve de Fathala, Sénégal Apparenté à la famille des rolliers, le Rolle violet fréquente surtout les environnements boisés. Il est caractérisé, ente autres, par un bec très large, comme le montre la photo, qui lui vaut son nom Anglais de "Broad-billed roller" (Rollier à bec large).

Au cours de nos deux sorties, nous avons rencontré de nombreux Francolins à double-éperon (Double-spurred Francolin, Pternistis bicalcaratus) grattant le sol en quête de nourriture, ou prenant un bain de poussière. Ce Francolin est l’un des moins colorés d’Afrique. Il est assez farouche, et on entend plus souvent son chant, crécerelle proche de celle des pintades, qu’on ne le voit. Question couleurs, nous nous sommes rattrapés avec le plumage nuptial des Euplectes Franciscains mâles (Northern red bishop, Euplectes franciscanus) qui n’avaient pas encore débuté la mue qui leur ferait perdre leur splendide robe rouge et noire.

Francolin à double éperon (Double-spurred Francolin, Pternistis bicalcaratus),  adulte, Réserve de Fathala, Sénégal.Francolin à double éperon (Double-spurred Francolin, Pternistis bicalcaratus), adulte, Réserve de Fathala, Sénégal. Comme son nom l'indique, ce francolin est caractérisé par la présence de deux éperons sur chaque patte, ce qui apparait bien sur ce cliché.
Francolin à double éperon adulte (Double-spurred Francolin, Pternistis bicalcaratus), mâle probable, Réserve de Fathala, Sénégal.Francolin à double éperon adulte (Double-spurred Francolin, Pternistis bicalcaratus), mâle probable, Réserve de Fathala, Sénégal. Dés que le jour pointe, les mâles Francolin à double éperon rejoignent un perchoir d'où ils dominent leur territoire et vont émettre régulièrement leur chant. C'est très probablement à quoi se préparait ce Francolin majestueux.
Euplecte Franciscain (Northern red bishop, Euplectes franciscanus), mâle nuptial sur de hautes graminées, Réserve de Fathala, Sénégal.Euplecte Franciscain (Northern red bishop, Euplectes franciscanus), mâle nuptial sur de hautes graminées, Réserve de Fathala, Sénégal. C'est souvent dans un tel biotope (hautes herbes) qu'on trouve l'Euplecte Franciscain. Il est parfois seul, s'égosillant pour attirer les femelles, et d'autres fois à l'inverse on le trouve entouré de 10 ou plus femelles brunes et insignifiantes, qui semblent se disputer les faveurs du bel oiseau rouge et noir.

Nous avons également rencontré une famille d’Irrisors moqueurs (Green wood hoopoe, Phoeniculus purpureus) , facilement repérés par leurs cris stridents, et des Piqueboeufs à bec jaune débarrassant Elands et Girafes de leurs tiques et autres insectes suceurs. La liste des autres oiseaux peut être trouvée sur Observado. Les plus intéressants étaient 8 Pintades de Numidie (Helmeted guineafowl, Numida peleagris), 3 Perruches à collier (Rose-ringed parakeet, Psittacula krameri), 10 Perroquets youyou (Senegal parrot, Poicephalus senegalus), 2 Guêpiers nains (Little bee-eater, Merops pusillus), 1 Martin chasseur du Sénégal (Woodland Kingfisher, Halcyon Senegalensis) et 10 vautours Charognards (Hooded vulture, Necrosyrtes monachus). Des photos de la plupart de ces espèces peuvent être trouvées sur notre site via la recherche par mot clé.

