Un voyage naturaliste en Afrique du Sud

Jour 1 : 14 Septembre 2017 : Cape Town revisitée

Ce premier jour un évènement inattendu devait nous priver de Nick Fordyce, guide, chauffeur et expert ornithologue chargé de nous accompagner pendant les 2 premières semaines de notre voyage. C’est Laetitia, une Française installée au Cap qui nous accompagna pour cette nouvelle visite très plaisante des points cardinaux de sa ville, nous permettant d’apprécier ses évolutions récentes tout en observant quelques premiers oiseaux Sud-Africains. La ville du Cap/Cape Town est une ville moderne très agréable à vivre, au moins dans ses quartiers aisés : aérée et érigée dans un cadre époustouflant, bordée d’une part par l’Océan Atlantique et d’autre part par deux barres rocheuses magnifiques, les montagnes de la table (Table mountain) et de la tête du Lion (Lion’s head mountain) culminant à respectivement à 1086 et 669m, et permettant à quelques pas de chez soi autant de sports de nature. C’est par ailleurs une ville sécure.


Cape town de nuit, vue du cielCape town de nuit, vue du ciel (photo prise de l’avion le soir de notre arrivée). On distingue en haut et à droite l’océan Atlantique et le front de mer, en haut et à gauche le « Victoria et Albert Waterfront » (voir la fin de journée ) et juste au dessous, lumières blanches, le grand stade où se jouait ce soir là un match iternational de football.
Photo aérienne de la ville du Cap/Cape town les deux barres rocheuses auxquelles elle est adossée, la montagne de la tablePhoto aérienne de la ville du Cap/Cape town les deux barres rocheuses auxquelles elle est adossée, la montagne de la table (Table mountain), qu’on voit à l’arrière, grise, et la montagne ou colline de la tête du Lion (Lion’s head), brune sur cette photo. Elle est par ailleurs limitée par l’océan Atlantique à l’ouest (à gauche) et on voit sur la photo une partie du waterfront que nous visiterons le soir du premier jour. En bas de la photo le grand stade international.Un dernier élément géographique important n’apparait pas sur cette photo : il s’agit de la péninsule rocheuse qui prolonge la ville vers le sud, péninsule du Cap que nous visiterons au cours des 2 jours suivants. La moitié environ de la surface de la ville et de celle de la péninsule est constituée de différents parcs naturels.
L’extrémité de Cape Town adossée à Table Mountain encapuchonnée de nuagesL’extrémité de Cape Town adossée à Table Mountain encapuchonnée de nuages

Cape TOWN fut fondée en 1652 par des colonisateurs hollandais. Ceux-ci y développèrent des cultures vivrières irriguées par les eaux s’écoulant depuis Table Mountain, et permettant particulier navigateurs au long cours franchissant le cap de Bonne Espérance de se ravitailler en produits frais et de prévenir ainsi le scorbut. Les jardins originaux ont été ont été récemment reconstitués sur les lieux qu’ils occupaient alors, et la zone correspondante, entourée d’un vaste parc public, a repris son nom originel de « Company’s garden ». C’est par elle que nous avons commencé notre visite, accueillis par de nombreux écureuils gris qui n’étaient en fait pas autochtones, puisqu’introduits depuis l’Europe, où ils étaient déjà arrivés des Etats unis.

La partie « parc public » de Company’s gardens, surmontée de Table Mountain, comme souvent encapuchonnée de nuagesLa partie « parc public » de Company’s gardens, surmontée de Table Mountain, comme souvent encapuchonnée de nuages
Clivias en fleurs dans la partie « Parc botanique » de Company’s Gardens, où s’est installée la faune localeClivias en fleurs dans la partie « Parc botanique » de Company’s Gardens, où s’est installée la faune locale
Ecureuil gris « bicolore »Ecureuil gris « bicolore ». Comme montré ici, si certains écureuils « gris » sont tout gris, d’autres ont le corps gris et la queue rousse !
Ecureuil gris d'Amérique (Grey squirrel, Sciurus carolinensis) , Company's garden, Cape town, Afrique du sud Ecureuil gris d'Amérique (Grey squirrel, Sciurus carolinensis) , Company's garden, Cape town, Afrique du sud