Irrisor moqueur adulte (Green wood-hoopoe, Phoeniculus purpureus), Réserve de Fathala,  Sénégal.Irrisor moqueur adulte (Green wood-hoopoe, Phoeniculus purpureus), Réserve de Fathala, Sénégal. Les irrisors explorent souvent le bois mort où ils ont de grandes chances de trouver des larves d'insectes xylophages que leur long bec leur permettra de capturer. C'est la couleur rouge du bec qui caractérise les irrisors adultes.
Irrisor moqueur (Green wood hoopoe, Phoeniculus purpureus), envol d'un sujet immature, Réserve de Fathala, Sénégal. Irrisor moqueur (Green wood hoopoe, Phoeniculus purpureus), envol d'un sujet immature, Réserve de Fathala, Sénégal. Chez ce second oiseau, si les pattes sont également rouges, le bec est noir, ce qui signe un sujet encore immature.
Piqueboeufs à bec jaune (Yellow-billed oxpeckers, Buphagus africanus), adultes et juvèniles débarrassant des Elands de Derby de leurs tiques, Réserve de Fathala, Sénégal.Piqueboeufs à bec jaune (Yellow-billed oxpeckers, Buphagus africanus), adultes et juvèniles débarrassant des Elands de Derby de leurs tiques, Réserve de Fathala, Sénégal. Les piqueboeufs sont appréciés de tous les gros mammifères qu'ils débarassent de leurs tiques et des démangeaisons qu'elles induisent. Cette espèce à bec jaune et rouge est dite "à bec jaune" pour la différencier de l'espèce "à bec rouge" dont le bec est intégralement rouge. Sur la photo, les individus à bec brun noir sont des juvéniles ou des immatures.

Lors de notre arrivée à Fathala, une quinzaine de jolis papillons prenaient le soleil sur le sol entorant notre tente. Après enquête, il s’agissait d’Hamanumida daedalus, dont le nom commun Anglais est Guineafowl butterfly, et pour lequel je n’ai pas trouvé de nom commun Français.

 Papillon Hamanumida daedalus (Guineafowl butterfly), Camp de la Réserve de Fathala, Région de Fatick, Sénégal. Papillon Hamanumida daedalus (Guineafowl butterfly), Camp de la Réserve de Fathala, Région de Fatick, Sénégal. Le nom Anglais de Guineafowl (= Pintade en Anglais) butterfly lui a a priori été attribué du fait des tâches rondes portées par ses ailes, qui rappellent celles du dos de la Pintade de Numidie, bien connue de nos basse-cours!
 Papillon Hamanumida daedalus (Guineafowl butterfly), Camp de la Réserve de Fathala, Région de Fatick, Sénégal. Papillon Hamanumida daedalus (Guineafowl butterfly), Camp de la Réserve de Fathala, Région de Fatick, Sénégal.

Après-midi et soirée du 28 Octobre : Après prés de 24 h dans la Réserve de Fathala, nous sommes repartis vers Kaolack, explorant les marigots ou autres étendues d’eau que nous connaissions ou découvrions depuis la route. Après une vingtaine de km, nous apercevions de notre voiture un couple de Bucorves d’Abyssinie (Abyssinian ground hornbill, Bucorvus Abyssinicus) auquel nous avons consacré plus d’une demi-heure d’observation.

Bucorves d'Abyssinie (Abyssinian ground Hornbill, Bucorvus Abyssinicus), couple, Région de Kaolack, Sénégal.Bucorves d'Abyssinie (Abyssinian ground Hornbill, Bucorvus Abyssinicus), couple, Région de Kaolack, Sénégal. Spectacle excitant que celui de ce couple de Bucorves cherchant tranquillement leur nourriture à l'ombre d'un grand fromager érigé à moins de 20 m de la route! Le mâle, caractérisé par ses caroncules rouges, est à droite.
Bucorve d'Abyssinie (Abyssinian ground Hornbill, Bucorvus Abyssinicus), femelle adulte, Région de Kaolack, Sénégal.Bucorve d'Abyssinie (Abyssinian ground Hornbill, Bucorvus Abyssinicus), femelle adulte, Région de Kaolack, Sénégal. Ces gros oiseaux (3,5 kg, taille d'un dindon) sont les plus gros rreprésentants de la famille des calaos. Passant le plus clair de leur temps sur le sol, bien qu'ils sachent voler, mais un peu péniblement, ils sont souvent appellés "Calaos de terre". Ici la femelle, caractérisée par la couleur presqu'exclusivement bleue de ses caroncules.
Bucorve d'Abyssinie (Abyssinian ground Hornbill, Bucorvus Abyssinicus), mâle adulte, Région de Kaolack, Sénégal.Bucorve d'Abyssinie (Abyssinian ground Hornbill, Bucorvus Abyssinicus), mâle adulte, Région de Kaolack, Sénégal. Les caroncules du mâle sont entièrement rouges, mais la peau dénudée qui entoure son oeil est bleue, comme chez la femelle. L'espèce n'est pas pour l'instant menacée, mais elle risque de le devenir. En dehors des réserves, elle continue d'être chassée pour sa chair mais ne se reproduit qu'à partir de l'âge de 4 ans. La femelle ne pond que 2 œufs, et si tous deux éclosent, le poussin le plus fort finit presque toujours par tuer l'autre! Heureusement cet oiseau peut vivre jusque 40 ans!

L’observation des bucorves s’interrompit par l’envol de 2 acteurs. Mais ensuite, en ce milieu d’après-midi brulant, malgré nos recherches intensives, nous n’avons plus vu avant d’atteindre le marigot de Koutal d’autre oiseau significatif que de grands vols de Hérons garde-bœufs (Cattle egret, Bubulcus ibis) rejoignant leur dortoir. Dans la zone de Koutal nous avons observé le tableau fantomatiquede 12 Grandes aigrettes (Great egret, Ardea alba) se préparant à passer la nuit dans la roselière. Cet après-midi là, explorant un marigot bordant la route prés de Ndiaffate sur lequel nous avions précédemment observé de nombreux Dendrocygnes veufs (White-faced whistling duck, Dendrocygna viduata), Hérons Garde-beufs et autres limicoles, nous l’avions trouvé presqu’à sec, mais resplendissant du fait d’un magnifique tapis de fleurs.

Bucorve d'Abyssinie (Abyssinian ground Hornbill, Bucorvus Abyssinicus), envol d'un mâle adulte, Région de Kaolack, Sénégal.Bucorve d'Abyssinie (Abyssinian ground Hornbill, Bucorvus Abyssinicus), envol d'un mâle adulte, Région de Kaolack, Sénégal. Aprés s'être laissé observer pendant plus d'une demi-heure, le mâle siffla la fin de la représentation en s'envolant malgré son poids presqu'à la verticale et la femelle le suivit. Noter la couleur blanche des primaires, bien visible au vol.
Zébus traversant un marigot fleuri près de Ndiaffatte, Région de Kaolack, Sénégal.Zébus traversant un marigot fleuri près de Ndiaffatte, Région de Kaolack, Sénégal. En dépit de notre insistance, toujours pas de cigogne noire dans les divers marigots visités. Nous avons toutefois été un peu récompensés de notre peine par le spectacle bucolique des zébus traversant ce marigot d'eau fraiche proche de Ndiaffatte, prequ'à sec mais recouvert d'une nappe de fleurs du plus bel effet. Nous y avions souvent observé des nombres importants de Dendrocygnes veufs, Hérons garde-boeufs et d'autres limicoles, mais ce jour là il ne contenait pas d'oiseau.
Grandes Aigrettes (Great Egret, Ardea Alba) se préparant à passer la nuit dans la roselière du marigot de Koutal, Région de Kaolack, Sénégal.Grandes Aigrettes (Great Egret, Ardea Alba) se préparant à passer la nuit dans la roselière du marigot de Koutal, Région de Kaolack, Sénégal. A l'approche de Kaolack, nous avons fait un crochet jusqu'au marigot de Koutal alors que la lumière commençait à diminuer. Mais pas d'autre oiseau que ces 12 Grandes aigrettes un peu fantomatiques se préparant à passe la nuit dans la roselière.

C’est quelques minutes avoir visité le marigot de Koutal que, reprenant la route de Kaolack et longeant la « Salt Production and Shipping Area » de Kaolack », nous avons entrevu le long du contrefort Sud-Est de la digue de retenue de l’eau, lui même bordé par une petite étendue d’eau dans laquelle elles pataugeaient, les silhouettes de grands échassiers. On se situait à peu près à la hauteur du pittoresque village de Toubab Sanoukho, et c’était l’un des points où nous avions le plus souvent observé des cigognes noires les années précédentes. L’approche prudente de ces échassiers confirmait la présence de 27 cigognes noires (Black stork, Ciconia nigra) dont au moins 7 juvéniles ou immatures identifiés par l’absence de coloration rouge du bec et des pattes, associées àun Flamant rose (Greater flamingo, Phoenicopterus roseus), 12 Echasses blanches (Black-winged stilt, Himantopus himantopus) , et 9 Grandes aigrettes.