Importé des Etats-unis en Angleterre par Lord Herbrand Russell, duc de Bedford et Président de la Société Zoologique de Londres, l’écureuil gris est devenu une espèce invasive qui menace l'écureuil roux (Sciurus vulgaris) d'extinction en Europe d'où l’écureuil gris a aussi été importé en Afrique du sud.
Ecureuil gris d'Amérique (Sciurus carolinensis) albinos, Company's garden, Cape town, Afrique du sudEcureuil gris d'Amérique (Sciurus carolinensis) albinos (comme en témoignent aussi ses yeux rouges) grignotant de l’arachide, Company's garden, Cape town, Afrique du sud ». Si nous n’avons vu qu’un seul de ces mutants au Cap, dans certaines zones des Etat-unis et du Canada ces mutants ont fait souche, et ont formé des populations entières.

Nous avons aussi rencontré dans Company’s garden nos premiers oiseaux sud-africains avec des espèces relativement communes, que nous allions retrouver par la suite du voyage : le Cossyphe du cap, oiseau local emblématique, le Merle olivâtre, le Zostérops du Cap, et plusieurs Ouettes d’Egypte dont l’une si familiarisée à la présence humaine qu’elle trônait en dépit de l’ affluence importante sur la plus grosse branche de l’un des magnifiques arbres exotiques que Cecil John Rhodes fit planter dans Company’s garden voici plus de 100 ans.

Merle olivâtre (Olive thrush, Turdus olivaceus), Company's garden, Cape Town, Afrique du sud.Merle olivâtre (Olive thrush, Turdus olivaceus), Company's garden, Cape Town, Afrique du sud-3372. Comment : Aussi répandu ici que notre merle noir en France.
Zostérops du Cap (Cape white-eye, Zosterops virens), Company' Garden, Cape Town, Afrique du Sud.Zostérops du Cap (Cape white-eye, Zosterops virens), Company' Garden, Cape Town, Afrique du Sud.
Les Zosterops sont de jolis oiseaux toujours actifs façon clown et enclins aux positions acrobatiques. Leur spécificité est l’anneau blanc entourant l’œil. Il en existe plus de quarante espèces différentes dans le monde entier.
Cossyphe du Cap (Cape robin-chat, Cossypha cafra)Cossyphe du Cap (Cape robin-chat, Cossypha cafra), adulte apportant une noctuelle (papillon nocturne) à ses petits, Cape Town, Afrique du sud. Comment : Les cossyphes sont des turdidés de taille moyenne, une quinzaine d’espèces dans le monde, souvent richement colorés dans les teintes rousse, noire et blanche, au chant fort et mélodieux.
Ouette d'Egypte adulte (Egyptian goose, Alopochen aegyptica), the company's garden, Cape town, Afrique du Sud.Ouette d'Egypte adulte (Egyptian goose, Alopochen aegyptica), the company's garden, Cape town, Afrique du Sud.
L'oie d'Egypte s'est tellement familiarisée à la présence humaine que celle-ci trone sur la plus grosse branche d'un arbre magnifique ornant un square particulièrement fréquenté par la population de Cape town. Arrivée avec six grands juvéniles qui barbotent maintenant dans une fontaine, elle les a abandonné quelques minutes pour se reposer sur cette branche maitresse tout en les surveillant. Les Ouettes sont des petites oies robustes et en pleine expansion, capables de résister au gel, très territoriales, devenues de ce fait, particulièrement en Europe, des espèces invasives par leur tendance à occuper les territoires des oies natives des pays qu’elles envahissent, et à les en expulser.

Après un repas sur le pouce dans un charmant restaurant populaire, Laetitia nous emmena jeter un œil à Bo-Kaap où, sans en être vraiment étonnés, nous n’observâmes aucun oiseau ! Ce quartier multiculturel charmant aujourd’hui très recherché, est adossé à la montagne du lion. On l’appelait jadis le « quartier malais » du fait de la prédominance musulmane de ses habitants. Il est principalement constitué d’habitations des XVIIIéme et XIXéme siécles peintes de multiples couleurs criantes, sans souci d’harmonisation avec leurs voisines. Mais on y trouve aussi de nombreuses mosquées, dont la plus ancienne du Cap, et d’autres sanctuaires musulmans.