Cigognes noires (Black Stork, Ciconia Nigra) en stationnement migratoire devant la zone de production de sel de la ville de Kaolack, Sénégal (13)-4246Cigognes noires (Black Stork, Ciconia Nigra) en stationnement migratoire devant la zone de production de sel de la ville de Kaolack, Sénégal (13)-4246 Treize individus dont au moins 4 ou 5 juvéniles ou immatures identifiés par l'absence de coloration rouge de leur bec et de leurs pattes. Chacun accompagné d'1 ou 2 adultes à bec et pattes rouges, correspondant probablement à leurs parents. On ne distingue aucune bague.
Cigognes noires (Black Stork, Ciconia Nigra), envol devant la zone de production de sel de la ville de Kaolack, Sénégal.Cigognes noires (Black Stork, Ciconia Nigra), envol devant la zone de production de sel de la ville de Kaolack, Sénégal. Noter le dessous noir des ailes, à l'exception d'un triangle blanc axillaire. On distingue à l'arrière plan les digues de la saline industrielle de Kaolack, puis, de l'autre côté du Saloum, lui même caché par les digues, la ville elle-même.
Cigognes noires (Black Stork, Ciconia Nigra), gros plan sur l' envol de 6 individus devant la zone de production de sel de la ville de Kaolack, Sénégal.Cigognes noires (Black Stork, Ciconia Nigra), gros plan sur l' envol de 6 individus devant la zone de production de sel de la ville de Kaolack, Sénégal. De nouveau aucun de ces oiseaux ne semblait porter de bague.

Malheureusement aucune des cigognes observées ne semblait porter de bague. Ce n’en fut pas moins une grande émotion d’en trouver 23 presqu’au terme de notre expédition.

Nous avons passé la nuit à Kaolack, bercés (si on peut le qualifier ainsi !) par les appels à la prière itératifs des nombreux muezzins de la ville.

Matinée du 29 Octobre : Avant de reprendre la route pour Somone, nous sommes retournés sur les deux derniers sites visités la veille.

Vers 8h nous n’avons cette fois vu aucun oiseau le long des digues de la saline industrielle de Kaolack.

Par contre, de 8h30 à 9h15 nous avons observé sur le marigot de Koutal 88 Dendrocygnes veufs (White-faced ducks, Dendrocygna viduata), 3 pélicans gris (Pink-backed pelican, Pelecanus rufescens) , 1 Balbuzard pêcheur en action de pêche comme3 Sternes Hansel (Gull-billed tern, Gelochelidon nilotica ) et 1 Cormoran à poitrine blanche (White-breasted cormorant, Phalacrocorax lucidus),8 Grandes Aigrettes,10 Vanneaux éperonnés (Spur-winged lapwing,Vanellus spinosus), sur le sable environnant 1 Cochevis huppé (Crested lark, Galerida cristata), et enfin, cerise sur le (petit !) gateau, le passage au vol de 12 Oies armées de Gambie (Spur-winged goose, Plectroperus gambensis). Mais pas de cigogne noire ce jour là !

Les yeux encore remplis de toutes ces images nous sommes rentrés à Somone.

Six oies-armées de Gambie au vol (Spur-winged Geese, Plectropterus Gambensis), Marigot de Koutal, Région de Kaolack, Sénégal.Six oies-armées de Gambie au vol (Spur-winged Geese, Plectropterus Gambensis), Marigot de Koutal, Région de Kaolack, Sénégal. L'oie armée de Gambie est une grosse oie : jusque 100 cm de longueur pour le mâle qui est un peu plus gros que la femelle. Elle tire l'adjectif "armé" de son nom de la présence d'un éperon au niveau du poignet, comme le vanneau éperonné. Elle peut l'utiliser pour blesser un adversaire en cas de conflit.
Oies-armées de Gambie au vol (Spur-winged Geese, Plectropterus Gambensis), Marigot de Koutal, Région de Kaolack, Sénégal.Oies-armées de Gambie au vol (Spur-winged Geese, Plectropterus Gambensis), Marigot de Koutal, Région de Kaolack, Sénégal. L'oie armée de Gambie vit le plus souvent en groupe, et préfère l'eau douce, ce qui explique sa présence sur le marigot d'eau douce de Koutal, tandis qu'on la rencontre peu sur les marigots d'eau salée voisins.

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