Jacques dans un petit restaurant du Cap pas cher et très sympa !
Une des rues multicolores de BO-KAAP dominée par Table Mountain et sa couronne de nuages (heureusement pas constante car dans ce cas il existe tant de brume en haut que le téléphérique est fermé).
une autre rue de BO-KAAP
une autre rue de BO-KAAP
Marque de la culture musulmane, encore très importante dans BO-KAAP

La fin de notre premier jour au Cap fut consacrée au Victoria et Albert Waterfront, le site le plus visité de la ville (23 millions de visiteurs par an !). Ce complexe moderne s’est développé le long de l’un des bassins du « Table Bay Harbour », le port du Cap, lui-même implanté autour des vestiges du port hollandais historique. Une partie des activités portuaires classiques (pêche et transport de marchandises) continue de s’y effectuer, mais le waterfront leur associe également un musée d’art Africain contemporain et 450 boutiques et appartements de luxe. Au long de ses quais nous y avons également rencontré quelques oiseaux portuaires : la mouette de Hartlaub, ainsi qu’une colonie reproductrice de Cormorans du Cap, et de façon plutôt inattendue un Pigeon roussard.

Notre guide Laetitia et Jacques tournant le dos à l’exposition d’un extraordinaire sculpteur Sud-Africain.Victoria et Albert waterfront, Notre guide Laetitia et Jacques tournant le dos à l’exposition d’un extraordinaire sculpteur Sud-Africain. Ses productions animalières les plus spectaculaires représentent des girafes, des éléphants, un rhinocéros et un hippopotame en métal grandeur nature.
Mouette de Hartlaub adulte (Hartlaub's gull, Chroicocephalus genei), Victoria et Albert waterfront.: Mouette de Hartlaub adulte (Hartlaub's gull, Chroicocephalus genei), Victoria et Albert waterfront.
Mouettes de Hartlaub (Hartlaub's gull, Chroicocephalus genei), adulte (en arrière) et juvénile (en avant),Victoria et Albert waterfront, Cape town.Mouettes de Hartlaub (Hartlaub's gull, Chroicocephalus genei), adulte (en arrière) et juvénile (en avant),Victoria et Albert waterfront, Cape town.
Cormorans du Cap (Cape cormorant, Phalacocrorax capensis) nichant entre les piliers du port de Cape Town.Cormorans du Cap (Cape cormorant, Phalacocrorax capensis) nichant entre les piliers du port de Cape Town. Bien qu’ils le fassent plus souvent sur des falaises escarpées exposées aux vents les plus violents, les cormorans du Cap savent aussi apprécier des sites plus confortables comme Table Bay Harbour, le port de Cape Town, où ils occupent chaque espace libre entre les piliers soutenant quais et jetées.
Cormorans du Cap (Cape cormorant, Phalacocrorax capensis) nichant entre les piliers du Victoria et Alfred waterfront de Cape Town.Cormorans du Cap (Cape cormorant, Phalacocrorax capensis) nichant entre les piliers du Victoria et Alfred waterfront de Cape Town.
Cormorans du Cap (Cape cormorant, Phalacocrorax capensis) nichant entre les piliers du port de Cape Town.Cormorans du Cap (Cape cormorant, Phalacocrorax capensis) nichant entre les piliers du port de Cape Town.
Pigeon roussard (Speckeld pigeon, Columba Guinea) sur le Victoria et Albert waterfront de Cape Town.Pigeon roussard (Speckeld pigeon, Columba Guinea) sur le Victoria et Albert waterfront de Cape Town. Spectacle qui pourrait paraitre tout à fait inattendu que ce superbe pigeon plus souvent observé dans la brousse. En fait le pigeon roussard envahit progressivement les habitats urbains comme l’a fait en Europe le pigeon biset.